Contrairement à ce qu’a dit hier, M. Jean-Baptiste Compaoré, le vice–gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ( Bceao) à propos de la mesure de réquisition prise par le Président Laurent Gbagbo, est une réponse à une escalade enclenchée par les services de la Bceao dès la désignation de M. Compaoré après avoir contraint notre compatriote, Philippe Henri Dakoury-Tabley à la démission de son poste de gouverneur alors qu’il était à mi-mandat. Le Vice Gouverneur qui voulait appliquer à la lettre la dictée de M. Ouattara, a instruit le Secrétaire général de la Bceao Dakar, qui a intimé l’ordre au Directeur national de la Bceao pour la Côte d’Ivoire, à l’effet de « suspendre la participation du Trésor public de Côte d’Ivoire aux échanges dans le Stare Uemoa et de Sica-Uemoa. Ce, jusqu’à la transmission à la Bceao de nouveaux pourvoirs de signature sur les comptes ouvertes dans les livres de la Bceao à leur nom » (voir fac-scimilé). Ce qui a eu pour conséquence immédiate l’impossibilité pour l’Etat de Côte d’Ivoire via le Trésor public, de faire traiter ses valeurs. Ainsi, les vaillants fonctionnaires et agents retraités de l’Etat de Côte d’Ivoire, n’ont pu percevoir leurs soldes à la date prévue. Quelle méchanceté de la part de Ouattara et de ses alliés parmi lesquels « son ministre » de l’Economie et des Finances ! En plus, le vice-gouverneur dit que cette mesure de réquisition affirme : « Il importe de rappeler que la Bceao, Institut d’émission commun au Bénin, au Burkina Faso, à la Côte d’Ivoire, à la Guinée-Bissau, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo, est un établissement public international régi par les dispositions du Traité de l’Uemoa du 20 janvier 2007, des Statuts et du Protocole relatif aux privilèges et immunités de la Banque centrale qui y sont annexés et en font partie intégrante. Aux termes, de ces textes les locaux de la Banque Centrale sont inviolables » Soit. Mais ce que M. Compaoré oublie et refuse de voir en face, c’est que, après le conseil des ministres tenu à Bissau, le gouvernement de Côte d’Ivoire dirigé par le Pr Aké N’Gbo, a saisi la Cour de Justice de l’Uemoa. Alors que ce litige est pendant devant cette cour compétente en la matière, le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uemoa a décidé le samedi dernier à Bamako, « d’émasculer » leur Cour de Justice.
Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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