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Économie Publié le samedi 29 janvier 2011 | Nord-Sud

Intégration sous-régionale - Uemoa-Bceao : un tournant décisif !

Un président élu, Alassane Ouattara, qui n’arrive pas à accomplir son mandat. Un autre, Laurent Gbagbo excrété par le suffrage universel, qui veut s’imposer par la force des armes. Pour la première fois, les Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) sont résolus à aider au rétablissement de la légitimité dans un Etat-membre. «Je suis profondément attristé pour l’institution (…) Parce que la politique est en train de rentrer à la Banque centrale», a déclaré Philippe-Henri Dacoury-Tabley après sa démission de la tête de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao). Un argument brandi comme un trophée par le groupe illégitime de M. Gbagbo pour remettre en cause les fonctions de l’Uemoa. Mais doit-on réduire la coopération économique au «seulement économique» ? L’union est sans aucun doute à un tournant décisif d’autant que le débat touche à ses fondements. Pourtant, autant que toutes les institutions de ce type, l’Union économique et monétaire ouest-africaine repose sur une conviction fondamentale : l’union économique conduit à l’union politique. Autrement dit : les développements économiques précèdent les développements politiques. Pour les pères-fondateurs, cela signifie que l’Uemoa n’est pas seulement une question économique, mais une forme d’assurance du maintien de la paix par l’intégration. Ainsi, la création de l’Uemoa a non seulement marqué l’émergence d’une évolution économique commune, mais elle a aussi posé la pierre d’une entité politique. En réalité, le processus est avant tout, le fruit d’un désir, le désir de paix entre les peuples. La lutte contre les tensions s’inscrit désormais, et à juste titre, dans une dimension globale et se pratique aujourd’hui dans des forums tels que le G20. Par ailleurs, dans le processus d’intégration, le Franc CFA s’est révélé être une ancre de stabilité, forte et crédible. Il a protégé des turbulences de changes qui auraient pu encore aggraver la situation fragile des Etats. Ce cadre stable est précisément un grand avantage pour les économies qui sont étroitement intégrées dans l’ensemble du commerce international. Surtout que les conséquences de la crise ivoirienne deviennent de plus en plus visibles, les marchés du travail sont au plus bas, et presque partout l’endettement public se situe bien au-dessus des limites fixées par les traités. De telles situations extrêmes exigent une intervention rapide et exhaustive afin de parer à des dangers systémiques plus graves. Autant dire que les membres de la zone doivent coordonner beaucoup plus leur politique économique et s’immiscer encore un peu plus dans la politique des autres pays-membres. Malgré les nombreuses résistances.

Lanciné Bakayoko
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