La Côte d'Ivoire a été le plat de résistance de la 16ème assemblée de l'UA, dans la capitale éthiopienne. La moisson est maigre pour le clan Gbagbo qui s'était mobilisé.
Le Conseil de paix et de sécurité(CPS) de l'UA a décidé, vendredi dernier, de mettre en place un panel de chefs d'Etat sur la crise ivoirienne. Ce groupe devra rendre ses conclusions dans un mois au plus tard. Le sommet de l'UA qui s'est ouvert, dimanche, dans la capitale éthiopienne devrait entériner cette méthodologie. A première vue, les résultats du rendez-vous d'Addis-Abeba doivent apporter un peu d'air frais à Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir, perdu dans les urnes le 28 novembre 2010. Car, le chef de l'Etat sortant peut se réjouir de voir privilégiée la voix de la négociation à laquelle il s'agrippe depuis toujours. En effet, l'ouverture de discussions est synonyme de report de la solution militaire que la Cedeao brandit depuis plusieurs semaines. Ensuite, le panel de chefs d'Etat pourrait ressembler au comité d'évaluation que Gbagbo avait proposé. Mais, il convient de ne pas aller trop vite en besogne.
Premier point important, aussi bien le CPS que le sommet de l'UA, a reconnu, expressément, la victoire d'Alassane Ouattara.
Ces instances ont apporté leur caution à toutes les décisions et positions de la Cedeao et de l'Onu. En clair, l'unanimité est faite sur l'inéluctabilité de l'installation future de M. Ouattara dans les fonctions que le peuple lui a confiées pour cinq ans. La victoire ne changera donc pas de main au bout d'un autre recomptage des voix. D'ailleurs, le communiqué du CPS réaffirme la « nécessité d'une solution pacifique rapide qui permette de préserver la démocratie et la paix, à travers le respect de la volonté du peuple ivoirien telle qu'elle a été exprimée le 28 novembre, et favorise une réconciliation durable entre tous les Ivoiriens, à travers le dialogue».
Ensuite, le groupe d'experts qui sera chargé de soutenir l'action des chefs d'Etat ne viendra pas pour reprendre à zéro tout ce qui a été fait depuis des années. Ces experts, faut-il le souligner, seront choisis par Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies. Il va sans dire que leur mandat sera spécifique et respectera l'ensemble du processus qui a abouti à la certification des résultats du vote par le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire. A l'évidence, Laurent Gbagbo a essuyé un revers à Addis-Abeba. Car, l'ancien chef de l'Etat avait mené un lobbying intense auquel le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a pris une part active. L'objectif était d'obtenir un recomptage des voix. Pour ce faire, de faux procès-verbaux de vote avaient été confectionnés pour obtenir l'adhésion du maximum de délégations. L'un des axes de cette débauche d'énergie était de présenter Laurent Gbagbo comme un nationaliste et panafricaniste, victime de l'impérialisme des pays occidentaux. Sur ce point, selon nos sources, la tournée africaine du Premier ministre Guillaume Soro a éclairé la lanterne de plusieurs dirigeants africains, jusqu'à présent sous-informés. Plusieurs d'entre eux ont été surpris d'apprendre que le même Laurent Gbagbo qui insulte aujourd'hui la France, a concédé à des entreprises de ce pays les secteurs stratégiques de l'eau et de l'électricité, le terminal à conteneurs du principal port ivoirien, de gré-à-gré, l'aéroport d'Abidjan, etc. Ils ont surtout bien accueilli les explications du maître d'ouvrage, depuis trois ans, du processus de paix et du processus électoral. Cela a permis de rétablir la vérité sur le déroulement des opérations électorales, la terreur qui a été installée au cœur de la Commission électorale indépendante (Cei) pour l'empêcher de proclamer les vrais résultats, la certification des résultats par l'Onu, à la demande des parties ivoiriennes, la partialité du Conseil constitutionnel, dirigé par un membre du parti de M. Gbagbo. Bien entendu, la perspective d'une prolongation des discussions pourrait peiner la majorité des Ivoiriens qui a voté pour le changement. D'autant que les violations des droits de l'Homme continuent. Si l'initiative africaine permet de sortir pacifiquement de l'impasse, elle justifiera assurément cette attente supplémentaire.
