Invitée de l’émission «Questions des temps nouveaux» de Radio Côte d’Ivoire, Mme Anne-Jacqueline Lohoues Oble, ministre de l’Education nationale a présenté dimanche 27 février 2011, les difficultés actuelles de son département, les perspectives et sa vision de l’enseignement.
«C’est vraiment très triste de constater que la Côte d’Ivoire se trouve dans une telle situation. Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour aboutir à ces élections qui nous ont coûté plus de 380 milliards de francs Cfa. Cet argent, nous aurions pu l’utiliser à donner du travail à nos jeunes, à créer des écoles, des hôpitaux, mais nous avons espéré que faire ce sacrifice nous permettrait de sortir de la crise et donc de retrouver notre pays dans sa globalité. Malheureusement, depuis le deuxième tour des élections, nous avons un problème qui concerne les résultats». Tel est le cri de cœur par lequel la ministre de l’Education nationale, Mme Anne-Jacqueline Lohoues Oble, invitée de l’émission «Questions des temps nouveaux» de Radio Côte d’Ivoire, est entrée dans le débat enregistré vendredi 25 février 2011, à 15 h, à son Cabinet à la Tour D, au Plateau, pour être diffusée hier, dimanche 27 février. Pour lui poser les questions sur le thème «L’éducation à l’épreuve de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire» le confrère Benjamin Oulaï était assisté de votre serviteur, Germain Séhoué Le Temps, et de Josette Barry de Frat- Mat. L’émission qui a duré près de 2 heures, s’est déroulée en de trois actes : l’état des lieux, les structures en place pour gérer le système éducatif et les grands projets pour l’éducation. Dès l’entame, le constat de la ministre de l’Education nationale s’est voulu clair : «Aujourd’hui, l’école étant le reflet de la société, la société elle-même étant malade, l’école est également malade». Cette maladie se traduit par deux systèmes en Côte d’Ivoire : l’éducation en zones Centre Nord et Ouest (Cno) où l’école publique a fermé et l’éducation en zone Sud, sous administration gouvernementale, où généralement l’école marche. Selon la ministre, le fait que depuis janvier 2011, il n’y ait plus eu cours (à l’exception des écoles privées) en zones Cno jusqu’à ce jour, pourrait faire craindre une année blanche pour ces zones. Quant à la zone Sud, Jacqueline Lohoues Oble estime qu’à part quelques poches de perturbation dues au mot d’ordre de pays mort lancé par le Rhdp, l’école fonctionne bien, mais que le Gouvernement Aké N’Gbo s’attelle à régler ces problèmes de sorte que le volume d’heures de cours réglementaire soit atteint afin que les examens se tiennent. Dans les zones Cno, «Nos enseignants ont dû descendre parce qu’ils ont eu leurs maisons incendiées, leurs effets personnels incendiés, leurs véhicules incendiés, certains ont été menacés, etc.», explique la ministre qui précise qu’il y a eu 3888 enseignants déplacés dont 2907 du primaire et 753 du secondaire. Ce, sans compter le personnel d’encadrement. Ce qui correspond à 2907 classes primaires fermées. Deux écoles relais ont alors été créées pour recaser les élèves et les enseignants déplacés. L’une, à Yopougon, a enregistré près de 1800 élèves déplacés, et l’autre, à Daloa, a recasé près de 3000 élèves. A ces écoles, il faut ajouter le fait que la Direction régionale a reçu des instructions pour recaser les élèves qui viennent à elle. Soit près de 5000 élèves déplacés à cause de la crise post-électorale. Dans la gestion du système éducatif, la ministre a souhaité la participation des parents d’élèves et le regroupement des associations partenaires pour plus d’efficacité.
