Le Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l`Union africaine (Ua) se réunit, le jeudi 10 mars 2011, à son siège à Addis-Abeba, en Ethiopie. Par la voie et la voix de monsieur Jean Ping, présent à Abidjan, le samedi 5 mars 2011, le panel zonal des 5 chefs d`Etat que sont les présidents Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), Jacob Zuma (Afrique du Sud), Jakaya Kikweté (Tanzanie), Idriss Déby Itno (Tchad) et Blaise Compaoré (Burkina Faso), au sortir d`une rencontre extraordinaire à Nouakchott en Mauritanie, a adressé une invitation à deux personnalités ivoiriennes, à savoir le président sortant, monsieur Laurent Gbagbo, et au président élu par le peuple ivoirien et reconnu par la communauté internationale, Son excellence monsieur Alassane Ouattara, à se rendre personnellement à Addis-Abeba. Pourquoi une telle démarche dualiste de l`Ua quand on a entendu de la bouche du président de la Commission de paix et de sécurité, " Je suis porteur d`un message de la part des cinq (5) chefs d`Etat, membres du panel, j`ai apporté ce message au président de la République, Alassane Ouattara " ? Il ne faut pas se voiler la face : depuis le 28 novembre 2010, la Côte d`Ivoire vit une crise surréaliste. Cette crise post-électorale ne serait pas intervenue si M. Gbagbo, en référence au face-à-face télévisé civilisé, unique en Afrique sub-saharienne, qu`il avait eu avec M. Ouattara, le jeudi 25 novembre 2010, avait fait preuve d`élégance et de courtoisie, tel que promis par les deux, en respectant ses paroles : " Je serai le premier à te féliciter en cas de défaite ". Il n`y aurait pas eu de crise post-électorale, on ne le répétera jamais assez, si M. Paul Yao-N`dré avait simplement dit le droit. Mieux, cette crise aurait pu être circonscrite si Laurent Gbagbo et Yao-N`dré n`avaient pas obscurci tous les pores de l`intelligence par une intransigeance aveugle. Sept (7) missions de bons offices, répétant, inlassablement, la même chose : monsieur le président sortant, Laurent Gbagbo, vous avez perdu. Cédez la place au vainqueur du deuxième (2ème) tour de l`élection présidentielle du 28 novembre 2010, M. Alassane Ouattara. " En quelle langue, faudra-t-il vous le dire pour que vous compreniez que vous avez été défait, Gbagbo Laurent ?", démocratiquement, comme le disait une jeune dame sur TCI. C`est sur ces entrefaites de confiscation du pouvoir par M. Laurent Gbagbo, avec son lot de morts quasi quotidien que M. Jean Ping est venu porter l`invitation du panel des cinq (5) chefs d`Etat au président de la République de Côte d`Ivoire, Alassane Ouattara, qui l`a acceptée, et ce, pour confirmer la ligne de conduite qu`il s`est fixée : la recherche de la paix. Demain jeudi 10 mars 2011, M. Alassane Ouattara sera à Addis-Abeba. En sera-t-il le cas pour Laurent Gbagbo ? Toujours est-il que ce qu`il y a lieu de noter ici est que le déplacement de M. Ouattara est un voyage symbolique. C`est le tout premier voyage du nouveau président de la Côte d`Ivoire, élu le 28 novembre 2010, à l`extérieur. Sortie symbolique car, nul n`ignore point le traitement que subit le président de la République en interne au pays. Depuis la proclamation des résultats du 2ème tour, certifiés par l`Organisation des nations unies, M. Ouattara est confiné à l`hôtel du Golf, en compagnie de son aîné, le président Henri Konan Bédié, de leurs illustres épouses et de personnalités du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), y compris des forces républicaines loyalistes. Certes, il n`est pas le " Richard Kimble " (le fugitif) des bords de la lagune Ebrié comme l`autre pour ne pas dormir au même endroit deux nuits de suite, mais voici près de quatre (4) mois que le président de la République ne peut travailler comme il aurait souhaité pour son pays qui souffre de la méchanceté morbide et inutile de Laurent Gbagbo. Cette première sortie est de taille. Alassane Ouattara sera demain à Addis-Abeba, après l`onction du peuple ivoirien, pour recevoir la reconnaissance de ses pairs présidents de l`Union africaine. Il entre ainsi dans le gotha des dirigeants mondiaux aux côtés des Jonathan Goodluck, Obama, Sarkozy, David Cameron, et bien d`autres. C`est la consécration internationale d`Alassane Ouattara en attendant sa prochaine visite au siège de l`Organisation des nations unies à New York. C`est pour ne pas, assurément, assister à cette consécration de son frère président Ouattara que M. Gbagbo refuse de se rendre à Addis-Abeba, le jeudi 10 mars 2011. Mais, n`empêche, le président de la République échangera avec ses autres frères de la délégation du camp Lmp conduite par Alicide Djédjé et Affi N’guessan à Addis-Abeba si le Conseil de paix et de sécurité le lui demande. Tout ce qui doit être fait pour éviter la guerre civile à la Côte d`Ivoire sera fait par le chef de l`Etat Ouattara. A ce propos, on sait dans quelles dispositions d`esprit le président de la République a toujours été : gouvernement d`ouverture à toute la société ivoirienne, le respect dû à un ancien chef d`Etat. L`humilité et la bonne foi de M. Alassane Ouattara nous inclinent à croire qu`il fera des sacrifices que nécessite le retour de la paix en Côte d`Ivoire.
