Le capharnaüm qui règne à l'agence principale de la Banque d'émission à Abidjan, depuis l'occupation «illégale et brutale» des locaux par la soldatesque du régime paralytique de Gbagbo, le mercredi 26 janvier, altère gravement la confiance des banques commerciales. Eu égard aux opérations de compensation qui sont de plus en plus compromises à la Bceao, certains établissements financiers ont décidé de se retirer purement et simplement. Au fin de prendre leur destin en main. Selon des sources bien introduites dans le milieu bancaire, la Bicici, la Sgbci, la Brs, Citibank, Ecobank et la Biao ont, il y a quelques jours, pris leurs responsabilités en quittant les opérations de compensation «manuelle» (en remplacement de la compensation automatique) arbitrées par la Banque des banques. Et ce nombre pourrait s'accroître dans les jours à venir. «Nous avons décidé de nous retirer de ce désordre parce que les opérations qui devraient prendre au plus 72 heures, atteignent facilement 8 jours voire deux semaines à cause de la cacophonie qui règne dans l'institut d'émission. Nous perdons inutilement du temps. Cela pénalise fortement nos clients. Nous sommes des opérateurs économiques et nous ne saurons rester longtemps dans cette forme d'immobilisme», explique un cadre de banque. Pour lui, si une banque n'est pas présente, tout est bloqué. D'ailleurs, les valeurs (chèques) qui sont traitées par la Bceao «version assiégée» ne sont pas effectuées sur les comptes. En clair, les comptes ne sont pas soit débités, soit crédités. Comme une opération virtuelle. C'est la résultante d'un cafouillage monstre au sein de la Banque centrale. Au dire d'un autre expert du milieu, les banques ont décidé de se regrouper pour effectuer la compensation.
«C'est une forme d'arrangement qui nous fait gagner du temps. Chaque banque dispose généralement d'un compte dans les autres établissements. Lorsqu'on se retrouve, on fait le point de nos valeurs avant de procéder aux transactions», poursuit-il, avant de reconnaître qu'auparavant, avec le système automatique géré par la Bceao, tout se faisait très rapidement. D'autant que chaque banque avait le point complet de ses valeurs journalières avant d'aller à la banque centrale, outillée techniquement. Malheureusement, ce système et l'ensemble des différentes opérations de l'institut d'émission se sont désarticulés du fait de la présence «forcée» du clan du président déchu dont la signature n'est plus reconnue. De l'avis des banquiers, la quantité de monnaie en circulation pourrait être affectée et connaître par conséquent, une baisse notable. Puisque la Bceao n'arrive plus à renouveler (ou recycler) les anciennes coupures et à émettre de nouveaux billets. «Si le stock de monnaie disponible s'épuise, on peut avoir de sérieux problèmes dans les échanges commerciaux. L'agence principale d'Abidjan ne bat pas monnaie. Tous les pays ont été dessaisis de leur souveraineté au profit de l'institution-mère de Dakar qui, seule, peut battre monnaie», préviennent-ils.
Cissé Cheick Ely
«C'est une forme d'arrangement qui nous fait gagner du temps. Chaque banque dispose généralement d'un compte dans les autres établissements. Lorsqu'on se retrouve, on fait le point de nos valeurs avant de procéder aux transactions», poursuit-il, avant de reconnaître qu'auparavant, avec le système automatique géré par la Bceao, tout se faisait très rapidement. D'autant que chaque banque avait le point complet de ses valeurs journalières avant d'aller à la banque centrale, outillée techniquement. Malheureusement, ce système et l'ensemble des différentes opérations de l'institut d'émission se sont désarticulés du fait de la présence «forcée» du clan du président déchu dont la signature n'est plus reconnue. De l'avis des banquiers, la quantité de monnaie en circulation pourrait être affectée et connaître par conséquent, une baisse notable. Puisque la Bceao n'arrive plus à renouveler (ou recycler) les anciennes coupures et à émettre de nouveaux billets. «Si le stock de monnaie disponible s'épuise, on peut avoir de sérieux problèmes dans les échanges commerciaux. L'agence principale d'Abidjan ne bat pas monnaie. Tous les pays ont été dessaisis de leur souveraineté au profit de l'institution-mère de Dakar qui, seule, peut battre monnaie», préviennent-ils.
Cissé Cheick Ely