Monsieur, c’est avec étonnement et déception que j’ai noté vos propos ci – après : «La création du panel des cinq chefs d’Etat africains vise à amener Alassane Ouattara à exercer la réalité du pouvoir en Côte d’Ivoire par la négociation et ne remet pas en cause la reconnaissance par l’Union africaine de sa victoire à la présidentielle du 28 novembre». Si ces propos sont pour vous, un langage diplomatique visant à rassurer vos partenaires que sont : Goodluck Jonathan du Nigeria, Aboulaye Wade du Sénégal, Blaise Compaoré du Burkina, Amadou Toumani Touré du Mali, Boni Yayi du Bénin, Faure Gnassingbé du Togo, Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Ban Ki-moon et Young-Jin Choï de l’Onu, ainsi que le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, sans oublier Nicolas Sarkozy de la France, vous auriez demandé au président Gbagbo Laurent de « foutre le camp » que ce serait pareil. Le seul aspect de la déclaration du Cps qui offre une perspective rassurante pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique digne, c’est le paragraphe 6 dudit texte dont je relève ici les aspects qui me paraissent pertinents : «…décide (…) de mettre en place sous l’autorité de l’Union africaine, un groupe de haut niveau pour le règlement de la crise dans des conditions qui préservent la démocratie et la paix. (…) a) le groupe sera assisté par une équipe d’experts (…) b) le groupe est mandaté pour évaluer la situation (…) c) le groupe conclura son travail dans un délai qui ne dépassera pas un mois, et ses conclusions, telles qu’elles seront entérinées par le Conseil, seront contraignantes pour toutes les parties ivoiriennes avec lesquelles elles auront été négociées ; ». En dehors de ces quelques lignes qui portent à croire que la vérité va enfin éclater au grand jour, et que la démocratie sera réellement sauvée en Côte d’Ivoire grâce à la vérité des urnes le discours que vous tenez, Monsieur Ping, est pour nous très partisan, et n’est pas du tout de nature à rassurer. Un discours neutre, du genre : l’Ua se prononcera à l’issue des travaux du panel des cinq chefs d’Etat sur la conduite à tenir en Côte d’Ivoire aurait à mon sens clairement affiché la volonté d’indépendance de l’Union africaine, sonnant ainsi le glas des velléités néocolonialistes de la communauté dite internationale et des quelques négriers africains qui se trompent de siècle par leur acharnement sur la Côte d’Ivoire. De toute façon, nous qui restons convaincus que la vérité se trouve dans les Procès verbaux réellement issus des urnes du 28 novembre 2010 en Côte d’Ivoire, nous gardons bon espoir de voir la fraude perpétrée au cours de ce vote dans les région Cno éclater au grand jour, à moins que ce fameux panel ne soit un écran de fumée pour parachever le coup d’Etat de la communauté internationale en Côte d’Ivoire.
Croyez, Monsieur le président Jean Ping, à l’expression de ma très haute considération.
Dr Zahui Théodore
Université de Cocody
Une correspondance particulière
Croyez, Monsieur le président Jean Ping, à l’expression de ma très haute considération.
Dr Zahui Théodore
Université de Cocody
Une correspondance particulière