Bédié: Courage, humilité et don de soi

Blocus du Golf hôtel où, depuis le 16 décembre 2010, régulièrement, le président démocratiquement élu par les Ivoiriens et reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, et son gouvernement, grâce à la magie des ondes et des images, informent le Peuple et le Monde entier, du travail qu'ils effectuent pour leur pays, la Côte d'Ivoire. Mais, et le président Bédié ? Qu'est-il advenu de lui ? Où se trouve-t-il ? Les rumeurs les plus folles, les unes que les autres courent : il a été exfiltré et se trouve dans son bunker à Daoukro, parce que son épouse Bomo Henriette serait fâchée ; mais non, il dîne actuellement à la table de Barack Obama, donc, il est aux Etats-Unis parce que la France étant proche de la Côte d'Ivoire, les escadrons de la mort peuvent à tout moment l'atteindre. Vaines spéculations ! Que de mensonges car, de tout cela, il n'en est rien, bien sûr. Fidèle à sa philosophie de vie, " jamais une parole de trop, mais toujours une action de plus ", le président Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda, est là, en Côte d'Ivoire, bien présent au Golf hôtel où, ayant donné sa parole d'homme d'Etat, il ne saurait abandonner tous ceux et toutes celles qui lui ont confié le rôle de Guide. A preuve ! Dans le style épistolaire qu'il affectionne tant et qui lui sied bien, voici la deuxième fois qu'il s'adresse aux militants, militantes, sympathisants et sympathisantes du Pdci-Rda, son parti, du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), de tous les partis politiques en Côte d'Ivoire, et en gros, à tous les Ivoiriens, et tous ceux qui nous font l'amitié d'habiter ce pays d'Houphouët-Boigny. A travers ses adresses, le président Bédié nous situe, chaque fois, sur sa force politique et son esprit d'ouverture. Dans une explication claire, comme on le sentira en lisant son adresse, on reste édifié devant ce que bon nombre d'hommes politiques sont incapables d'accomplir : le courage, au sens plein du terme! Comme en décembre 1999, comme en octobre 2000, comme en octobre 2010, lors du premier tour du scrutin présidentiel. Chaque fois, il a pensé aux autres avant de penser à sa personne. C'est ce que nous appelons prosaïquement le don de soi. Et il faut être animé de beaucoup d'humilité, exercice d'introspection affecté de méditation et de croyance, pour se sublimer et aimer l'autre plus que soi-même. Ce n'est pas un état d'esprit qui est laissé à la portée de tous, surtout, pas à ceux qui, pour un poste, enjamberaient " mille morts à gauche, mille morts à droite " pour avancer, ayant mis une chape de plomb sur leur conscience. Suivez mon regard.
Henri Konan Bédié a abandonné tout confort (sa résidence à Cocody les Ambassades, celle de Daoukro, sa résidence de la rue Beethoven à Paris), à son âge, pour se retrouver, volontairement, à l'hôtel du Golf avec son illustre épouse, Bomo Henriette, et d'autres membres de sa famille aussi bien biologique que politique. Car, l'heure est grave. Et, comme il le dit lui-même : " Quand le devoir m'appelle, je réponds toujours présent ". Il est en contact direct et constant avec son jeune frère, le nouveau président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara. Il met son expérience et sa prescience au service de ce dernier, du Premier ministre Soro Guillaume et de tout le gouvernement. Il est là-bas le père à toutes et à tous. Dans son bureau privé, puis dans sa suite, il accorde des audiences quotidiennement à ses hôtes venus de l'intérieur et de l'extérieur. Son service du protocole est constamment sollicité. Il est en relation avec le Monde. Et, comme dirait l'autre, M. Bédié ne chôme pas au Golf hôtel. Encore moins, il n'est pas un fugitif comme ceux qui ne peuvent dormir au même endroit deux nuits de suite. Voici en condensé, la vie du président Bédié qui, bien que retranché au Golf hôtel, nous enseigne qu'on peut effectivement servir son pays à tous les niveaux et dans les circonstances les plus difficiles. Et c'est ce grand homme de courage, d'abnégation, d'humilité, du don de soi qui s'adresse à ses militants, à ceux du Rhdp, à ses enfants et petits-enfants, à ses frères et sœurs de Côte d'Ivoire, à travers cette lettre qui rassure sur la vie du Pdci-Rda (au présent et au futur) et sur des lendemains meilleurs pour notre pays.
de denis kah zion