Il y a une chose qui frappe : il règne encore, malgré la mise en garde de la Bceao qui définit le cadre réglementaire, un questionnement profond sur les détails de la gestion des transactions financières. Une vraie anxiété face au nouvel environnement bancaire qui patauge dans les limbes. Même si des succès s’observent sur ce panorama, on réalise néanmoins que «la rébellion» de Laurent Gbagbo crée de réelles difficultés du côté des banquiers. A bout de nerf, ils semblent ne plus s’en accommoder. Dans le contexte actuel, cette position inconfortable peut mettre au second plan l’éthique. Or, l’éthique républicaine doit passer avant les intérêts personnels du groupe d’Aké N’gbo : l’intégrité des dirigeants est cruciale. Malheureusement, les autorités incarnées par le président de la République, son Excellence M. Alassane Ouattara, ne peuvent pas nécessairement compter sur un retour à la raison des ennemis de la démocratie. Même s’il faut savoir manier la carotte et le chou, il faut savoir aussi rester ferme en frappant fort, les éventuels récalcitrants. Autant dire que les banques doivent renouer les fils de la confiance. Si elles sont demanderesses de suggestions, il faudra bien se mettre en rapport avec le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro. Le cauchemar de la persistance de la crise devrait par ailleurs les amener à passer un temps considérable avec la Banque centrale et tenter de définir un système de résolution des cas difficiles au niveau international. C’est loin d’être facile, et le plus réaliste est de tenter de s’assurer que les mêmes principes s’appliqueront à toutes les banques loyales. En tout état de cause, la reconstruction d’un système financier moins fragile ne fait que commencer. Personne ne doute de son caractère indispensable.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko
