C’est vraiment fini pour le Woody. L’ancien chef de l’Etat quitte le pouvoir malheureusement par la petite porte. Après une vaine résistance qui aura causé à la Côte d’Ivoire toute entière, tout le mal qu’on aurait jamais imaginé, il y a vingt ans en arrière. Durant dix ans, Laurent Gbagbo aura démontré qu’il n’en a que faire du bien-être de son peuple, de l’épanouissement de sa jeunesse et du développement de son pays. Mais plus tôt qu’il est un assoiffé invétéré du pouvoir d’Etat. Le 28 novembre dernier, les Ivoiriens lui avaient donné la note de son mandat. Il ne méritait pas que l’on lui renouvelle la confiance du peuple. Le verdict des urnes était sans appel. Mais par vanité et par une vaine gloire dont il s’accommode mal d’ailleurs, l’enfant des élections, ce démocrate a refusé de céder le pouvoir au vrai vainqueur. Mais bien pis, pour le pouvoir, ce démocrate a réussi à entraîner la Côte
d’Ivoire au bord de la guerre civile. Et pourtant, depuis le 28 novembre dernier, Laurent Gbagbo savait que le pouvoir lui avait échappé. Et avec la reconnaissance quasi mondiale de la victoire de son rival Alassane Ouattara, l’ancien président ivoirien a compris qu’il ne pouvait plus retrouver son fauteuil et qu’il lui restait simplement de faire ses adieux. Rien de tout cela. Le refondateur en chef a préféré se lancer dans des décisions qui n’ont eu d’autres effets que de l’humilier lui-même. A la tête d’un régime illégal qu’il feint d’ignorer, le président sortant, battu décide de nationaliser les filiales des banques étrangères, après avoir braqué la BCEAO et réquisitionné leurs personnels. Dans la foulée, il dénonce l’accord de siège liant la Côte d’Ivoire dont il n’est plus le président et l’ONUCI, demande son départ ainsi que celui de la force française Licorne, retire les autorisations d’émission de la radio onusienne, suspend la fourniture de carburant à la Licorne et à l’ONUCI avant d’en arriver à la fermeture de l’espace aérien aux aéronefs de ces deux institutions. Auparavant, Laurent Gbagbo se sera fait précipitamment investi dans l’indifférence la plus totale de la communauté internationale par un conseil constitutionnel complètement dépassé par les événements et déjà hors du jeu démocratique. Paul Yao N’dré et ses amis auront été le maillon faible de toute la chaîne électorale. Laurent Gbagbo se réclame abusivement et maladroitement président de la République désigné par le conseil constitutionnel alors qu’il sait que cette institution ne désigne pas de président de la République, cette tâche étant dévolue au peuple dans le cas ivoirien et le rôle de son conseil constitutionnel ne devrait se limiter qu’au contrôle de la régularité du scrutin. Lui qui se revendique respectueux
des lois de la République. La constitution ivoirienne en dispose ainsi en son article 32. Mais que vaut un président dont la signature n’est pas reconnue, dont les décisions ne sont pas respectées, dont les avoirs sont gelés, lui-même interdit de voyage à l’étranger et qui fait l’objet de critiques acerbes de la part de ses ex-pairs et de ses concitoyens à longueur de journées comme jamais un président ne l’a été auparavant ? Laurent Gbagbo se couvre tous les jours de ridicule, son honneur entamé, sa dignité bafouée, le sang de ses victimes a sali son fauteuil, leurs esprits le hantent toutes les nuits mais Laurent Gbagbo n’a d’yeux que pour le pouvoir, un pouvoir vidé de son contenu. Seplou n’arrive pas à se faire l’idée qu’il est désormais un ex-président. Hier encore, les aéronefs de l’ONUCI ont survolé tout le pays toute la journée comme la radio Onucifm continue d’émettre. Il a beau demander le départ
des forces impartiales. « J’y suis, j’y reste », lui a rétorqué Choi Joung Jin, le patron de l’ONUCI. En quelle langue veut-il encore qu’on lui parle pour qu’il comprenne que la place qu’il veut occuper, n’est pas la sienne ?
T.A.
d’Ivoire au bord de la guerre civile. Et pourtant, depuis le 28 novembre dernier, Laurent Gbagbo savait que le pouvoir lui avait échappé. Et avec la reconnaissance quasi mondiale de la victoire de son rival Alassane Ouattara, l’ancien président ivoirien a compris qu’il ne pouvait plus retrouver son fauteuil et qu’il lui restait simplement de faire ses adieux. Rien de tout cela. Le refondateur en chef a préféré se lancer dans des décisions qui n’ont eu d’autres effets que de l’humilier lui-même. A la tête d’un régime illégal qu’il feint d’ignorer, le président sortant, battu décide de nationaliser les filiales des banques étrangères, après avoir braqué la BCEAO et réquisitionné leurs personnels. Dans la foulée, il dénonce l’accord de siège liant la Côte d’Ivoire dont il n’est plus le président et l’ONUCI, demande son départ ainsi que celui de la force française Licorne, retire les autorisations d’émission de la radio onusienne, suspend la fourniture de carburant à la Licorne et à l’ONUCI avant d’en arriver à la fermeture de l’espace aérien aux aéronefs de ces deux institutions. Auparavant, Laurent Gbagbo se sera fait précipitamment investi dans l’indifférence la plus totale de la communauté internationale par un conseil constitutionnel complètement dépassé par les événements et déjà hors du jeu démocratique. Paul Yao N’dré et ses amis auront été le maillon faible de toute la chaîne électorale. Laurent Gbagbo se réclame abusivement et maladroitement président de la République désigné par le conseil constitutionnel alors qu’il sait que cette institution ne désigne pas de président de la République, cette tâche étant dévolue au peuple dans le cas ivoirien et le rôle de son conseil constitutionnel ne devrait se limiter qu’au contrôle de la régularité du scrutin. Lui qui se revendique respectueux
des lois de la République. La constitution ivoirienne en dispose ainsi en son article 32. Mais que vaut un président dont la signature n’est pas reconnue, dont les décisions ne sont pas respectées, dont les avoirs sont gelés, lui-même interdit de voyage à l’étranger et qui fait l’objet de critiques acerbes de la part de ses ex-pairs et de ses concitoyens à longueur de journées comme jamais un président ne l’a été auparavant ? Laurent Gbagbo se couvre tous les jours de ridicule, son honneur entamé, sa dignité bafouée, le sang de ses victimes a sali son fauteuil, leurs esprits le hantent toutes les nuits mais Laurent Gbagbo n’a d’yeux que pour le pouvoir, un pouvoir vidé de son contenu. Seplou n’arrive pas à se faire l’idée qu’il est désormais un ex-président. Hier encore, les aéronefs de l’ONUCI ont survolé tout le pays toute la journée comme la radio Onucifm continue d’émettre. Il a beau demander le départ
des forces impartiales. « J’y suis, j’y reste », lui a rétorqué Choi Joung Jin, le patron de l’ONUCI. En quelle langue veut-il encore qu’on lui parle pour qu’il comprenne que la place qu’il veut occuper, n’est pas la sienne ?
T.A.