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Économie Publié le mercredi 2 février 2011 | Nord-Sud

Le Conseil des ministres de l’Uemoa confirme -“La Bceao a bel et bien été braquée à Abidjan”

Le Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) s’est réuni en session extraordinaire, hier, à Dakar, pour se prononcer sur la situation en Côte d’Ivoire. Au cours de cette rencontre, le conseil a condamné l’occupation «illégale» de l’agence principale de la Bceao à Abidjan par le camp Gbagbo qui refuse de quitter le pouvoir.


L’occupation «illégale et brutale» de la Banque centrale ouest-africaine (Bceao) à Abidjan par le clan Gbagbo est jugée intolérable et gravissime par le Conseil des ministres de l’Uemoa. Selon le président en exercice dudit conseil qui s’est réuni, hier, à Dakar (Sénégal) en séance extraordinaire, l’agence principale d’Abidjan «ne répond plus aux injonctions et aux instructions du siège» de Dakar depuis qu’elle a été occupée par des partisans de Laurent Gbagbo le 26 janvier. «La situation est grave», a déclaré le président José Mario Vaz, ministre bissau-guinéen des Finances, lors de son discours d’ouverture. Il a rappelé que le 26 janvier «les locaux de la Banque centrale (à Abidjan) ont effectivement été investis et le personnel qui s’y trouvait a été retenu pour effectuer différentes opérations relevant de la Banque centrale (...) en présence de la force publique». A l’en croire, «le personnel de la Banque est pour sa part astreint aux obligations de la réquisition», ordonnée par le camp du président déchu du scrutin présidentiel du 28 novembre, Laurent Gbagbo qui s’accroche désespérément au pouvoir et refuse de le rendre au président élu, Alassane Ouattara. «Depuis lors, l’agence principale d’Abidjan ne répond plus aux injonctions et aux instructions du siège», insiste M. Vaz. Il a qualifié de «très graves» les actes qui ont été posés par le régime (Gbagbo) défait dans les urnes à savoir la «réquisition des installations et du personnel des agences de la Bceao sur le territoire de la Côte d’Ivoire et la «nomination d’un responsable à la tête de la direction nationale (ivoirienne) de la Bceao». Impensable! D’autant que «ces actes sont sans précédent» dans l’histoire de l’union monétaire ouest-africaine dont la Bceao est la banque émettrice, et «sont commis en violation des dispositions» du traité de l’Union. Il estime que le Conseil des ministres devra prendre des «décisions» destinées à préserver «les acquis de notre union monétaire, vieille aujourd’hui de cinq décennies». Le Conseil devra également «accorder une attention particulière à la création des conditions de sécurité nécessaires pour le personnel et les installations» de la Bceao en Côte d’Ivoire. «En outre, la stabilité du système bancaire» et «les impacts négatifs de la crise sur le fonctionnement des économies de l’union constituent de fortes préoccupations qui devront être prises en compte», a-t-il indiqué. Notons que la Bceao est actuellement dirigée par un gouverneur intérimaire, le burkinabé Jean-Baptiste Compaoré, après la démission le 22 janvier du gouverneur ivoirien de la banque, Philippe-Henry Dacoury-Tabley, un proche de Laurent Gbagbo. Ce dernier est accusé de ne pas avoir appliqué la décision du conseil des ministres de l’Uemoa de donner à M.Ouattara, la signature à la Bceao au nom de son pays, et d’avoir autorisé des décaissements en faveur du régime «illégal» de Gbagbo de l’ordre de 60 à 100 milliards de Fcfa.

Cissé Cheick Ely



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