L'étau se resserre autour de Laurent Gbagbo et de son Gouvernement. En effet, il n'y a plus de liquidité suffisante dans les banques et cela se ressent sur les usagers. Impossible de toucher les chèques émis, surtout, ceux de la Banque du Trésor. Ce qui fait qu'à ce jour, bon nombre de personnes exerçant dans les Etablissements publics nationaux (Epn) n'ont pas encore touché leurs salaires. Aucune banque ne veut prendre les chèques estampillés Banque des dépôts du Trésor car les caisses sont… désespérément vides. Même quand on essaie d'orienter les travailleurs vers la Banque nationale d'investissement (Bni), c'est plus dramatique. Mais pour le clan Gbagbo, tout cela ressemble à un sabotage orchestré par les banques. D'où le communiqué en date du 12 février dernier et signé de Désiré Dallo, ministre de l'Economie et des Finances du Gouvernement Gbagbo. Celui-ci prie les banques de payer les chèques aux porteurs car les provisions existent. Le Gouvernement Gbagbo est bien conscient que les banques sont dans leurs droits car elles répondent de la Bceao. Une source bancaire nous a confiés que les établissements financiers et bancaires suivent les consignes de la Bceao qui ne reconnaît que le président Alassane Ouattara, comme Chef de l'Etat de Côte d'Ivoire. Et selon les instructions de cette institution bancaire, aucune compensation ne doit se faire, qui plus est avec les banques, notamment celles du Trésor et de la Bni. Les autres banques étant des banques de tutelle, elles ne doivent pas composer avec les banques indexées par la Bceao. Surtout que ces banques ne présentent aucune garantie de remboursement. Raison pour laquelle même les bons du Trésor ne sont plus récupérés par les banques. La compensation (échanges de valeurs) manuelle a donc du mal à se faire car il n'y a plus d'argent. Aujourd'hui, la difficulté c'est que, lorsqu'un Epn prend un chèque au Trésor pour se faire payer par cette structure, il n'y arrive pas. Lorsque l'Etablissement public national récupère le chèque pour le déposer sur son compte afin de bénéficier d'un virement de compte à compte, cela n'est plus possible. Les banques révélant que la banque du Trésor n'a quasiment rien dans ses caisses. Des quotas de retraits sont alors imposés aux travailleurs qui ont du mal à retirer même 100 000 FCFA. L'absence de liquidité est de plus en plus avérée à la banque du Trésor. Et quand par miracle l'argent arrive, les refondateurs en font une razzia et vont garder le montant récupérer à la maison, dans les coffres-forts. Cependant, une autre parade a été trouvée par les autorités de Gbagbo pour satisfaire certains travailleurs. Il s'agit d'amener les personnes à ouvrir des comptes à la Banque du Trésor. Certains travailleurs l'ont fait. D'autres ont décidé carrément de ne pas le faire et ils n'ont pas eu tort. Car la banque du trésor n'arrive plus à répondre aux attentes de ses clients. Fort de tout ce qui précède, le Gouvernement Gbagbo panique et veut faire croire qu'il y a de l'argent alors qu'il n'y a rien. Il veut forcément accuser les banques, ce qui n'est pas raisonnable. Le constat, c'est qu'il n'y a plus d'argent et les banques refusent de plus en plus d'aller à la compense. Le communiqué du ministre de l'Economie et des Finances dénote de l'état d'esprit qui anime les refondateurs au point de vouloir faire porter le chapeau aux autres. Le manque de sérénité est aujourd'hui le dénominateur commun du clan Gbagbo. Voilà pourquoi il voit le diable le partout.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA