Philippe-Henri Dacoury-Tabley a été, samedi dernier à Bamako (Mali), poussé à la démission de son poste de Gouverneur de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Un geste qui met, pourtant, le natif de Ouragahio, dans de beaux draps.
« Lorsque la Côte d’Ivoire s’enrhume, la CEDEAO tousse ». Ces paroles du président malien, Amadou Toumani Touré, montre bien l’incidence de la crise post-électorale ivoirienne sur les économies des pays membres de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine).
C’est pourquoi, la 15ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements (organe suprême de l’union) s’est particulièrement penchée sur le cas de la crise pos-électorale en Côte d’Ivoire. Au centre international de conférence de Bamako au Mali, samedi dernier, les Chefs d’Etats et de gouvernements ont entériné la proposition du Conseil des ministres « reconnaissant SEM Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire ». Par conséquent, il est la seule personnalité apte à signer, pour les cinq prochaines années, sur le compte ivoirien à la Banque centrale. La crise ivoirienne qui a polarisé le sommet a mis au second plan l’épineux problème de la « hausse des prix sur les marchés des pays de la zone ». Car, les prix des produits de première nécessité grimpent à une vitesse vertigineuse dans les pays de la zone UEMOA. En Côte d’Ivoire, les choses ne sont pas au mieux. Les prix du riz, du sucre, de l’huile, etc. connaisse une ascension grandissime à tout moment. Exemple, le kilogramme du riz, appelé communément « déni cassia », qui se négociait à 250 francs CFA est passé a plus de 400 francs en moins d’un trimestre. Le paquet du sucre blanc, vendu à 700 francs CFA, est passé à 1 100francs CFA. Celui du sucre roux, qui se négociait à 600 francs en novembre 2010, s’achète, aujourd’hui, à 1000 francs CFA. Le litre d’huile « Dinor » a connu une hausse exponentielle. De 800 francs CFA en octobre 2010, le coût est passé à 1 000 francs CFA en décembre 2010 avant d’atteindre 1 200 francs CFA en janvier 2011. A ce rythme, les ménages ont du mal à suivre la hausse. Les prix des denrées de première nécessité des autres pays membres de l’Union connaissent aussi une rapide augmentation. Ce qui a poussé les chefs d’Etats et de gouvernements à prendre le taureau par les cornes. Ils ont, à l’issue des travaux, instruit le Conseil des ministres de l’Union à mener des actions vigoureuses pour freiner un tant soit peu cette flambée des prix.
Sauver la face
Acculé de toute part, le Gouverneur de la Banque centrale, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, avant l’entame du huis clos des chefs d’Etats et de gouvernements, a jeté l’éponge. Lui qui avait, en décembre 2010, refusé d’exécuter une importante décision du Conseil des ministres comme lui recommande l’article 60 des statuts de la BCEAO. Il savait certes que l’épée de Damoclès planait sur sa tête avant le sommet mais comment éviterait-il l’humiliation ? Il a opté pour la démission une heure avant les huis clos de chefs d’Etats et de gouvernements. Une façon de sauver la face.
Cependant, Gilbert K. économiste, n’est pas de cet avis. Il enfonce le clou. « Il faut qu’en Côte d’Ivoire, on apprenne à sanctionner les brebis galeuses qui mettent à mal l’équilibre de notre économie », soutient-il. Pour ce dernier, « un gestionnaire doit toujours respecter les normes établies par son employeur. Il ne doit point ramer à contre courant, comme l’a fait le Gouverneur Dacoury-Tabley». Le non respect d’exécuter une décision du Conseil des ministres par un Gouverneur de la Banque centrale est « une faute lourde de gestion », selon lui. Et, Philippe-Henri Dacoury-Tabley se trouve, désormais, dans de beaux-draps.
Fulbert BILE
b.fulbert@yahoo.fr
« Lorsque la Côte d’Ivoire s’enrhume, la CEDEAO tousse ». Ces paroles du président malien, Amadou Toumani Touré, montre bien l’incidence de la crise post-électorale ivoirienne sur les économies des pays membres de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine).
C’est pourquoi, la 15ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etats et de Gouvernements (organe suprême de l’union) s’est particulièrement penchée sur le cas de la crise pos-électorale en Côte d’Ivoire. Au centre international de conférence de Bamako au Mali, samedi dernier, les Chefs d’Etats et de gouvernements ont entériné la proposition du Conseil des ministres « reconnaissant SEM Alassane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire ». Par conséquent, il est la seule personnalité apte à signer, pour les cinq prochaines années, sur le compte ivoirien à la Banque centrale. La crise ivoirienne qui a polarisé le sommet a mis au second plan l’épineux problème de la « hausse des prix sur les marchés des pays de la zone ». Car, les prix des produits de première nécessité grimpent à une vitesse vertigineuse dans les pays de la zone UEMOA. En Côte d’Ivoire, les choses ne sont pas au mieux. Les prix du riz, du sucre, de l’huile, etc. connaisse une ascension grandissime à tout moment. Exemple, le kilogramme du riz, appelé communément « déni cassia », qui se négociait à 250 francs CFA est passé a plus de 400 francs en moins d’un trimestre. Le paquet du sucre blanc, vendu à 700 francs CFA, est passé à 1 100francs CFA. Celui du sucre roux, qui se négociait à 600 francs en novembre 2010, s’achète, aujourd’hui, à 1000 francs CFA. Le litre d’huile « Dinor » a connu une hausse exponentielle. De 800 francs CFA en octobre 2010, le coût est passé à 1 000 francs CFA en décembre 2010 avant d’atteindre 1 200 francs CFA en janvier 2011. A ce rythme, les ménages ont du mal à suivre la hausse. Les prix des denrées de première nécessité des autres pays membres de l’Union connaissent aussi une rapide augmentation. Ce qui a poussé les chefs d’Etats et de gouvernements à prendre le taureau par les cornes. Ils ont, à l’issue des travaux, instruit le Conseil des ministres de l’Union à mener des actions vigoureuses pour freiner un tant soit peu cette flambée des prix.
Sauver la face
Acculé de toute part, le Gouverneur de la Banque centrale, Philippe-Henri Dacoury-Tabley, avant l’entame du huis clos des chefs d’Etats et de gouvernements, a jeté l’éponge. Lui qui avait, en décembre 2010, refusé d’exécuter une importante décision du Conseil des ministres comme lui recommande l’article 60 des statuts de la BCEAO. Il savait certes que l’épée de Damoclès planait sur sa tête avant le sommet mais comment éviterait-il l’humiliation ? Il a opté pour la démission une heure avant les huis clos de chefs d’Etats et de gouvernements. Une façon de sauver la face.
Cependant, Gilbert K. économiste, n’est pas de cet avis. Il enfonce le clou. « Il faut qu’en Côte d’Ivoire, on apprenne à sanctionner les brebis galeuses qui mettent à mal l’équilibre de notre économie », soutient-il. Pour ce dernier, « un gestionnaire doit toujours respecter les normes établies par son employeur. Il ne doit point ramer à contre courant, comme l’a fait le Gouverneur Dacoury-Tabley». Le non respect d’exécuter une décision du Conseil des ministres par un Gouverneur de la Banque centrale est « une faute lourde de gestion », selon lui. Et, Philippe-Henri Dacoury-Tabley se trouve, désormais, dans de beaux-draps.
Fulbert BILE
b.fulbert@yahoo.fr