«Ne sacrifions pas les enfants»
Les questions de la fraude aux examens, des inscriptions (au secondaire et à l’université), de la surcharge des classes, de la qualité de l’enseignement, de l’autorité de l’enseignant, du financement des établissements, de la gestion des cités universitaires, du rapport avec les partenaires au développement à l’heure de la crise, des types d’enseignements, des enseignants aux ordres de la République du Golf, etc., ont trouvé des réponses de la part du Pr Jacqueline Oble. Elle a indiqué que le président Laurent Gbagbo est en train de tenir ses promesses de campagne, inscrite dans «Côte d’Ivoire, Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité», son livre-programme de Gouvernement à savoir : reformer le cadre institutionnel de l’enseignement, développer les infrastructures et les équipements, améliorer la qualité et le taux de l’encadrement, s’attaquer aux obstacles socioculturels à la scolarisation, réduire les coûts de la formation et assainir l’environnement de l’école. «L’assainissement de l’environnement, c’est fait, déjà, il l’a montré en créant un Secrétariat d’Etat chargé de la vie scolaire et estudiantine. En ce qui concerne les obstacles à l’enseignement relativement aux filles, au poids des traditions, mais on se bat (…). En ce qui concerne le développement des infrastructures, quand nous sortirons de cette crise – le plutôt sera le mieux-, et que l’Etat aura retrouvé la plénitude de ses capacités financières et matérielles, les écoles vont se construire, il y a de l’espace. Mais la priorité des priorités, c’est de faire en sorte qu’avec les structures que nous avons, que les enseignements soient assurés, que nous allions déjà aux examens et qu’il n’y ait pas d’enfant sacrifié». Pour terminer, la ministre Jacqueline Oble a exprimé un vœu : que les Ivoiriens dissocient l’école de la politique : «L’éducation est une question primordiale, et que nous devons tous traiter cette question en tant que telle ; ça veut dire que selon moi, l’éducation doit être au-dessus de la politique. On peut, entre adultes, ne pas se comprendre, ne pas s’entendre, on va pouvoir se comprendre puisque, de toutes les façons, des solutions vont être trouvées. Mais en attendant, ne sacrifions pas les enfants. Il faut que, tous autant que nous sommes, nous acceptions d’ouvrir les écoles pour que les enfants aillent à l’école».
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
«C’est vraiment très triste de constater que la Côte d’Ivoire se trouve dans une telle situation. Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour aboutir à ces élections qui nous ont coûté plus de 380 milliards de francs Cfa. Cet argent, nous aurions pu l’utiliser à donner du travail à nos jeunes, à créer des écoles, des hôpitaux, mais nous avons espéré que faire ce sacrifice nous permettrait de sortir de la crise et donc de retrouver notre pays dans sa globalité. Malheureusement, depuis le deuxième tour des élections, nous avons un problème qui concerne les résultats». Tel est le cri de cœur par lequel la ministre de l’Education nationale, Mme Anne-Jacqueline Lohoues Oble, invitée de l’émission «Questions des temps nouveaux» de Radio Côte d’Ivoire, est entrée dans le débat enregistré vendredi 25 février 2011, à 15 h, à son Cabinet à la Tour D, au Plateau, pour être diffusée hier, dimanche 27 février. Pour lui poser les questions sur le thème «L’éducation à l’épreuve de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire» le confrère Benjamin Oulaï était assisté de votre serviteur, Germain Séhoué Le Temps, et de Josette Barry de Frat- Mat. L’émission qui a duré près de 2 heures, s’est déroulée en de trois actes : l’état des lieux, les structures en place pour gérer le système éducatif et les grands projets pour l’éducation. Dès l’entame, le constat de la ministre de l’Education nationale s’est voulu clair : «Aujourd’hui, l’école étant le reflet de la société, la société elle-même étant malade, l’école est également malade». Cette maladie se traduit par deux systèmes en Côte d’Ivoire : l’éducation en zones Centre Nord et