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Politique Publié le mardi 1 février 2011 | Le Patriote

Le groupe de haut niveau arrête sa feuille de route

Le Groupe de haut niveau pour le règlement de la crise en Côte d’Ivoire, créé par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), lors de sa 259ème réunion tenue à Addis-Abeba, le 28 janvier 2011, au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement, s’est réuni aujourd’hui, 31 janvier 2011, sous la présidence de S.E.M. Mohamed Ould Abdel Aziz, Président de la République islamique de Mauritanie, aux fins de convenir de son programme de travail. Le Groupe a décidé de constituer, dans un délai de trois jours, l’Equipe d’experts prévue par le communiqué du CPS. L’Equipe se réunira immédiatement après à Addis-Abeba pour entamer le travail préparatoire, avant d’effectuer une visite en Côte d’Ivoire dans le même objectif. L’Equipe d’experts soumettra les résultats de ses travaux aux membres du Groupe de haut niveau lors d’une réunion qui se tiendra à Nouakchott. Le Groupe se rendra, par la suite, en Côte d’Ivoire pour y rencontrer les parties et leur soumettre des propositions de sortie de crise. Dans l’intervalle, le Groupe réitère l’appel de l’UA à toutes les parties ivoiriennes pour qu’elles fassent preuve de la plus grande retenue, œuvrent à l’apaisement et lui apportent leur entière coopération pour faciliter le règlement rapide de la crise que connaît leur pays. Il convient de rappeler que le Groupe de haut niveau est composé des chefs d’Etat de la Mauritanie, de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, de la Tanzanie et du Tchad, ainsi que du Président de la Commission de l’UA et du Président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le Groupe doit achever sa mission dans un délai d’un mois, conformément à la décision du CPS.

Motus : Interrogations
L’Union Africaine vient d’achever sa réunion à Addis Abeba en Ethiopie. Au terme de leurs assises, les présidents africains n’ont pas dit autre chose que ce qui n’a jamais fait l’ombre d’un doute. A savoir la victoire du Président Alassane Ouattara sur Laurent Gbagbo, lors de l’élection présidentielle. A l’instar donc des organisations nationales, sous régionales et internationales, l’UA n’a pas varié dans son discours. C’est pourquoi, l’on s’étonne de la mise sur pied du panel de cinq chefs d’Etat qui viendront, disons-le tout net, enquêter sur le terrain. Pourquoi se donner tant de peine à venir conforter un fait qui ne souffre d’aucune ambigüité, y compris même chez le candidat malheureux, Laurent Gbagbo, qui a reconnu sa défaite devant le médiateur Raïla Odinga. Ce dernier détient même une bande sonore des aveux du chef de file de la refondation. C’est en cela que la démarche de l’UA prête à équivoque, si elle ne cache pas des desseins inavoués. A quoi pourrait bien servir cet autre mois de médiation si ce n’est pour empirer une situation difficilement vécue par les Ivoiriens ? A quoi bon venir ergoter et pinailler à nouveau sur les bords de la lagune Ebrié quand on sait la messe dite depuis belle lurette pour l’ancien régime. Voulait-on donner de nouvelles illusions au camarade dit socialiste qu’on ne s’y serait pas pris autrement. L’UA ne sait-elle pas que depuis le 28 novembre dernier, les mercenaires et miliciens à la solde du FPI assassinent à tour de bras les citoyens ivoiriens ? Ne sait-elle pas que depuis plusieurs semaines, Laurent Gbagbo et les siens ne finissent pas de braquer, de piller les institutions financières notamment la BCEAO et de réquisitionner les travailleurs ? Ne sait- elle pas également qu’un blocus continue de frapper l’hôtel du Golf, siège forcé du pouvoir légal et qu’un couvre feu sévit dans la commune d’Abobo ? Assurément, les Forces nouvelles, par la voix du ministre Konaté Sidiki, sont légitimées à dénoncer ce panel de l’UA qui ne répond à aucune logique. En tout état de cause, dans un continent qui vit le temps des élections, force doit être au respect des valeurs démocratiques et à la fermeté, pour ne pas perpétuer le règne des pouvoirs rétrogrades et dictatoriaux. Il est donc temps de crier haro sur le baudet !
Bakary Nimaga



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