Et, si après tous ces gages de bonne foi, Laurent Gbagbo s`arc-boutait sur sa posture qui consiste à dire devant ses partisans: " Je sais que j`ai perdu, mais je ne laisserai pas celui-là (Alassane Ouattara) gouverner. Alors, battons-nous ! " Dans ce cas, que faire ? Pour ne pas se mentir à soi-même, de vous à moi, quelle autre alternative nous offre Laurent Gbagbo, dans ce cas ? Je n`en vois qu`une, pour ma part : l`usage de la force légitime pour le faire partir du palais présidentiel. Sans anticiper sur les conclusions de la rencontre du jeudi 10 mars 2011, nous croyons, tous, savoir que " la force légitime ", préconisée par la Cedeao il y a plus de deux mois, figure en bonne place dans les " décisions contraignantes ", de l`Union africaine. Et notons que c`est le président du Nigeria, président en exercice de la Cedeao, qui préside, en ce mois de mars, le Cps de l`Ua. Sans commentaire. Il ne nous reste plus qu`à souhaiter bon voyage au président de la Côte d`Ivoire, SEM Alassane Ouattara, et que sa sortie dont la symbolique et la portée n`échappent à personne soit " un petit pas pour lui mais un grand pas pour la Côte d`Ivoire tout entière ". Une sortie que nous vous ferons vivre au jour le jour à partir de demain jeudi. Parce que témoin privilégié. Témoin oculaire de cette rencontre sur la crise ivoirienne en terre étrangère, plus précisément à Addis-Abeba.
Par Denis Kah Zion
Et, si après tous ces gages de bonne foi, Laurent Gbagbo s`arc-boutait sur sa posture qui consiste à dire devant ses partisans: " Je sais que j`ai perdu, mais je ne laisserai pas celui-là (Alassane Ouattara) gouverner. Alors, battons-nous ! " Dans ce cas, que faire ? Pour ne pas se mentir à soi-même, de vous à moi, quelle autre alternative nous offre Laurent Gbagbo, dans ce cas ? Je n`en vois qu`une, pour ma part : l`usage de la force légitime pour le faire partir du palais présidentiel. Sans anticiper sur les conclusions de la rencontre du jeudi 10 mars 2011, nous croyons, tous, savoir que " la force légitime ", préconisée par la Cedeao il y a plus de deux mois, figure en bonne place dans les " décisions contraignantes ", de l`Union africaine. Et notons que c`est le président du Nigeria, président en exercice de la Cedeao, qui préside, en ce mois de mars, le Cps de l`Ua. Sans commentaire. Il ne nous reste plus qu`à souhaiter bon voyage au président de la Côte d`Ivoire, SEM Alassane Ouattara, et que sa sortie dont la symbolique et la portée n`échappent à personne soit " un petit pas pour lui mais un grand pas pour la Côte d`Ivoire tout entière ". Une sortie que nous vous ferons vivre au jour le jour à partir de demain jeudi. Parce que témoin privilégié. Témoin oculaire de cette rencontre sur la crise ivoirienne en terre étrangère, plus précisément à Addis-Abeba.
Par Denis Kah Zion
