Le crâne broyé pour le premier, l’épaule déchiquetée et détachée du reste du corps pour le second. Le troisième a un côté perforé par les éclats d’obus, voilà l’effroyable spectacle qu’offraient les trois corps fauchés par une roquette. Ils gisaient là sur le bitume chaud en milieu de journée. Hier à Koumassi Remblais, l’horreur a pris un autre visage. Les forces armées fidèles à Gbagbo ont battu tous les records d’atrocité. Désormais, ils tirent sur le peuple à la roquette. Vous avez bien lu. Les FDS pro-Gbagbo ont lancé une roquette de type RPG-7 (arme lourde de guerre destinée à détruire des objectifs blindés tels les VAB et les tanks) sur une foule qui tentait d’aller sur le boulevard VGE pour souhaiter la bienvenue aux chefs d’Etat, membres du Groupe de Haut Niveau de l’Union Africaine. Les militaires de Gbagbo ont usé de cette arme en plein quartier d’habitations de Koumassi Remblais. Et cette roquette a mortellement fauché trois manifestants au niveau de la pharmacie du Canal. Voilà jusqu’où Gbagbo et ses tueurs ont poussé le bouchon de la violence et de la terreur. Après les kalachnikovs et les grenades offensives (armes de guerre), Gbagbo et ses soldats tueurs sont passés un cran au-dessus. Tirer sur des opposants aux mains nues, avec une lance grenade anti char, démontre tout l’amour que Gbagbo a pour son peuple. Par cet acte, l’ancien président ivoirien donne le signe que plus rien ne le fera partir pacifiquement. La violence avec laquelle ils repoussent les manifestants aux mains nues atteste de la volonté, plus que jamais manifeste, de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo. Si les hommes de Gbagbo utilisent des RPG-7 contre les civils, il ne faudrait pas s’étonner de le voir user de chars de combat contre la population civile. Gbagbo est vraiment allé trop loin. Il faut le stopper maintenant sinon il sera trop tard.
Koné Lassiné
Koné Lassiné