Ils n'attendaient que cet appel et cette autorisation, les jeunes de Korhogo. Après la sortie sur Tiébissou qui les avait mis en face de soldats sans état d'âme qui n'avaient pas hésité à tirer sur les hommes et femmes aux mains nues, les jeunes ne rêvaient que de prendre leur revanche sur les miliciens et autres mercenaires de Gbagbo. L'occasion vient de leur être offerte par un communiqué du délégué général des Forces nouvelles de Korhogo. Korhogo recrute des jeunes gens pour prendre une part active à la révolution. « Ce jeudi, nous n'avons pas observé de journée ville morte car nous voulons appliquer des actions plus fortes pour venir en aide aux populations d'Abobo, de Koumassi, de Bondoukou, Daoukro etc. Nous travaillons pour que le peuple ivoirien soit unique et uni dans le bonheur mais aussi dans la souffrance. Nous ne pouvons pas continuer à nous assoir pour regarder Laurent Gbagbo tirer à la roquette sur les populations et maintenir le blocus contre le gouvernement légitime à l'Hôtel du golf. Notre patience a des limites. Nous saluons l'appel à la révolution lancé par le Premier ministre et l'engagement des présidents Bédié, Mabri et Anaky à aller plus loin. Désormais, Gbagbo qui pensait avoir une opposition passive a devant lui des hommes déterminés.» C'est en ces termes que Soro Kanigui Mamadou, le délégué général des Forces Nouvelles de Korhogo a introduit le message qu'il a lui-même qualifié de recrutement des révolutionnaires de Korhogo. « Nous avons besoin de jeunes gens aguerris, déterminés, courageux, qui n'ont pas peur des roquettes, prêts à marcher sur Tiébissou et Yamoussoukro pour aller installer le président Alassane Ouattara», a précisé Kanigui Mamadou. Quatre points d'inscription sont indiqués à tous les intéressés. La délégation des forces Nouvelles, le siège de l'union de la jeunesse communale, et ceux du RJR et de la JPDCI. Dans le même communiqué, le délégué demande aux populations d'accueillir leurs frères qui avaient fui la ville aux lendemains des élections pour se faire complices des nombreux mensonges orchestrés pour justifier le hold-up électoral de Gbagbo. Mais en même temps, il a mis en garde ces derniers qui pour la plupart disent ne plus pouvoir vivre à Abidjan de revenir uniquement pour reprendre leurs activités. Même les activités d'ordre politique, à la seule condition que ce ne soit pas des manoeuvres de nature à manipuler la vérité ou à mobiliser de grosses sommes d'argent en vue de mener des actions subversives pour aider le camp Gbagbo.
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant
