Motus : Fiction

“On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». Laurent Gbagbo et sa trouvaille de refondation n’avaient certainement pas une claire idée de cette assertion d’Abraham Lincoln. Elle vient une fois de plus de se discréditer aux yeux des Ivoiriens qui ne finissent pas de s’étonner devant le combat sans issue que mènent les camarades dits socialistes dans leur vaine tentative de confiscation du pouvoir d’Etat. Dès l’annonce de l’arrivée de la force armée de l’ECOMOG pour déloger l’usurpateur du palais présidentiel, les laboratoires et officines de la refondation sont entrés en scène, notamment la télévision première chaine, devenue la copie conforme de la radio « Mille collines », qui a préparé le génocide rwandais. Dans la droite ligne de la manipulation et de l’instrumentalisation orchestrée depuis une décennie, la RTI a présenté des images de guerre qui seraient la compilation du désastre causé en Sierra Leone par l’ECOMOG. Et il s’est trouvé des Ivoiriens pour s’émouvoir et pour se laisser attendrir par cette énormité. Heureusement que les esprits avertis de la politique du mensonge et de la démagogie du FPI ne se sont pas laissé berner par la mascarade. A la vérité, l’ancien régime et ses sicaires ont encore fait du faux. Les images qu’on a brandies comme des faits de l’ECOMOG, n’étaient rien d’autre que des séquences du célèbre film, « les larmes du soleil » d’Antoine Fuqua, qui met en scène les acteurs Bruce Willis et Monica Bellucci. Les cinéphiles ivoiriens n’ont pas été dupes. On a brandi une œuvre de fiction comme un fait historique, pour espérer détourner l’attention de nos compatriotes sur la question centrale qui ne cesse de cristalliser la vie nationale, à savoir la tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo. Comme d’ordinaire, la mayonnaise du FPI et de son chef n’a pas pris. Pour avoir servi pendant une décennie, elle est devenue inopérante, parce que cousue de fil blanc. Ainsi donc, on a voulu tromper la Côte d’Ivoire, en brandissant un film comme étant la substance des exactions de l’armée nigériane. Il ne s’agit pas d’envahir notre pays mais tout simplement de déloger un intrus qui occupe le palais présidentiel. Tout le débat est là !
Bakary Nimaga