Qui s'explique s'excuse et qui s'excuse s'accuse, dit-on. Cette acception vient d'être vérifiée, une fois de plus à travers l'acte que vient de poser le ministre des Mines et de l'Energie du gouvernement illégitime d’Aké N'gbo, Augustin Komoé Kouadio. Et qui peut être considéré comme une reconnaissance de la responsabilité du camp Gbagbo dans les récentes perturbations avec des coupures d'électricité dans les zones Centre, Nord, Ouest (Cno) et dans certains pays voisins, suite à la réquisition du centre de dispatching. En effet, ce dernier s'est rendu, lundi, dans les locaux du centre de dispatching à l'immeuble EECI au Plateau, pour rassurer le personnel sur ladite réquisition. « Il n'y a pas lieu de s'alarmer. L'intention du gouvernement n'est pas de mettre à mal l'outil de gestion de notre énergie. Nous nous trouvons dans une situation délicate où tout gouvernement sérieux prend des mesures sécuritaires », avait-il déclaré. La Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie) avait, dans un communiqué de presse, publié le 28 janvier dernier, expressément désigné le ministère des Mines et de l'énergie responsable de ces perturbations : « dans la nuit du 26 au 27 janvier 2011, des personnes mandatées par le ministère, présentes dans le dispatching, ont conduit toutes les opérations en ordonnant des manœuvres de coupures dans les zones Cno, alors qu'aucune disposition d'exploitation ne les exigeait ». Par la suite, des voix se sont fait entendre çà et là, notamment le personnel de la Cie, s'insurgeant contre cet acte qu'il a qualifié de crime contre l'humanité. Si le gouvernement formé par le président sortant, Laurent Gbagbo, n'a rien à se reprocher, pourquoi faire une telle sortie ? D'autant plus que depuis la semaine dernière, le contrôle du centre de dispatching est revenu aux mains de la Cie. Autre chose curieuse, pourquoi Augustin Komoé Kouadio ne s'est-il pas rendu au siège social de la Cie ? Soit ce gouvernement cherche à se donner bonne conscience, soit il fait de la manipulation pernicieuse.
Anne-Marie Eba
Anne-Marie Eba