Alors qu`il cherche à déstabiliser le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci-Rda) d`Henri Konan Bédié, le Front populaire ivoirien (Fpi), le parti de Laurent Gbagbo, est lui-même traversé par des dissensions qui ne sont pas sans conséquence pour sa survie.
Même si pour l`heure on ne peut pas se risquer à dire que le torchon brûle entre Laurent Gbagbo et Mamadou Koulibaly, le constat qui s`impose, c`est qu`ils ne sont plus sur la même longueur d`onde. Selon des confidences recueillies auprès de l`establishment du Front populaire ivoirien (Fpi), il y a un véritable malaise entre l`ancien chef de l`Etat et celui qui fut son dauphin putatif jusqu`au 2 décembre 2010. Désormais, c`est un froid glacial qui caractérise leurs relations. A tel point que le président de l`Assemblée nationale s`est pratiquement exilé au Ghana voisin. A l`origine de la brouille, la tournure que prend le bras de fer autour du fauteuil présidentiel, engagé par Laurent Gbagbo avec le président élu, Alassane Ouattara. Mamadou Koulibaly qui n`appréciait pas le ton guerrier et injurieux de la campagne du second tour de la présidentielle, adopté par le chef de file de La majorité présidentielle, avait dans l`entre-deux-tours, fait ses valises pour rejoindre sa famille installée depuis 2007 à Accra. Il n`a même pas daigné honorer de sa présence, l`investiture illico presto de Laurent Gbagbo qui s`était fait introniser nouveau président par Paul Yao-N`Dré le 4 décembre 2010. Le député de Koumassi avait sans doute perçu avant tout le monde, où pouvait conduire ce radicalisme de son compagnon de lutte. Il a fallu que la presse nationale se fasse l`écho de son absence aux côtés de Laurent Gbagbo, pour qu`il réapparaisse, notamment sur les ondes de la radio Fréquence Vie. « Que la classe politique qui nous a mis dans cette situation s`entende maintenant pour nous en sortir. C`est le seul vœu que je peux formuler. Qu`on le veuille ou pas, tout a été mis en œuvre pour qu`on en arrive-là. Maintenant qu`on y est, il faut surtout sauver les vies humaines. Il faut éviter de tomber dans la guerre. Il faut éviter de tomber dans le conflit armé.
Il faut éviter que les jeunes s`entretuent dans la rue », avait-il rembarré, le 12 décembre dernier, se gardant soigneusement de prendre partie pour son ami.
Preuve de la détérioration des rapports entre Laurent Gbagbo et son imprévisible ami, c`est sa sortie, hier, dans la presse locale, pour expliquer pourquoi il est replongé dans le silence sur la crise post-électorale. Mamadou Koulibaly, dans cette opération-communication, en a profité pour réaffirmer son attachement à sa famille politique. S`il n`y avait pas malaise, pourquoi M. Koulibaly éprouve-t-il le besoin de s`expliquer ? C`est en lisant entre les lignes qu`on finit par comprendre que le président de l`Assemblée nationale ne partage pas forcément la prédation de la démocratie que tentent d`opérer les faucons du Fpi.
« Je ne sais pas s`il a été écouté ( ?) une seule fois où il a parlé au début de cette crise. Il avait dit qu`on pouvait sauter l`intermède des tueries et aller directement au dialogue.
