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Politique Publié le mercredi 23 février 2011 | Nord-Sud

Manifestation du Rhdp, dimanche, à Yamoussoukro - Les Fds discrètes et républicaines

A la différence des marches éclatées qui ont fait un mort et de nombreux blessés dans les rangs des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) de Yamoussoukro, la grand'messe de dimanche dernier a été très calme. Les agents de police commis à la couverture de la manifestation ont été d'une discrétion totale. Rares sont les militants qui ont pu voir un Fds en tenue autour de la gare routière. « Nous étions pourtant bien là », assure un sous-officier de police qui explique que les agents suivaient la manifestation de loin. Certains dans la gare d'en face et d'autres derrière le célèbre ''Tatchienbougou''. Même s'il ne l'a pas dit, il est fort probable que certains agents de police étaient dans la foule. C'est peut-être cela qui a poussé M. Traoré Abdoulaye, en charge de la logistique, à donner cette précision, du haut du podium, avant l'arrivée des personnalités : « Nous sommes des houphouétistes, c'est-à-dire des hommes de paix et de non-violence. S'il y a des infiltrés parmi nous, qu'ils sachent que cette manifestation est politique certes, mais elle est pacifique ». Et Traoré de demander aux milliers de militants de ne céder à aucune provocation : « Si on vous piétine, enlevez votre pied et évitez les palabres inutiles ». Son conseil a été sûrement suivi.
Il faut souligner que la jeunesse du Rhdp était irritée par la mésaventure d'Ahui Ben N'Guessan (président départemental du Rjdp) et de son camarade Ouattara Ben Yaya (Rjr). Qui, de retour d'une réunion à Morofé, ont été cueillis par des Fds zélés qui leur ont fait subir toutes sortes de violences. Les coups de crosse de Kalachs reçus par le président du Rjdp lui ont causé de graves traumatismes aux genoux. Si bien qu'il est arrivé à la manifestation dans un fauteuil roulant pour délivrer son message. C'est aussi cette violence qui a fait circuler la rumeur d'une probable attaque des lieux par les Fds, dimanche matin, pour empêcher la tenue du meeting. Ce qui s'est avéré faux. Selon Grand H, un des jeunes activistes de Dioulabougou, « les Fds de Yamoussoukro ne peuvent pas tirer sur nous. On sait où ils habitent, où ils vont prendre leur pot. On sait où leurs épouses vont faire le marché et dans quelles écoles leurs enfants étudient ». D'ailleurs, lors de la marche qui a vu un militant mourir, la maison d'un policier a été saccagée. Malheureusement, le pauvre agent n'était pas celui qui avait tiré. Dommage qu'il ait payé pour la faute d'un autre. A Sinfra, le maire Houga Bi a félicité le préfet et les Fds, notamment les policiers, pour leur esprit républicain. Ces derniers, a-t-il relevé, ont encadré les récentes manifestations du Rhdp. Toute chose qui a permis d'éviter des rixes entre les deux parties.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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