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Politique Publié le mercredi 26 janvier 2011 | Le Patriote

Dossier / en attendant le sommet de l’union africaine

Le 28 novembre 2010, jour du deuxième tour du scrutin présidentiel n'est pas la date à laquelle Laurent Gbagbo, le chef d'Etat sortant de LMP, a perdu l'élection. Les résultats de cette consultation donnant 54,10% pour Alassane Ouattara et 45,90% pour Laurent Gbagbo ne sont que la confirmation d'une défaite scellée le 18 mai 2005 à Paris. L'on se rappelle, en effet, que c'est ce jour-là, dans un hôtel de la capitale française Aimé Henri Konan Bédié, président du PDCI, Alassane Ouattara, président du RDR, Anaky Kobéna, MFA et Mabri Toikeusse, UDPCI, ont jeté leurs rancœurs et rancunes à la rivière, pour signer un pacte de réconciliation. Le serpent constitué par les enfants d'Houphouët-Boigny qui n'était pas totalement mort, pour emprunter l'expression à Laurent Gbagbo lui-même, venait de se reconstituer, en ressoudant ses trois morceaux (PDCI, RDR, UDPCI) et s'est même allongé d'une excroissance qu'est le MFA
Quand le RHDP est donc né, au lieu de mieux analyser cette alliance, les conseillers et autres séides du camp présidentiel, leur chef en tête, ont cru bon de la moquer. Ils parlaient tantôt d'alliance contre-nature ( !?) ou de mariage éphémère. Ils ont parié sur de fausses certitudes. D'abord, ils ont cru que les querelles allaient refaire surface entre Bédié et Ouattara. Ensuite, ils ont estimé que Bédié ne tenait plus la barre du PDCI et que 'autres cadres surgiraient des tréfonds du parti cinquantenaire pour lui damer le pion. Et des noms ne manquaient pas. Laurent Dona Fologo, Issa Malick, Ahoua N'Guetta, ancien compagnon de route de Bédié, N'Dri Apollinaire, bombardé président du district de Yamoussoukro. Il y en a même qui sont allés jusqu'à croire que l'ancien Premier ministre Charles Konan Banny ferait un deuil de l'humiliation que Gbagbo lui avait fait subir quand il était à la Primature, pour rejoindre le camp présidentiel, ambition personnelle obligeant. Du président du RDR, Laurent Gbagbo et son camp étaient convaincus qu'il était vomi par une très grande majorité des Ivoiriens. En face de lui, « le fils du pays », celui qui a une très longue histoire avec le pays, c'est-à-dire Laurent Gbagbo, ne ferait de lui qu'une bouchée. Aux yeux du camp présidentiel, le RHDP, alliance boiteuse, Henri Konan Bédié, un chef sans emprise sur son mouvement et Alassane Ouattara, l'homme le plus haï en Côte d'Ivoire, ne pèseraient pas lourd lors de la présidentielle. En face donc, il n'y a rien, absolument rien, il n y a que du maïs et que dans tous les cas de figure, la palme reviendra au sortant. Or, sur tous ces plans, ils se sont trompés.
Englués qu'ils étaient dans leurs certitudes, ils n'ont bâti leur stratégie que sur les prétendues faiblesses de leurs adversaires. Les faits, par la suite, ont démontré que le RHDP méritait mieux que du mépris. Cette alliance s'est révélée un bloc solide et non un géant aux pieds d'argile. Il fallait vraiment être arrogant pour penser que le candidat du FPI pouvait battre un candidat soutenu par le RDR et le PDCI. Si Gbagbo ne se prenait pas pour l'homme providentiel en Côte d'Ivoire, il aurait vite compris que le RHDP représentait pour sa reconduction, un obstacle insurmontable. Après le premier tour de l'élection où l'ensemble des candidats Houphouétistes ont rassemblé plus de 60% des voix, il lui était devenu presqu'impossible de battre Alassane Ouattara. La différence de points était trop faible (38% contre32%). En plus, le président sortant n'avait plus de réserve de voix, ce qui n'était pas le cas pour Alassane Ouattara. Pourtant, à ce stade de la compétition, alors que le jeu était fait, il a fallu encore une autre dose d'arrogance pour estimer que le report de voix se ferait en faveur de Laurent Gbagbo. Evidemment, les nombreux sondages commandités avant la présidentielle et les nombreuses prophéties des nombreux pasteurs pullulant autour « de l'enfant du pays », « candidat pour la Côte d'Ivoire » ne pouvaient que conduire à cette autre illusion. Allant à cette élection, il devait « gagner ou gagner ». Lui Gbagbo, l'homme qui a donné la démocratie aux Ivoiriens, ne pouvait que bénéficier de la reconnaissance de ses compatriotes. Les affiches du premier tour de la présidentielle ne traduisait que ce sentiment. En dehors de Laurent Gbagbo, les images ne présentaient que le candidat. Pour les concepteurs de ces outils de communication, la seule personne du candidat issu du FPI, suffisait pour capter les voix des électeurs. Une erreur d'appréciation qui a fait faire au candidat Laurent Gbagbo, une très mauvaise campagne électorale. Auparavant, un très mauvais jugement de la réalité politique, avait empêché le FPI et son leader d'élaborer une bonne stratégie pour affronter ses adversaires, faire évoluer leur discours politique pour l'adapter aux besoins des populations. Ne l'ayant pas fait, il leur était devenu impossible de remporter cette présidentielle. Ils ont appris à leur dépens que Konan Bédié tenait encore ses troupes et que les militants du PDCI sont disciplinés, qu'Alassane Ouattara n'est pas le vomi de la République, il a même un bilan de gestion (Primature, 90-93) qui plaide largement à sa faveur et surtout que les débats qui occupaient les devants de la scène en 90 sont désormais devenus désuets. Pour parler comme le représentant du secrétaire général de l'ONU, Y. Choi, l'on peut dire que même si l'on recomptait les bulletins ou qu'on reprenait les votes, jamais Laurent Gbagbo ne pourra battre Alassane Ouattara soutenu par l'ensemble des partis du RHDEP. A l'occasion de ce scrutin, Laurent Gbagbo, a également appris que l'argent ne peut pas acheter tout le monde. La preuve.
Raoul Mapiéchon

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