La tension est montée d'un cran dans la nuit du mardi 08 mars 2011 dans le petit village communal de Barouhio (3 km de Gagnoa), entre les jeunes de cette localité et d’autres jeunes issus du quartier Dioulabougou. Cette vive tension a débouché malheureusement sur des affrontements, soldés par plusieurs blessés à la chevrotine. Que s'est-il réellement passé pour que l'on assiste à une telle situation à Gagnoa, une ville qui connait tout de même une relative stabilité depuis le déclenchement de la crise post-électorale ? Selon les faits qui nous ont été rapportés sur les lieux de l'affrontement, tout est parti d'une affaire de groupe d'auto-défense mis sur pied par la communauté de Barouhio dans la nuit du 08 mars pour la sécurisation dudit village situé à proximité du vaste quartier Dioulabougou majoritairement habité par des ressortissants de la Cedeao. En effet, ce soir-là, une information faisant état de ce que le village serait l'objet d'attaque par des rebelles qui seraient déjà positionnés dans la cité du Fromager, les populations autochtones ont décidé d'assurer leur propre sécurité en dressant des barricades sur les principales artères. Ainsi, aux environs de 23 h, un jeune de Dioulabougou se réclamant de la sécurité du Rhdp de Gagnoa est stoppé sur sa moto à un des barrages d'auto-défense. Là, il est invité à présenter ses pièces avant de passer ledit barrage. Toute chose que ce dernier aurait refusé catégoriquement. Il est alors pris à partie par ces jeunes gens en charge de la surveillance de leur village. Sa moto est confisqué. Acculé, ce jeune parvient à s'échapper et alerte aussitôt ses partenaires postés eux aussi dans le quartier de Dioulabougou. Ceux-ci arrivent et entament une discussion qui ne portera pas de fruit. Les esprits se surchauffent alors et c’est « le clash ». Emportés, les jeunes de Barouhio cassent la moto à l'aide de morceaux de brique et de gourdins. Commence alors l'affrontement par des jets de pierres entre les deux camps opposés. Quelques moments après, ce sont des coups de feu qui partent de part et d’autre. Atteignant huit (08) personnes. Conduites nuitamment au Chr où elles ont reçu des soins appropriés, leurs jours ne sont pas, selon le corps médical, en danger. Le lendemain matin, c'est-à-dire hier mercredi, à 6 heures, le premier taxi communal qui a pointé le nez dans le village de Barouhio a été entièrement endommagé par les jeunes gens encore très remontés par les blessures de certains des leurs la veille. Cette autre situation a encore jeté de l'huile sur le feu dans le camp adverse et des barrages ont aussitôt été dressés ainsi que plusieurs barricades à Dioulabougou et sur l'artère principale menant à Issia, empêchant par la même occasion toute circulation dans la ville. Grâce à la médiation des autorités policières et celles de la gendarmerie, les choses étaient, au moment où nous mettions sous presse, rentrées dans l'ordre et la vie avait commencé à reprendre son cours normal à Gagnoa.
Guy NEZO
(Correspondant régional)
Guy NEZO
(Correspondant régional)