Nous, membres du collectif des journaux ivoiriens pour la défense des acquis du 28 novembre 2010, responsables des journaux Le Nouveau Réveil, Le Patriote, Le Jour plus, L'Expression, Le Mandat, Nord-Sud quotidien, Le Démocrate, avons tenu, avec diligence, une réunion extraordinaire le jeudi 10 février 2011, pour statuer sur le limogeage du président du Conseil national de la presse (CNP), monsieur Eugène Dié Kacou, journaliste.
Les faits
L'information est tombée comme un couperet, le vendredi 4 février 2011 : Monsieur Eugène Dié Kacou, nommé par décret présidentiel en 2009, est relevé de ses fonctions de président du Conseil national de la presse (CNP). Monsieur Ouattara Gnonzié, ministre de la Communication dans le gouvernement illégitime Aké N'gbo a informé l'intéressé que Monsieur Laurent Gbagbo a décidé de mettre fin à ses fonctions à la tête du Cnp, sans autre forme de procès. Monsieur Ouattara Gnonzié a, par la même occasion, demandé à Maître René Bourgouin, secrétaire général du Cnp de rendre sa démission. D'autre part, à l'exception de la Conférence nationale des directeurs de publication de Côte d'Ivoire CNDPCI), Monsieur Ouattara Gnonzié a reconduit dans l'organe dirigeant du CNP, toutes les organisations professionnelles de la presse en Côte d'Ivoire, à savoir, le Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire (GEPCI), l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), l'Organisation des journalistes professionnels de Côte d'Ivoire (OJPCI), le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d'Ivoire (SYNAPPCI). Depuis le 3 février 2011, Monsieur Deby Dalli Gbalawoulou, directeur de l'Agence ivoirienne de presse, a été nommé en remplacement de Monsieur Eugène Dié Kacou.
Notre analyse
La Côte d'Ivoire traverse une crise grave et profonde. Cette crise a pris des proportions alarmantes depuis la proclamation des résultats du 2ème tour de la présidentielle : un président élu, dans les urnes, par les Ivoiriens, et reconnu par la communauté internationale, Monsieur Alassane Ouattara, et un autre, Monsieur Laurent Gbagbo, président sortant qui refuse de céder le fauteuil. Et, le pays se trouve, de facto, divisé en deux blocs rivaux. D'un côté, les partisans de la légitimité démocratique, et de l'autre les tenants du hold-up électoral et du pouvoir de fait.
Au niveau de la presse, un fait notable, et même regrettable, saute aux yeux de tous. Tous les médias publics d'information, que sont la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), l'Agence ivoirienne de presse (AIP), le quotidien pro-gouvernemental Fraternité Matin, ainsi que les organes de régulation et d'autorégulation, en l'occurrence le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) se sont mis à la solde du camp Gbagbo. Par conséquent, ils ont déserté le champ de l'éthique, de la déontologie et de l'équité faisant ainsi entorse aux cahiers des charges tels que définis par la Loi N° 2004-643 du 14 décembre 2004 sur la presse écrite en Côte d'Ivoire.
Dans cette grisaille, dans cet antagonisme tranché, seul le Conseil national de la presse a su rester à équidistance des chapelles politiques et des lignes éditoriales. Le président du Conseil national de la presse, par son impartialité à réguler la presse écrite, est apparu comme un exemple à suivre dans le secteur des médias en Côte d'Ivoire. Le CNP est devenu un rempart contre les démons de la division. En limogeant monsieur Eugène Dié Kacou, le camp Gbagbo s'attaque à un symbole, à une référence, un capital précieux du monde de la communication. En s'attaquant au Conseil national de la presse, M. Gbagbo veut mettre un bâillon à la liberté d'expression, tout court, en Côte d'Ivoire. C'est de l'injustice !
La nomination de monsieur Deby Dalli Gbalawoulou, un cacique du Front populaire ivoirien (FPI), parti originel de M. Gbagbo Laurent, en remplacement de monsieur Eugène Dié Kacou, est le signal d'alerte quant à la volonté du président sortant de caporaliser le Conseil national de la presse, à l'image de la RTI, de Fraternité Matin, du CNCA, et de toute la presse. Car, il est un fait établi aujourd'hui : le nouveau Conseil national de presse est à coloration LMP, à l'exception de messieurs Kouassi Kokoré et Amédée Assi Adon. Il est évident que ces militants de LMP sont en mission pour obliger tous les journalistes à entonner le même refrain. Mais en fait, que reproche-t-on aux journaux dits proches du RHDP ? D'avoir épousé la légalité et la légitimité, en fait d'avoir choisi la voie de la vérité ? D'avoir traité M. Laurent Gbagbo d'ex-chef de l'Etat ?