Contre le jusqu’au-boutisme de Gbagbo
Seulement, il sait qu`il a une liberté de pensée et de parole qui peut parfois gêner ses compagnons. Il préfère ne rien dire », confie, selon notre confrère Soir Info, un homme de main de Mamadou Koulibaly, relativement à sa posture sur les derniers développements de la crise post-électorale. Mais, pour arrondir les angles et éviter de décevoir les caciques de la famille frontiste, il ajoute que « le président (parlant de Mamadou Koulibaly) reste fidèle au Fpi et est toujours aux côtés de Laurent Gbagbo ». Une confidence qui fait suite à une sortie de Diabaté Bêh, proches parmi les proche du natif d`Azaguié et qui a ceci de particulier, de partager les mêmes idées que Mamadou Koulibaly. « Il faut avoir le courage de tenir un discours de défaite. Quand tu perds, même pour un chef, il faut admettre qu`on a perdu », avait-il asséné, mardi dernier, lors d`une conférence publique tenue à l`ambassade des Etats-Unis à Abidjan. En d`autres termes, M. Koulibaly ne partage aucunément le jusqu`au-boutisme de Laurent Gbagbo. Pas plus qu`il ne partage le fait qu`il veuille s`accrocher au pouvoir alors qu`il a été régulièrement battu dans les urnes.
Pour qui connaît le président de l`Assemblée nationale, le silence qu`il a choisi de garder actuellement à l`égard de ses condisciples n`est guère surprenant. C`est que, son arrivée au Fpi, a été plus guidée par l`espoir de renouvellement de la classe politique que suscitait Laurent Gbagbo, dans les années 1990. Tout libéral qu`il est, ce n`est donc pas par conviction qu`il a choisi de militer au Fpi, parti d`obédience gauchiste. Comptant, à chaque fois sur son ami pour redresser la barre, une fois le Fpi au pouvoir à partir de 2000, Mamadou Koulibaly n`a essuyé que des déceptions. D`où le ras le bol exprimé déjà en août 2007 par son célèbre ``Rebfondation`` (sorte de critique du déviationnisme du Fpi) puis en juin 2010 par sa guerre contre Désiré Tagro, symbole à ses yeux, des dérapages de son clan. Si en 2007, il avait échappé au courroux des faucons, son coup de 2010 a manqué de peu de consacrer la division du clan Gbagbo. Outre l`enquête diligentée par Laurent Gbagbo sur lesdits dérapages de Tagro, intellectuels et gens du Nord au sein du Fpi ont pris fait et cause pour lui (Koulibaly), alors qu`il est prié de prendre la porte. Le présent malaise, de source proche du parti à la rose, est tout aussi profond que celui de juin 2010.
Marc Dossa
Même si pour l`heure on ne peut pas se risquer à dire que le torchon brûle entre Laurent Gbagbo et Mamadou Koulibaly, le constat qui s`impose, c`est qu`ils ne sont plus sur la même longueur d`onde. Selon des confidences recueillies auprès de l`establishment du Front populaire ivoirien (Fpi), il y a un véritable malaise entre l`ancien chef de l`Etat et celui qui fut son dauphin putatif jusqu`au 2 décembre 2010. Désormais, c`est un froid glacial qui caractérise leurs relations. A tel point que le président de l`Assemblée nationale s`est pratiquement exilé au Ghana voisin. A l`origine de la brouille, la tournure que prend le bras de fer autour du fauteuil présidentiel, engagé par Laurent Gbagbo avec le président élu, Alassane Ouattara. Mamadou Koulibaly qui n`appréciait pas le ton guerrier et injurieux de la campagne du second tour de la présidentielle, adopté par le chef de file de La majorité présidentielle, avait dans l`entre-deux-tours, fait ses valises pour rejoindre sa famille installée depuis 2007 à Accra. Il n`a même pas daigné honorer de sa présence, l`investiture illico presto de Laurent Gbagbo qui s`était fait introniser nouveau président par Paul Yao-N`Dré le 4 décembre 2010. Le député de Koumassi avait sans doute perçu avant tout le monde, où pouvait conduire ce radicalisme de son compagnon de lutte. Il a fallu que la presse nationale se fasse l`écho de son absence aux côtés de Laurent Gbagbo, pour qu`il réapparaisse, notamment sur les ondes de la radio Fréquence Vie. « Que la classe politique qui nous a mis dans cette situation s`entende maintenant pour nous en sortir. C`est le seul vœu que je peux formuler. Qu`on le veuille ou pas, tout a été mis en œuvre pour qu`on en arrive-là. Maintenant qu`on y est, il faut surtout sauver les vies humaines. Il faut éviter de tomber dans la guerre. Il faut éviter de tomber dans le conflit armé.
