Des rafales nourries de kalaches, des détonations assourdissantes de projectiles, de gaz lacrymogènes et des explosions de grenades continuent de troubler le silence habituel de la commune de Koumassi. Les soldats proches de l’ex-président, Laurent Gbagbo continuent de terroriser d’innocentes personnes, et les manifestants aux mains nues. Une horde d’éléments du CeCOS a frontalement ouvert le feu hier matin aux environs de 10H à l’entrée du quartier Campement pour disperser un groupe de jeunes qui tentaient de rallier le carrefour Kahira. Le jeune Salif Sinayogo atteint à la cheville par une décharge de chevrotines sera admis dans une clinique. Du côté du carrefour Kahira, les barricades de fortunes dressées par les jeunes sont encore visibles. A quelque 100m de la pharmacie du Canal, sont postés sur les toits de l’immeubles où réside un haut gradé de la police, lieu où la veille, une roquette tirée par les hommes en armes du candidat malheureux du scrutin du 28 novembre dernier a fauché et déchiqueté trois manifestants aux mains nues. De façon intermittente, ces éléments de la BAE qui gardent l’immeuble déchirent le silence habituel par des rafales de kalaches et des coups de sommation, tout en se livrant à des fouilles systématiques et autres séquestrations sur tout honnête citoyen de passage dans le périmètre. Dans le même moment, une patrouille mobile lourdement armé composé des éléments du CeCOS (53), un cargo et véhicule blindé de la BAE sillonnent les artères principales de la commune et se livrent à des tirs de sommations pour empêcher le regroupement des jeunes qui visiblement restent très déterminés. « Nous allons continuer à paralyser la commune. Tous les magasins ont fermé et les transports en commun ne circulent pas. Les morts en cascade d’hier (ndlr la veille) ne nous découragent pas », lance un manifestant. Quand aux hommes en armes pro-Gbagbo, jusqu'à tard dans l’après-midi d’hier, ils continuaient de terroriser les populations de la commune avec des armes d’assauts et des véhicules blindés.
Moussa Kéita
Moussa Kéita