Après Bamako le 22 janvier où le sommet des chefs d`Etat de l`Uemoa lui a officiellement et définitivement transmis le pouvoir de signature sur les comptes de la Côte d`Ivoire, le président élu, Alassane Ouattara, vient d`enregistrer une autre grande victoire politique et diplomatique à Addis-Abeba où, à l`issue d`une houleuse réunion du Conseil de paix et de sécurité, l`Union africaine a décidé de réaffirmer qu`en ce qui la concerne, le vainqueur de l`élection présidentielle du 28 novembre en Côte d`Ivoire est M. Alassane Ouattara. Une reconnaissance qui va faire sauter tous les derniers verrous et accélérer le processus de normalisation de la vie politique en Côte d`Ivoire.
En principe, la décision de l`Union africaine ne devrait surprendre personne, dans la mesure où les 4 et 9 décembre 2010, l`organisation panafricaine avait clairement pris position en faveur de M. Alassane Ouattara qu`elle considérait comme le vainqueur de la présidentielle à l`instar de toute la communauté internationale.
Mais ces dernières semaines, certaines lignes ont semblé bouger, des voix se sont élevées, des chefs d`Etat de certains pays comme l`Angola, l`Ouganda, l`Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, la Guinée équatoriale ont fait des déclarations tendant à remettre en cause les résultats du scrutin du 28 novembre. C`est que Gbagbo avait transmis, via ses émissaires, de faux documents notamment des procès-verbaux falsifiés pour faire croire que l`Onu avait certifié de faux résultats et que le vrai vainqueur de la présidentielle, c`était plutôt lui. La mayonnaise avait semblé prendre puisque des chefs d`Etat comme Zuma ou Youweri Museveni, rejoignant Edouado Dos Santos, commençaient à exiger un recomptage des voix.
C`est donc tout naturellement que les Ivoiriens avaient craint un tremblement de terre au rendez-vous d`Addis-Abeba. Fort heureusement, Dieu garde une main ferme sur la Côte d`Ivoire. Les choses ne se sont pas passées selon la volonté des maîtres de la manipulation et du mensonge. Le Conseil de paix et de sécurité de l`Union africaine, qui a bénéficié de l`éclairage du président Blaise Compoaré, Facilitateur dans la crise ivoirienne, de Y. Jin Choï, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et certificateur de l`élection présidentielle, Goodluck Ebele Jonathan, président en exercice de la Cedeao, a fini par comprendre que la victoire de M. Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre ne souffrait aucune ambiguïté. Et que le mieux que l`Ua avait à faire était de respecter la volonté des Ivoiriens.
Au grand dam des émissaires de Gbagbo, le Conseil de paix et de sécurité de l`Ua ne les a pas suivis. Les résultats de la présidentielle ne seront pas revisités, pas de recomptage des voix. Gbagbo a perdu les élections, il doit céder le fauteuil. Et c`est autour des conditions de ce passage de témoin que s`est particulièrement penché le Conseil. L`Ua a décidé de la mise en place d`un panel de 5 chefs d`Etat qui viendront à Abidjan pour "évaluer la situation et formuler, sur la base des décisions pertinentes de l`Ua et de la Cedeao, une solution politique d`ensemble". En clair, quand le Conseil indique que la "solution politique d`ensemble" sera formulée à partir des "décisions pertinentes de l`Ua et de la Cedeao", il ne veut rien dire d`autre que c`est sur la base des décisions arrêtées par l`Ua et la Cedeao, à savoir la reconnaissance de la victoire d`Alassane Ouattara, que les discussions pour une solution politique négociée se feront.
Dès lors, la question que l`on se pose est de savoir si Gbagbo va accepter finalement de se plier aux décisions de l`Ua qui, dit-on, seront "contraignantes".
Si on fait appel à la raison et au bon sens, Gbagbo n`a pas le choix. Mais au vu de ce que l`homme a montré jusqu`ici, il faut rester prudent.
Mais, dans tous les cas de figure, Gbagbo partira. S`il refuse de plier face à l`Ua, c`est qu`il a décidé de griller sa dernière carte et donnerait par conséquent toute latitude à la Cedeao de mettre en œuvre son plan B. C`est-à-dire l`usage de la force légitime.
En tout état de cause, Alcide Djédjé a déclaré depuis Addis-Abeba que son camp était d’accord avec le communiqué de l’Union africaine qui a décidé de l’envoi d’une mission de haut niveau à Abidjan. Et le même communiqué confirme que c’est M. Alassane Ouattara qui est le président élu de la Côte d’Ivoire. Implicitement, Gbagbo reconnaît donc la victoire de M. Ouattara. L’Union africaine a été claire. Les chefs d’Etat ne viennent pas à Abidjan pour dire qui a gagné ou qui a perdu. Mais pour négocier le départ de Gbagbo du pouvoir.
