Le ton a été donné à Abidjan, samedi, avant le début de la révolution aujourd'hui, pour faire partir Laurent Gbagbo. Au moins quatre civils auraient été tués.
Abobo était, samedi, au rendez-vous de la révolution pour faire partir Laurent Gbagbo. Il est 12h 43 à la casse, marché informel de pièces détachées d'engin roulant. Le lieu habituellement bruyant et grouillant de monde est vide. A l'instar de toute la commune. La fumée des pneus brûlés non loin de là, au carrefour Banco, s'élève jusque dans le ciel ; comme pour porter jusqu'au Seigneur le deuil de civils tués dans le quartier. Selon le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), deux civils ont été tués à Abobo- et deux autres à Koumassi où il y avait un autre rassemblement- et plusieurs autres blessés. Ce sont des victimes du meeting qui devait avoir lieu pour demander le départ de Laurent Gbagbo. En effet, des organisations de la société civile, sous l'impulsion du groupe d'internautes, ''La marée blanche'', avaient annoncé depuis le début de la semaine dernière, un rassemblement à Abobo et à Koumassi pour donner le ton de la révolution qui doit commencer, aujourd'hui.
Déjà à huit heures, les militants sont présents au rond-point d'Abobo. Des éléments de la Brigade anti-émeute (Bae) arrivent avec trois véhicules blindés et quatre pick up. Ils sont accompagnés d'un cargo militaire et d'un autre de la gendarmerie. Ils dispersent les militants à balles réelles et à coups de gaz lacrymogènes. On croit à des tirs de sommation. Mais le calme revenu, des corps sans vie sont découverts. Dont celui d'une femme qui aurait pris une balle perdue.
Vers 10h, six chars de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) arrivent en passant du côté de l'autoroute où la manifestation battait son plein. Ils sont acclamés par la population. A leur arrivée au carrefour du Banco, plusieurs manifestants qui s'étaient refugiés dans les couloirs des quartiers sortent. Ils marchent derrière les chars onusiens jusqu'à côté de la Coopec située à quelques mètres du rond-point. En chemin, les Abobolais déchirent une affiche de campagne de Laurent Gbagbo avant d'y mettre le feu. A défaut du rond-point, ils improvisent un meeting à côté de la Coopec.
Initiative avortée à cause de l'indiscipline et du vacarme généralisé. « Il n'y a même pas de responsable. On a l'impression que rien n'a été planifié. On aurait pu faire le meeting ici », fulmine un militant. Visiblement décidé d'en découdre, d'autres incendient des pneus et érigent des barrages. Restés quelques instants, les soldats onusiens quittent Abobo. Des jeunes s'accrochent à des chars et descendent juste après une vingtaine de mètres. Le monde se rétrécit à nouveau. Mais un groupe de personnes reste et continue de brûler des pneus. « La libération de la Côte d'Ivoire partira d'Abobo. Nous allons faire payer à Laurent Gbagbo toute la souffrance qu'il nous a infligée depuis 2000 », promet un manifestant. Des tirs sporadiques ont continué dans la commune, hier dimanche. Des civils auraient encore été tués.
Bamba K. Inza
Abobo était, samedi, au rendez-vous de la révolution pour faire partir Laurent Gbagbo. Il est 12h 43 à la casse, marché informel de pièces détachées d'engin roulant. Le lieu habituellement bruyant et grouillant de monde est vide. A l'instar de toute la commune. La fumée des pneus brûlés non loin de là, au carrefour Banco, s'élève jusque dans le ciel ; comme pour porter jusqu'au Seigneur le deuil de civils tués dans le quartier. Selon le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), deux civils ont été tués à Abobo- et deux autres à Koumassi où il y avait un autre rassemblement- et plusieurs autres blessés. Ce sont des victimes du meeting qui devait avoir lieu pour demander le départ de Laurent Gbagbo. En effet, des organisations de la société civile, sous l'impulsion du groupe d'internautes, ''La marée blanche'', avaient annoncé depuis le début de la semaine dernière, un rassemblement à Abobo et à Koumassi pour donner le ton de la révolution qui doit commencer, aujourd'hui.
Déjà à huit heures, les militants sont présents au rond-point d'Abobo. Des éléments de la Brigade anti-émeute (Bae) arrivent avec trois véhicules blindés et quatre pick up. Ils sont accompagnés d'un cargo militaire et d'un autre de la gendarmerie. Ils dispersent les militants à balles réelles et à coups de gaz lacrymogènes. On croit à des tirs de sommation. Mais le calme revenu, des corps sans vie sont découverts. Dont celui d'une femme qui aurait pris une balle perdue.
Vers 10h, six chars de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci) arrivent en passant du côté de l'autoroute où la manifestation battait son plein. Ils sont acclamés par la population. A leur arrivée au carrefour du Banco, plusieurs manifestants qui s'étaient refugiés dans les couloirs des quartiers sortent. Ils marchent derrière les chars onusiens jusqu'à côté de la Coopec située à quelques mètres du rond-point. En chemin, les Abobolais déchirent une affiche de campagne de Laurent Gbagbo avant d'y mettre le feu. A défaut du rond-point, ils improvisent un meeting à côté de la Coopec.
Initiative avortée à cause de l'indiscipline et du vacarme généralisé. « Il n'y a même pas de responsable. On a l'impression que rien n'a été planifié. On aurait pu faire le meeting ici », fulmine un militant. Visiblement décidé d'en découdre, d'autres incendient des pneus et érigent des barrages. Restés quelques instants, les soldats onusiens quittent Abobo. Des jeunes s'accrochent à des chars et descendent juste après une vingtaine de mètres. Le monde se rétrécit à nouveau. Mais un groupe de personnes reste et continue de brûler des pneus. « La libération de la Côte d'Ivoire partira d'Abobo. Nous allons faire payer à Laurent Gbagbo toute la souffrance qu'il nous a infligée depuis 2000 », promet un manifestant. Des tirs sporadiques ont continué dans la commune, hier dimanche. Des civils auraient encore été tués.
Bamba K. Inza