Gagnoa / Affrontement interethnique - Ce qui s’est réellement passé

Dans la nuit du mardi à mercredi denier, la ville de Gagnoa a frôlé la catastrophe. Un affrontement entre jeunes, mercredi dernier, des communautés dioula et bété a failli mettre le feu aux poudres. Tout serait parti du refus d’un responsable du Rhdp de se soumettre à une fouille corporelle par des civils non autorisés à le faire, instaurée dans la cité du fromager au lendemain de l’appel de Blé Goudé à la vigilance dans les quartiers. Se rendant au domicile de sa fiancée sis au quartier Barhio, le jeune homme en question à moto sera stoppé à un barrage pour procéder au contrôle d’usage. Chose que ce dernier a refusé. Il n’en fallait pas plus, selon le témoignage d’un résident, pour le passer à tabacs avec sa moto saccagée. Alertés, les jeunes du Rhdp accourent en représailles à son secours munis de machettes, ou de gourdin. Mais l’affrontement sera de justesse évitée avec l’intervention de la Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) qui a pu user de lacrymogène pour disperser les différents camps. Ces évènements se sont déroulés le mardi 08 mars 2011 aux environ de 23 heures. Informées, les autorités coutumières bété, après analyse des faits à elles rapportés, ont condamné l’acte de leurs progénitures et promis réparation. Car pour elles, il n’appartient pas aux barrages d’auto-défense érigés de juger du sort d’un ‘’suspect’’, mais celui des Fds. Mais coup de théâtre. Aux environs de 2 heures du matin (mercredi) c’est une autre alerte, cette fois-ci émanant d’un groupe de jeunes bété demandant aux habitants du quartier sapata, (quartier à majorité bétés) de sortir de leur domicile au risque d’être surpris dans leur sommeil par une attaque des jeunes Dioula en préparation. On frappe aux portes des riverains ; « Sortez ! Sortez ! Une attaque de domicile se prépare contre vous. Vous pourrez être brûlés vifs si vous dormez.», ainsi étaient libelles ces messages d’alerte. Un habitant de ce quartier, il a fait remarquer que c’était une fausse alerte ? Une chose est sûre, c’est que dans ce sauve qui peut, certains habitants qui ont pris cette menace au sérieux et qui se sont mis à l’abri, ont fait les frais de plusieurs vols ; portables, argent et autres biens. Cette rumeur dont les auteurs seuls savent les mobiles a failli embraser toute une cité à la recherche d’équilibre social depuis le second tour des élections présidentielles du 28 novembre 2010. Que les autorités coutumières s’investissent davantage dans la résolution de cette crise dans les différentes communautés.

N.E