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Politique Publié le samedi 26 février 2011 | Le Patriote

Soulèvements des populations en Côte d’Ivoire La révolution à l’ivoirienne est-elle en marche ?

Tout a commencé dans certains quartiers d’Abobo. Les habitants, face aux enlèvements et autres exécutions sommaires, s’organisaient la nuit pour faire la veille. Munis de casseroles, les populations à la moindre alerte, sortaient pour faire du bruit afin de dissuader les tueurs de Laurent Gbagbo de pénétrer leurs maisons pour y enlever ou assassiner. Les « opérations casseroles », comme on les appelait, ne suffisaient pas. Les mercenaires et miliciens de Laurent Gbagbo, malgré cette opposition, arrivaient à assassiner et à commettre des enlèvements dans les bourgades d’Abobo. Mues par l’instinct de conservation et de survie, les populations se sont adaptées au mode opératoire des escadrons de la mort du régime FPI.

Petit à petit, une guérilla urbaine s’est mise en place. De jeunes gens, armés de leur seul courage, ont commencé à attaquer des unités de soldats-pro Gbagbo pour leur arracher quelques kalachnikovs, mortiers et lance-roquettes. Les policiers et gendarmes tombent sur le champ de bataille. Des cargos et commissariats sont attaqués par un groupe armé qui, après avoir frappé, disparaît aussitôt. Les mercenaires et miliciens de Laurent Gbagbo connaissent leurs premiers morts. Plusieurs opérations sont menées pour débusquer ce mystérieux groupe armé. Mais en vain. La légende du « commando invisible » venait de prendre forme.

D’autres villes et communes de Côte d’Ivoire entrent dans la danse et décident de défier les mercenaires et tueurs de Laurent Gbagbo. Koumassi, Treichville, à la suite d’Abobo, s’organisent pour mettre fin au régime sanguinaire de Laurent Gbagbo. Réponse, Laurent Gbagbo tire à la roquette sur des manifestants à mains nues. Le bilan est lourd. Sept morts à Koumassi et plusieurs blessés. Trois morts à Treichville. Dans cette dernière commune, de jeunes gens sont arrachés à leurs familles par des hommes de la garde républicaine. Leurs mères décident de marcher sur leur caserne à Treichville en guise de protestation. Elles sont violemment battues. Certaines sont même arrêtées. Leurs camarades, le lendemain, marchent pour réclamer leur libération. Face à leur détermination, la garde républicaine consent à libérer les prisonnières. A Daoukro, les populations décident de marcher pacifiquement.
Les miliciens de Gbagbo s’opposent. Les affrontements font trois morts. Des domiciles d’éléments de FDS sont incendiés par la population en colère. Les miliciens de Laurent Gbagbo sont désormais indésirables dans la ville de Gbagbo. Les populations actuellement s’organisent pour les chasser de la ville. Yamoussoukro depuis le jeudi dernier, a pris la relève de la révolte. Toute la nuit du jeudi à vendredi a été le théâtre d’affrontements armés. Des échanges de tirs ont eu lieu d’une heure du matin jusqu’à l’aube. Le premier bilan des affrontements fait état de trois morts. La ville de la paix, aujourd’hui, par la faute de Laurent Gbagbo, connaît un regain de tension.

Et il faut craindre le pire dans leurs heures à venir. Partout en Côte d’Ivoire, les populations qui ont voté massivement, le président Alassane Ouattara, ont décidé de prendre leurs responsabilités devant l’Histoire. En réponse à l’appel du Premier ministre Guillaume Soro, les Ivoiriens ont décidé d’enclencher la révolution à l’ivoirienne pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Certaines populations des villes de l’intérieur du pays ont décidé de descendre sur Abidjan pour faire respecter leur choix. Les populations de Korhogo ont promis de descendre bientôt sur la capitale économique. Celles de Bouaké, face à ce vent de contestation qui souffle en ce moment sur toute la Côte d’Ivoire, ne veulent pas être en reste. Les habitants de la capitale du centre se préparent à marcher sur Yamoussoukro. A l’ouest, le front s’embrase. Des combats entre éléments des forces armées des Forces nouvelles et FDS ont fait plusieurs morts.
On parle d’une dizaine dans les rangs des FDS et un mort du côté des FN. Et à l’allure où vont les choses, il faut craindre que la révolte monte en crescendo. Car les Ivoiriens ne veulent plus attendre. Pour eux, trois mois c’est trop. Laurent Gbagbo doit partir. La révolution à l’ivoirienne est-elle en marche ? Tout porte à le croire.
Jean-Claude Coulibaly
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