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Société Publié le mercredi 9 février 2011 | L’expression

Intoxication alimentaire : Un père perd sa femme et ses trois enfants

M. Camara, chef de famille à Katiola a perdu sa femme et ses trois enfants après que ces personnes aient consommé la sauce ‘’faizan’’

Prisée autrefois en pays Tagouana, la sauce du ‘‘faizan’’ suscite une peur bleue depuis la semaine dernière dans la cité du Hamboll. La réputation de cette richesse gastronomique du terroir a été ternie par une affaire d’intoxication alimentaire qui a plongé récemment toute la ville dans l’émoi.

Après avoir dégusté une sauce faite à base de la pulpe du fruit, Dame Camara Clémentine et ses trois enfants ont rendu l’âme, après d’intenses douleurs abdominales. Au poste de police de la ville, une enquête ouverte pour faire toute la lumière sur cette affaire, suit son cours. Hier, au quartier de Gbédékaha ou s’est produit le drame, les voisins et voisines de la famille endeuillée étaient encore sous le choc. Ils continuent de pleurer Timothée, un petit garçon de six ans, connu dans le quartier pour sa gentillesse. Sur les circonstances du drame familial, un habitant de Gbédékaha 2, raconte que c’est la première fois que le sauce du ‘‘faizan’’ fait des victimes. Comme beaucoup de femmes, il informe que le fruit a été ramassé dans les rejets d’une unité industrielle.

Pour lui, c’est la maturité du fruit qui est à l’origine de l’empoisonnement. « Elle a ramassé des résidus d’un fruit appelé communément ‘‘le faizan’’. Ce sont des rejets d’une unité industrielle de transformation de ce fruit implantée dans la ville. Les femmes ont l’habitude de les ramasser et d’en faire une sauce très appréciée dans la région. Mais quand le faizan n’est pas à maturité, il renferme une forte dose de substance toxique », a informé l’habitant sous le sceau de l’anonymat.

Et d’ajouter : « Ne sachant pas cela, dame Camara a fait sa sauce. Après consommation du repas en compagnie de ses trois enfants, les premières douleurs, ont commencé à se faire sentir. Ce sont d’abord les enfants qui ont présenté des signes de forts vomissements. Ensuite, la mère. Amenés d’urgence à l’hôpital de Katiola, ils ont aussitôt été transférés au Chu de Bouaké. Des enfants sont morts au cours du transport, d’autre à Bouaké. Plus résistante, la pauvre mère a succombé le lendemain ». Il poursuit pour dire qu’au moment du repas, par chance, Bado Paul, le père était au travail. Ses malheurs viendront de sa belle famille. Le témoin raconte que suite au décès de leur fille et de leurs petits enfants, la belle famille de Paul, a porté plainte contre lui. Selon les dires de notre interlocuteur, Paul et un membre de la sa famille ont séjourné quelques temps dans les locaux du commissariat de police de la ville. « Il faut dire que leur union faisait l’objet de discorde entre certains membres des deux familles. Pour avoir la paix, Paul a du déménager avec sa petite famille, dans un autre quartier de la ville. Le jour des obsèques des personnes empoisonnées, on a appris que, ce n’était pas la grande entente entre la mère de Paul et Clémentine sa femme. Je crois que sous l’effet de la colère, les parents de Clémentine, ont pensé que l’empoisonnement de leur fille et de leurs petits enfants, serait peut être un homicide volontaire », a précisé notre source. Pour les tenants de la thèse de l’homicide, il aurait fait usage de fétiches. Et ce sont les cibles qui en ont fait les frais. « On nous dit qu’en dehors des quatre personnes mortes, d’autres personnes ont mangé la sauce. Pourquoi ne sont-elles pas mortes comme Clémentine et ses enfants ? », s’est interrogé un autre habitant de Gbédékaha 2. La tâche revient aux enquêteurs du commissariat de Katiola d’éclairer les lanternes de toute la population de Bouaké. Dans le cercle des proches des victimes de la sauce ‘’faizan’’, l’heure est au recueillement. Grâce à une médiation des sages, initiée par les jeunes du quartier, les deux familles ont mis en veilleuse, leurs différents de points de vue, pour le repos des âmes de leurs disparus. « Le jour de l’enterrement les jeunes fossoyeurs se sont révoltés. Ils ont exigé des vieux qu’on taise tous ces petites querelles autour du drame. Les vieux ont saisi le chef qui a mis en branle ces notables pour un retour définitif du calme », a rapporté notre interlocuteur.

Marcel Konan
envoyé spécial à Katiola
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