Il faut éviter que les jeunes s`entretuent dans la rue », avait-il rembarré, le 12 décembre dernier, se gardant soigneusement de prendre partie pour son ami.
Preuve de la détérioration des rapports entre Laurent Gbagbo et son imprévisible ami, c`est sa sortie, hier, dans la presse locale, pour expliquer pourquoi il est replongé dans le silence sur la crise post-électorale. Mamadou Koulibaly, dans cette opération-communication, en a profité pour réaffirmer son attachement à sa famille politique. S`il n`y avait pas malaise, pourquoi M. Koulibaly éprouve-t-il le besoin de s`expliquer ? C`est en lisant entre les lignes qu`on finit par comprendre que le président de l`Assemblée nationale ne partage pas forcément la prédation de la démocratie que tentent d`opérer les faucons du Fpi.
« Je ne sais pas s`il a été écouté ( ?) une seule fois où il a parlé au début de cette crise. Il avait dit qu`on pouvait sauter l`intermède des tueries et aller directement au dialogue.
Contre le jusqu’au-boutisme de Gbagbo
Seulement, il sait qu`il a une liberté de pensée et de parole qui peut parfois gêner ses compagnons. Il préfère ne rien dire », confie, selon notre confrère Soir Info, un homme de main de Mamadou Koulibaly, relativement à sa posture sur les derniers développements de la crise post-électorale. Mais, pour arrondir les angles et éviter de décevoir les caciques de la famille frontiste, il ajoute que « le président (parlant de Mamadou Koulibaly) reste fidèle au Fpi et est toujours aux côtés de Laurent Gbagbo ». Une confidence qui fait suite à une sortie de Diabaté Bêh, proches parmi les proche du natif d`Azaguié et qui a ceci de particulier, de partager les mêmes idées que Mamadou Koulibaly. « Il faut avoir le courage de tenir un discours de défaite. Quand tu perds, même pour un chef, il faut admettre qu`on a perdu », avait-il asséné, mardi dernier, lors d`une conférence publique tenue à l`ambassade des Etats-Unis à Abidjan. En d`autres termes, M. Koulibaly ne partage aucunément le jusqu`au-boutisme de Laurent Gbagbo. Pas plus qu`il ne partage le fait qu`il veuille s`accrocher au pouvoir alors qu`il a été régulièrement battu dans les urnes.
Pour qui connaît le président de l`Assemblée nationale, le silence qu`il a choisi de garder actuellement à l`égard de ses condisciples n`est guère surprenant. C`est que, son arrivée au Fpi, a été plus guidée par l`espoir de renouvellement de la classe politique que suscitait Laurent Gbagbo, dans les années 1990. Tout libéral qu`il est, ce n`est donc pas par conviction qu`il a choisi de militer au Fpi, parti d`obédience gauchiste. Comptant, à chaque fois sur son ami pour redresser la barre, une fois le Fpi au pouvoir à partir de 2000, Mamadou Koulibaly n`a essuyé que des déceptions. D`où le ras le bol exprimé déjà en août 2007 par son célèbre ``Rebfondation`` (sorte de critique du déviationnisme du Fpi) puis en juin 2010 par sa guerre contre Désiré Tagro, symbole à ses yeux, des dérapages de son clan. Si en 2007, il avait échappé au courroux des faucons, son coup de 2010 a manqué de peu de consacrer la division du clan Gbagbo. Outre l`enquête diligentée par Laurent Gbagbo sur lesdits dérapages de Tagro, intellectuels et gens du Nord au sein du Fpi ont pris fait et cause pour lui (Koulibaly), alors qu`il est prié de prendre la porte. Le présent malaise, de source proche du parti à la rose, est tout aussi profond que celui de juin 2010.
Marc Dossa
