Les populations ivoiriennes sont fatiguées de Laurent Gbagbo et de son camp qui refusent de quitter le pouvoir malgré leur cuisante défaite à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Pour crier leur ras-le-bol, près de 2000 femmes de Grand-Bassam ont organisé une grande marche, hier. Elles sont parties du rond point de la ville où est érigé un monument commémorant la marche historique des femmes sur la prison de Grand-Bassam pour libérer leurs maris emprisonnés par les colons. Elles ont ensuite fait un grand détour par le boulevard Félix Houphouët-Boigny, la rue Jean-Baptiste Mockey, le boulevard Henri Konan Bédié pour encore rallier le rond-point. Enfin, les "amazones" ont mis le cap sur la préfecture au quartier France pour transmettre au préfet Gninia Bernard, leur vœu cher de voir Laurent Gbagbo s'incliner devant les résultats des urnes. Le passage de ces femmes, certaines d'un âge très avancé sur le pont de la victoire, autre symbole de la marche de Marie Koré, de Raggie Anne-Marie et de leurs "sœurs" sur la prison de Bassam a été un moment riche en émotion. Car de mémoire, c'est en ce lieu que les femmes aux mains nues ont affronté les colons. " Gbagbo voleur ! Gbagbo assassin ! Gbagbo, libère notre pays ! Non à la dictature ! Les femmes disent à Gbagbo de quitter le pouvoir ! nous sommes fatiguées ! Lmp, on ne veut plus de vous ! Lmp dehors !... ", sont autant de slogans que scandaient ou brandissaient ces femmes révoltées. Aucun incident n'a émaillé cette marche qui n'a pas été encadrée par la police. Et curieusement, la préfecture qui devait accueillir les marcheuses était fermée à leur arrivée.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory