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Politique Publié le lundi 21 février 2011 | Le Patriote

Manifestation du RHDP à Abobo : Plus de six morts, une dizaine de blessés

Le jeune Baba Barry vient juste de prendre une balle dans le bas-ventre. Nous sommes à Abobo, au quartier Mobile. Il est précisément 11H48 minutes. Transporté d’urgence dans une clinique de fortune par des amis, tous des adolescents, ce jeune homme de 22 ans saigne énormément.

Quand nous le rencontrons, il a seulement la force de donner son nom et son âge. Car, de l’avis de l’infirmier trouvé sur place, il doit être évacué de toute urgence dans un centre médical plus approprié, afin qu’on puisse dans un premier temps extraire la balle, ensuite apporter à sa blessure des soins nécessaires. Nous suivons cette action de bout-en-bout. Elle est l’une des nombreuses preuves de cette autre barbarie commise, ce samedi 19 février 2011, par le régime illégal et illégitime de Laurent Gbagbo. En effet, selon les amis du jeune Baba Barry que nous avons interrogés, c’est effectivement au niveau du rond-point de la gare qu’ils ont été pris à partie par les hommes en armes de différents corps des Forces de défense et de sécurité encore fidèles à Laurent Gbagbo. Cela, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre simplement part à un meeting de protestation contre la confiscation illégale du pouvoir d’Etat par le régime Gbagbo. Et comme le jeune Baba, ce sont plusieurs démocrates manifestant ce samedi à Abobo qui ont été victimes de cette furia des hommes de M. Gbagbo. Une énième répression ayant occasionné, selon nos sources, cinq (5) morts et plus d’une dizaine de blessés. Car, si le jeune Baba a eu plus de chance, ce n’est pas le cas pour Tidiane Sidibé, 25 ans, qui a pris une balle en pleine poitrine. Lui et quatre personnes ont succombé à leurs blessures.

Le film d’une folle journée

Pour rappel, c’est depuis 8H le matin que les manifestants avaient commencé à se regrouper au niveau du rond-point, en face de la Mairie. « Ils étaient déjà là, nombreux. Et pendant que nous faisions les dernières installations, des hommes en armes à bord de 7cargos de la CRS, 2 chars de la BAE et 4 véhicules 4x4 de la BMO ont fait irruption sur le site », témoigne T. Salif, présent sur les lieux. Selon lui, ces hommes en armes, sans autre forme d’explication, ont commencé à faire des tirs pour disperser la foule. « C’était d’abord des gaz lacrymogènes. Ensuite, ils faisaient des tirs à balles réelles. Et c’était la débandade partout », indique une autre source, qui précise que ces hommes en armes ont également pris le soin de mettre le feu aux bâches et chaises qui avaient été installées pour la circonstance. Dans leur repli, des manifestants se regroupent au niveau du rond-point qui sépare le quartier Anador de celui de Banco. Là, en notre présence, un meeting est improvisé juste à côté des pneus en flamme. Pendant ce regroupement, des véhicules des forces de l’ONUCI font également leur entrée à Abobo. Ces soldats des Nations Unies sont fortement applaudis par la foule. Mais ils n’ont pas le temps d’avancer plus loin, lorsqu’on entend plusieurs coups de feu venant du rond-point de la gare, contrôlée par les FDS de Gbagbo. C’est encore la débandade. Chacun essaie de trouver refuge dans les quartiers. Entre-temps, les hommes Young-Jin Choi rebroussent chemin, avant de revenir à la charge pour se poster au niveau du carrefour ‘’Deuxième arrêt’’. De notre position au quartier Marley, nous entendons à nouveau des tirs. Et cette fois, ils sont plus intenses. On a l’impression d’être pris entre deux feux, sur un champ de bataille. Finalement, ces coups de feu cessent vers 11H. Nous avons donc le temps de constater le bilan cité plus haut, avant de quitter la zone aux environs de 14H.

Et hier dimanche 20 février, nous apprenons que des coups de feu ont encore été tirés au niveau de la gare par des éléments du CeCOS (Centre de commandement des opérations de sécurité).

Faisant également quatre morts de nombreux blessés par balles et des gbakas saccagés.

Comme quoi, Laurent Gbagbo et son armée, comme à leurs habitudes, continuent deuer les Ivoiriens. Espérant ainsi se maintenir au pouvoir. C’est dommage!

Diawara Samou
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