C’est la fin du mois, et les fonctionnaires continuent de lorgner en direction du gouvernement Gbagbo, pour le paiement de leurs salaires. Contrairement au mois dernier, le clan LMP qui avait réussi tant bien que mal à mobiliser l’argent, est peu loquace sur le sujet. Au demeurant, il n’en parle même pas, laissant ainsi les fonctionnaires et agents de l’Etat dans le doute. Pour les observateurs avertis, cela ne devrait pas surprendre. Jusqu’à ce jour, des salariés attendent encore le reliquat de leur salaire de février et continuent de faire la queue devant les banques. Récemment, le représentant spécial du secrétaire général et chef de l’Opération des Nations-Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), Young-Jin Choi s’était montré très sceptique quand au paiement des salaires du mois de mars. Il avait prévenu qu’il serait difficile pour Laurent Gbagbo de payer une masse salariale variant entre 50 et 75 milliards de FCFA. «En décembre 2010, il a payé tout le monde. En janvier, il a retenu les salaires des enseignants et les pensions des retraités. Nous ne savons pas si c’est un retard », avait-il indiqué. Les choses ont commencé à se compliquer pour l’ex-président depuis les sanctions de l’union européenne contre les deux ports Abidjan et San Pedro, la Petroci et la SIR, quatre grandes sources de revenus dont disposait Gbagbo, au moment de son mandat. Dès lors, le camp LMP s’est érigé en un gang de braqueurs en réquisitionnant la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Conséquence, les banques commerciales et de nombreuses entreprises ont fermé leurs portes, réduisant la marge de manipulation du camp Gbagbo. Par ailleurs, l’embargo financier mis sur l’ex-président, à l’extérieur du pays continue de faire ses preuves. Ayant tenté tous les coups pour faire face aux salaires, le président sortant rencontre, aujourd’hui, de réelles difficultés. Selon une source indiscrète, le camp Gbagbo demande aux fonctionnaires de patienter encore, car les salaires seront payés avec un peu de retard. En attendant, les salariés tirent le diable par la queue car ils ont pour la plupart, épuisé leurs salaires de février.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé