Convaincu que les musulmans, tout comme l’ensemble des citoyens honnêtes de ce pays, ne le soutiennent pas dans sa confiscation du pouvoir, Laurent Gbagbo a trouvé dans le maoulid, l’occasion rêvée de diviser cette communauté. Dans sa vaine quête de légitimation de son brigandage, le perdant de l’élection du 28 novembre veut surtout émietter le solide bloc musulman autour d’une question islamique. Il espère ainsi faire adhérer à ses ambitions politiques, les musulmans dont les intérêts seront convergents dans la bataille religieuse. En des termes plus simples, l’ex-président se dit que bien qu’étant initialement favorables au président élu, Alassane Dramane Ouattara, des musulmans pourraient, à terme, se rapprocher de lui-Gbagbo. Le putschiste se dit capable d’exploiter aussi bien la cupidité de certains membres de cette communauté que leur obstination à régler des comptes internes. L’époux de Simone n’est pas musulman, mais il a suffisamment d’entrées dans la maison islamique pour savoir qu’elle compte de petits rebelles qui prennent plaisir à ramer toujours à contre-courant. N’ayant pas l’humilité enseignée par leur religion, ils refusent quand cela est possible, de se soumettre aux décisions officielles de leur communauté. Au point d’être prêts à salir l’image de leur famille au profit des adversaires extérieurs. C’est ce ‘’fadenya’’(En malinké, les rivalités interminables entre enfants de co-épouses) que le dictateur ivoirien veut raviver. Mais cette fois-ci, pas sûr que ses suppôts réussissent à l’aider à atteindre ce but. Ils ne le réussiront pas maintenant parce qu’ils ne l’ont pas réussi pendant la campagne présidentielle. Les musulmans de Côte d’Ivoire peuvent se combattre pour leurs égos personnels, mais ils ne s’écarteront jamais de la vérité sortie des urnes. C’est difficile à dire, mais c’est la vérité.
C.S
C.S