Ouest (Cno) où l’école publique a fermé et l’éducation en zone Sud, sous administration gouvernementale, où généralement l’école marche. Selon la ministre, le fait que depuis janvier 2011, il n’y ait plus eu cours (à l’exception des écoles privées) en zones Cno jusqu’à ce jour, pourrait faire craindre une année blanche pour ces zones. Quant à la zone Sud, Jacqueline Lohoues Oble estime qu’à part quelques poches de perturbation dues au mot d’ordre de pays mort lancé par le Rhdp, l’école fonctionne bien, mais que le Gouvernement Aké N’Gbo s’attelle à régler ces problèmes de sorte que le volume d’heures de cours réglementaire soit atteint afin que les examens se tiennent. Dans les zones Cno, «Nos enseignants ont dû descendre parce qu’ils ont eu leurs maisons incendiées, leurs effets personnels incendiés, leurs véhicules incendiés, certains ont été menacés, etc.», explique la ministre qui précise qu’il y a eu 3888 enseignants déplacés dont 2907 du primaire et 753 du secondaire. Ce, sans compter le personnel d’encadrement. Ce qui correspond à 2907 classes primaires fermées. Deux écoles relais ont alors été créées pour recaser les élèves et les enseignants déplacés. L’une, à Yopougon, a enregistré près de 1800 élèves déplacés, et l’autre, à Daloa, a recasé près de 3000 élèves. A ces écoles, il faut ajouter le fait que la Direction régionale a reçu des instructions pour recaser les élèves qui viennent à elle. Soit près de 5000 élèves déplacés à cause de la crise post-électorale. Dans la gestion du système éducatif, la ministre a souhaité la participation des parents d’élèves et le regroupement des associations partenaires pour plus d’efficacité.
«Ne sacrifions pas les enfants»
Les questions de la fraude aux examens, des inscriptions (au secondaire et à l’université), de la surcharge des classes, de la qualité de l’enseignement, de l’autorité de l’enseignant, du financement des établissements, de la gestion des cités universitaires, du rapport avec les partenaires au développement à l’heure de la crise, des types d’enseignements, des enseignants aux ordres de la République du Golf, etc., ont trouvé des réponses de la part du Pr Jacqueline Oble. Elle a indiqué que le président Laurent Gbagbo est en train de tenir ses promesses de campagne, inscrite dans «Côte d’Ivoire, Bâtir la paix sur la démocratie et la prospérité», son livre-programme de Gouvernement à savoir : reformer le cadre institutionnel de l’enseignement, développer les infrastructures et les équipements, améliorer la qualité et le taux de l’encadrement, s’attaquer aux obstacles socioculturels à la scolarisation, réduire les coûts de la formation et assainir l’environnement de l’école. «L’assainissement de l’environnement, c’est fait, déjà, il l’a montré en créant un Secrétariat d’Etat chargé de la vie scolaire et estudiantine. En ce qui concerne les obstacles à l’enseignement relativement aux filles, au poids des traditions, mais on se bat (…). En ce qui concerne le développement des infrastructures, quand nous sortirons de cette crise – le plutôt sera le mieux-, et que l’Etat aura retrouvé la plénitude de ses capacités financières et matérielles, les écoles vont se construire, il y a de l’espace. Mais la priorité des priorités, c’est de faire en sorte qu’avec les structures que nous avons, que les enseignements soient assurés, que nous allions déjà aux examens et qu’il n’y ait pas d’enfant sacrifié». Pour terminer, la ministre Jacqueline Oble a exprimé un vœu : que les Ivoiriens dissocient l’école de la politique : «L’éducation est une question primordiale, et que nous devons tous traiter cette question en tant que telle ; ça veut dire que selon moi, l’éducation doit être au-dessus de la politique. On peut, entre adultes, ne pas se comprendre, ne pas s’entendre, on va pouvoir se comprendre puisque, de toutes les façons, des solutions vont être trouvées. Mais en attendant, ne sacrifions pas les enfants. Il faut que, tous autant que nous sommes, nous acceptions d’ouvrir les écoles pour que les enfants aillent à l’école».
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
