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Politique Publié le samedi 19 février 2011 | AFP

Abidjan: gaz lacrymogènes contre des manifestants pro-Ouattara

© AFP Par DR
Abidjan : affrontements entre manifestants et FDS à Koumassi
A tyre set on fire by pro-Ouattara supporters burns in the Koumassi neighborhood in Abidjan on February 19, 2011. Security forces loyal to Ivory Coast strongman Laurent Gbagbo fired tear gas today to disperse several hundred rallying supporters of his rival Alassane Ouattara. The mostly young protesters fled after security forces fired the tear gas as they attempted to march to Inch`Allah square in the Koumassi neighbourhood of the capital.
ABIDJAN - Plusieurs centaines de jeunes manifestants partisans d`Alassane Ouattara ont été dispersés samedi matin à Abidjan à coups de grenades lacrymogènes par les forces de l`ordre fidèles au chef de l`Etat sortant Laurent Gbagbo, a constaté un photographe de l`AFP.

Alors qu`ils tentaient de rejoindre la place Inch`Allah, dans le quartier
populaire de Koumassi (sud), plusieurs centaines de jeunes ont dû battre en
retraite quand les policiers ont recouru aux gaz lacrymogènes.

La place a été ensuite complètement bouclée par des dizaines de membres des
Forces de défense et de sécurité (FDS). Après avoir reculé, les jeunes se sont
retrouvés par petits groupes au bord des rues à proximité.

Dans les environs de la place, les rues n`étaient plus parcourues que par
de rares voitures.

Sur la voie principale menant à la grande place, des manifestants avaient
auparavant jeté des ordures et enflammé des pneus.

"Ils vont devoir nous tuer tous aujourd`hui, nous n`accepterons pas ça
parce qu`Alassane a gagné les élections!", lançait un jeune manifestant.

Le camp d`Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par une grande
partie de la communauté internationale après les élections de novembre, a
appelé à des rassemblements samedi à travers le pays et en particulier à
Abidjan, pour une opération baptisée "trop c`est trop, Gbagbo dégage".

Le gouvernement Gbagbo a répliqué en décrétant vendredi soir un couvre-feu
nocturne pour tout le week-end dans le pays, dont il ne contrôle toutefois que
la moitié sud depuis le putsch raté de 2002, le nord étant aux mains de
l`ex-rébellion alliée à M. Ouattara.

Le couvre-feu était déjà en vigueur depuis plusieurs semaines dans les
quartiers pro-Ouattara d`Abobo et Anyama (nord).

A Abobo, où des heurts ont fait au moins une dizaine de tués parmi les FDS
depuis janvier, plusieurs centaines de jeunes manifestaient samedi matin dans
les environs de la mairie, a constaté une journaliste de l`AFP.

Des manifestants avaient édifié dans des rues des barricades faites de
tables et de pneus enflammés, dégageant une forte fumée noire, tandis que les
FDS étaient déployés à pied et à bord de plusieurs véhicules, pick-up
notamment.

Le Premier ministre de M. Ouattara, Guillaume Soro, a exhorté ces derniers
jours les Ivoiriens à "faire la révolution" comme en Tunisie et en Egypte,
pour faire partir le sortant près de trois mois après la présidentielle
controversée du 28 novembre.

Un panel de cinq chefs d`Etats chargé par l`Union africaine de dénouer la
crise ivoirienne doit se retrouver dimanche à Nouakchott avant de se rendre
lundi à Abidjan. Cette nouvelle médiation est censée arrêter d`ici fin février
des solutions "contraignantes" pour les parties.

Les violences post-électorales depuis la mi-décembre ont fait au moins 300
morts, selon le dernier bilan de l`ONU publié cette semaine.
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