L'ambiance à Koumassi, samedi, n'était pas des plus gaies. La majorité des commerces était fermée. Tous les taxis communaux étaient stationnés. Suite à la répression d'une manifestation pacifique initiée par les mouvements « j'ai voté pour ADO, je protège mon vote » et « la marée blanche » à la place Inch'Allah. Alors que son parti, le Front populaire ivoirien (Fpi) célèbre avec faste l'anniversaire de la répression de la marche du 18 février 1990. Dans le cadre de la “révolution”, la place Inch'Allah a été aménagée, la veille. Mais quelle ne fut pas la surprise des organisateurs de constater le jour-j que tôt le matin, leurs installations ont été détruites par la police. La riposte ne se fera pas attendre. En colère, les manifestants, pour la plupart des habitants de la commune, ont brûlé à chaque coin de rue des pneus et des ordures pour exprimer leur mécontentement. « On nous empêche de nous exprimer. On empêche notre président de nous parler. Nous voulons l'écouter et savoir ce qu'il a à nous dire. De quel droit la police se permet-elle de détruire nos bâches et nos chaises ? », a confié un des manifestants. Après leur dispersion à coups de bombe lacrymogènes et de balles réelles, les plus tenaces ont barricadé les entrées de certaines rues. Obligeant les quelques automobilistes à rebrousser chemin. Selon le Rhdp, deux personnes ont été tuées et plusieurs autres blessés dont Ouattara Aboulaye, Oumar Traoré, Assi, Rachidy et Touré Ladji.
Anne-Marie Eba
Anne-Marie Eba