Kesy B. Jacob
Le Conseil de paix et de sécurité(CPS) de l'UA a décidé, vendredi dernier, de mettre en place un panel de chefs d'Etat sur la crise ivoirienne. Ce groupe devra rendre ses conclusions dans un mois au plus tard. Le sommet de l'UA qui s'est ouvert, dimanche, dans la capitale éthiopienne devrait entériner cette méthodologie. A première vue, les résultats du rendez-vous d'Addis-Abeba doivent apporter un peu d'air frais à Laurent Gbagbo qui refuse de céder le pouvoir, perdu dans les urnes le 28 novembre 2010. Car, le chef de l'Etat sortant peut se réjouir de voir privilégiée la voix de la négociation à laquelle il s'agrippe depuis toujours. En effet, l'ouverture de discussions est synonyme de report de la solution militaire que la Cedeao brandit depuis plusieurs semaines. Ensuite, le panel de chefs d'Etat pourrait ressembler au comité d'évaluation que Gbagbo avait proposé. Mais, il convient de ne pas aller trop vite en besogne.
Premier point important, aussi bien le CPS que le sommet de l'UA, a reconnu, expressément, la victoire d'Alassane Ouattara.
Ces instances ont apporté leur caution à toutes les décisions et positions de la Cedeao et de l'Onu. En clair, l'unanimité est faite sur l'inéluctabilité de l'installation future de M. Ouattara dans les fonctions que le peuple lui a confiées pour cinq ans. La victoire ne changera donc pas de main au bout d'un autre recomptage des voix. D'ailleurs, le communiqué du CPS réaffirme la « nécessité d'une solution pacifique rapide qui permette de préserver la démocratie et la paix, à travers le respect de la volonté du peuple ivoirien telle qu'elle a été exprimée le 28 novembre, et favorise une réconciliation durable entre tous les Ivoiriens, à travers le dialogue».
Ensuite, le groupe d'experts qui sera chargé de soutenir l'action des chefs d'Etat ne viendra pas pour reprendre à zéro tout ce qui a été fait depuis des années. Ces experts, faut-il le souligner, seront choisis par Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies. Il va sans dire que leur mandat sera spécifique et respectera l'ensemble du processus qui a abouti à la certification des résultats du vote par le représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire. A l'évidence, Laurent Gbagbo a essuyé un revers à Addis-Abeba. Car, l'ancien chef de l'Etat avait mené un lobbying intense auquel le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a pris une part active. L'objectif était d'obtenir un recomptage des voix. Pour ce faire, de faux procès-verbaux de vote avaient été confectionnés pour obtenir l'adhésion du maximum de délégations. L'un des axes de cette débauche d'énergie était de présenter Laurent Gbagbo comme un nationaliste et panafricaniste, victime de l'impérialisme des pays occidentaux. Sur ce point, selon nos sources, la tournée africaine du Premier ministre Guillaume Soro a éclairé la lanterne de plusieurs dirigeants africains, jusqu'à présent sous-informés. Plusieurs d'entre eux ont été surpris d'apprendre que le même Laurent Gbagbo qui insulte aujourd'hui la France, a concédé à des entreprises de ce pays les secteurs stratégiques de l'eau et de l'électricité, le terminal à conteneurs du principal port ivoirien, de gré-à-gré, l'aéroport d'Abidjan, etc. Ils ont surtout bien accueilli les explications du maître d'ouvrage, depuis trois ans, du processus de paix et du processus électoral. Cela a permis de rétablir la vérité sur le déroulement des opérations électorales, la terreur qui a été installée au cœur de la Commission électorale indépendante (Cei) pour l'empêcher de proclamer les vrais résultats, la certification des résultats par l'Onu, à la demande des parties ivoiriennes, la partialité du Conseil constitutionnel, dirigé par un membre du parti de M. Gbagbo. Bien entendu, la perspective d'une prolongation des discussions pourrait peiner la majorité des Ivoiriens qui a voté pour le changement. D'autant que les violations des droits de l'Homme continuent. Si l'initiative africaine permet de sortir pacifiquement de l'impasse, elle justifiera assurément cette attente supplémentaire.
Kesy B. Jacob