Akwaba Saint Clair
En principe, la décision de l`Union africaine ne devrait surprendre personne, dans la mesure où les 4 et 9 décembre 2010, l`organisation panafricaine avait clairement pris position en faveur de M. Alassane Ouattara qu`elle considérait comme le vainqueur de la présidentielle à l`instar de toute la communauté internationale.
Mais ces dernières semaines, certaines lignes ont semblé bouger, des voix se sont élevées, des chefs d`Etat de certains pays comme l`Angola, l`Ouganda, l`Afrique du Sud et, dans une moindre mesure, la Guinée équatoriale ont fait des déclarations tendant à remettre en cause les résultats du scrutin du 28 novembre. C`est que Gbagbo avait transmis, via ses émissaires, de faux documents notamment des procès-verbaux falsifiés pour faire croire que l`Onu avait certifié de faux résultats et que le vrai vainqueur de la présidentielle, c`était plutôt lui. La mayonnaise avait semblé prendre puisque des chefs d`Etat comme Zuma ou Youweri Museveni, rejoignant Edouado Dos Santos, commençaient à exiger un recomptage des voix.
C`est donc tout naturellement que les Ivoiriens avaient craint un tremblement de terre au rendez-vous d`Addis-Abeba. Fort heureusement, Dieu garde une main ferme sur la Côte d`Ivoire. Les choses ne se sont pas passées selon la volonté des maîtres de la manipulation et du mensonge. Le Conseil de paix et de sécurité de l`Union africaine, qui a bénéficié de l`éclairage du président Blaise Compoaré, Facilitateur dans la crise ivoirienne, de Y. Jin Choï, représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et certificateur de l`élection présidentielle, Goodluck Ebele Jonathan, président en exercice de la Cedeao, a fini par comprendre que la victoire de M. Alassane Ouattara à la présidentielle du 28 novembre ne souffrait aucune ambiguïté. Et que le mieux que l`Ua avait à faire était de respecter la volonté des Ivoiriens.
Au grand dam des émissaires de Gbagbo, le Conseil de paix et de sécurité de l`Ua ne les a pas suivis. Les résultats de la présidentielle ne seront pas revisités, pas de recomptage des voix. Gbagbo a perdu les élections, il doit céder le fauteuil. Et c`est autour des conditions de ce passage de témoin que s`est particulièrement penché le Conseil. L`Ua a décidé de la mise en place d`un panel de 5 chefs d`Etat qui viendront à Abidjan pour "évaluer la situation et formuler, sur la base des décisions pertinentes de l`Ua et de la Cedeao, une solution politique d`ensemble". En clair, quand le Conseil indique que la "solution politique d`ensemble" sera formulée à partir des "décisions pertinentes de l`Ua et de la Cedeao", il ne veut rien dire d`autre que c`est sur la base des décisions arrêtées par l`Ua et la Cedeao, à savoir la reconnaissance de la victoire d`Alassane Ouattara, que les discussions pour une solution politique négociée se feront.
Dès lors, la question que l`on se pose est de savoir si Gbagbo va accepter finalement de se plier aux décisions de l`Ua qui, dit-on, seront "contraignantes".
Si on fait appel à la raison et au bon sens, Gbagbo n`a pas le choix. Mais au vu de ce que l`homme a montré jusqu`ici, il faut rester prudent.
Mais, dans tous les cas de figure, Gbagbo partira. S`il refuse de plier face à l`Ua, c`est qu`il a décidé de griller sa dernière carte et donnerait par conséquent toute latitude à la Cedeao de mettre en œuvre son plan B. C`est-à-dire l`usage de la force légitime.
En tout état de cause, Alcide Djédjé a déclaré depuis Addis-Abeba que son camp était d’accord avec le communiqué de l’Union africaine qui a décidé de l’envoi d’une mission de haut niveau à Abidjan. Et le même communiqué confirme que c’est M. Alassane Ouattara qui est le président élu de la Côte d’Ivoire. Implicitement, Gbagbo reconnaît donc la victoire de M. Ouattara. L’Union africaine a été claire. Les chefs d’Etat ne viennent pas à Abidjan pour dire qui a gagné ou qui a perdu. Mais pour négocier le départ de Gbagbo du pouvoir.
Akwaba Saint Clair