Pour tout dire, la presse privée, surtout celle proche du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), est en danger de disparition, si l'on s'en tient aux propos du ministre illégal du gouvernement illégitime d'Aké N'gbo.
En résumé, la décision prise par Ouattara Gnonzié, si elle est appliquée d'autorité, met toute la corporation de la communication en danger.
Notre position
Les membres du collectif des journaux pour la défense des acquis du 28 novembre 2010 notent, avec amertume, que le président du Conseil national de la presse, monsieur Eugène Dié Kacou, n'a pas commis de faute professionnelle, par rapport au cahier des charges de l'institution qu'il dirige. Tous les journalistes des différentes lignes éditoriales peuvent l'attester.
Vu sa rigueur à respecter les clauses de sa charge, vu son impartialité à réguler la presse ivoirienne, et au nom de la nécessité de défendre la liberté de la presse, les directeurs de presse.
- s'indignent et élèvent une vive protestation contre la décision illégitime, illégale et arbitraire, liberticide et dangereuse pour la cohésion nationale de M. Laurent Gbagbo ;
- condamnent avec la dernière énergie le limogeage de monsieur Eugène Dié Kacou et considèrent cette mesure injuste comme une attaque contre la liberté de la presse, la liberté d'expression et contre la démocratie ;
- invitent les associations des Droits de l'homme et du citoyen à se joindre à eux pour combattre cette décision qui est une atteinte aux libertés tout court ;
En conclusion, les responsables des journaux Le Nouveau réveil, Le Patriote, L'expression, Nord-Sud, Le Jour plus, Le Mandat et Le Démocrate appellent tous les journalistes ivoiriens à la sérénité, à la vigilance pour ne pas céder à la division et à œuvrer pour les causes pour lesquelles Eugène Dié Kacou est victime d'injustice aujourd'hui, à savoir, la liberté de la presse, la dignité du journaliste, et la confraternité entre les hommes des media pour la consolidation de la démocratie dans notre pays, la Côte d'Ivoire.
Fait à Abidjan, le 10 février 2011
Le collectif des journaux pour la défense des acquis du 28 novembre 2010
Les faits
L'information est tombée comme un couperet, le vendredi 4 février 2011 : Monsieur Eugène Dié Kacou, nommé par décret présidentiel en 2009, est relevé de ses fonctions de président du Conseil national de la presse (CNP). Monsieur Ouattara Gnonzié, ministre de la Communication dans le gouvernement illégitime Aké N'gbo a informé l'intéressé que Monsieur Laurent Gbagbo a décidé de mettre fin à ses fonctions à la tête du Cnp, sans autre forme de procès. Monsieur Ouattara Gnonzié a, par la même occasion, demandé à Maître René Bourgouin, secrétaire général du Cnp de rendre sa démission. D'autre part, à l'exception de la Conférence nationale des directeurs de publication de Côte d'Ivoire CNDPCI), Monsieur Ouattara Gnonzié a reconduit dans l'organe dirigeant du CNP, toutes les organisations professionnelles de la presse en Côte d'Ivoire, à savoir, le Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire (GEPCI), l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), l'Organisation des journalistes professionnels de Côte d'Ivoire (OJPCI), le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d'Ivoire (SYNAPPCI). Depuis le 3 février 2011, Monsieur Deby Dalli Gbalawoulou, directeur de l'Agence ivoirienne de presse, a été nommé en remplacement de Monsieur Eugène Dié Kacou.
Notre analyse
La Côte d'Ivoire traverse une crise grave et profonde. Cette crise a pris des proportions alarmantes depuis la proclamation des résultats du 2ème tour de la présidentielle : un président élu, dans les urnes, par les Ivoiriens, et reconnu par la communauté internationale, Monsieur Alassane Ouattara, et un autre, Monsieur Laurent Gbagbo, président sortant qui refuse de céder le fauteuil. Et, le pays se trouve, de facto, divisé en deux blocs rivaux. D'un côté, les partisans de la légitimité démocratique, et de l'autre les tenants du hold-up électoral et du pouvoir de fait.
Au niveau de la presse, un fait notable, et même regrettable, saute aux yeux de tous. Tous les médias publics d'information, que sont la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), l'Agence ivoirienne de presse (AIP), le quotidien pro-gouvernemental Fraternité Matin, ainsi que les organes de régulation et d'autorégulation, en l'occurrence le Conseil national de la communication audiovisuelle (CNCA) se sont mis à la solde du camp Gbagbo. Par conséquent, ils ont déserté le champ de l'éthique, de la déontologie et de l'équité faisant ainsi entorse aux cahiers des charges tels que définis par la Loi N° 2004-643 du 14 décembre 2004 sur la presse écrite en Côte d'Ivoire.
Dans cette grisaille, dans cet antagonisme tranché, seul le Conseil national de la presse a su rester à équidistance des chapelles politiques et des lignes éditoriales. Le président du Conseil national de la presse, par son impartialité à réguler la presse écrite, est apparu comme un exemple à suivre dans le secteur des médias en Côte d'Ivoire. Le CNP est devenu un rempart contre les démons de la division. En limogeant monsieur Eugène Dié Kacou, le camp Gbagbo s'attaque à un symbole, à une référence, un capital précieux du monde de la communication. En s'attaquant au Conseil national de la presse, M. Gbagbo veut mettre un bâillon à la liberté d'expression, tout court, en Côte d'Ivoire. C'est de l'injustice !
La nomination de monsieur Deby Dalli Gbalawoulou, un cacique du Front populaire ivoirien (FPI), parti originel de M. Gbagbo Laurent, en remplacement de monsieur Eugène Dié Kacou, est le signal d'alerte quant à la volonté du président sortant de caporaliser le Conseil national de la presse, à l'image de la RTI, de Fraternité Matin, du CNCA, et de toute la presse. Car, il est un fait établi aujourd'hui : le nouveau Conseil national de presse est à coloration LMP, à l'exception de messieurs Kouassi Kokoré et Amédée Assi Adon. Il est évident que ces militants de LMP sont en mission pour obliger tous les journalistes à entonner le même refrain. Mais en fait, que reproche-t-on aux journaux dits proches du RHDP ? D'avoir épousé la légalité et la légitimité, en fait d'avoir choisi la voie de la vérité ? D'avoir traité M. Laurent Gbagbo d'ex-chef de l'Etat ?
Pour tout dire, la presse privée, surtout celle proche du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), est en danger de disparition, si l'on s'en tient aux propos du ministre illégal du gouvernement illégitime d'Aké N'gbo.
En résumé, la décision prise par Ouattara Gnonzié, si elle est appliquée d'autorité, met toute la corporation de la communication en danger.
Notre position
Les membres du collectif des journaux pour la défense des acquis du 28 novembre 2010 notent, avec amertume, que le président du Conseil national de la presse, monsieur Eugène Dié Kacou, n'a pas commis de faute professionnelle, par rapport au cahier des charges de l'institution qu'il dirige. Tous les journalistes des différentes lignes éditoriales peuvent l'attester.
Vu sa rigueur à respecter les clauses de sa charge, vu son impartialité à réguler la presse ivoirienne, et au nom de la nécessité de défendre la liberté de la presse, les directeurs de presse.
- s'indignent et élèvent une vive protestation contre la décision illégitime, illégale et arbitraire, liberticide et dangereuse pour la cohésion nationale de M. Laurent Gbagbo ;
- condamnent avec la dernière énergie le limogeage de monsieur Eugène Dié Kacou et considèrent cette mesure injuste comme une attaque contre la liberté de la presse, la liberté d'expression et contre la démocratie ;
- invitent les associations des Droits de l'homme et du citoyen à se joindre à eux pour combattre cette décision qui est une atteinte aux libertés tout court ;
En conclusion, les responsables des journaux Le Nouveau réveil, Le Patriote, L'expression, Nord-Sud, Le Jour plus, Le Mandat et Le Démocrate appellent tous les journalistes ivoiriens à la sérénité, à la vigilance pour ne pas céder à la division et à œuvrer pour les causes pour lesquelles Eugène Dié Kacou est victime d'injustice aujourd'hui, à savoir, la liberté de la presse, la dignité du journaliste, et la confraternité entre les hommes des media pour la consolidation de la démocratie dans notre pays, la Côte d'Ivoire.
Fait à Abidjan, le 10 février 2011
Le collectif des journaux pour la défense des acquis du 28 novembre 2010