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Politique Publié le lundi 14 mars 2011 | L’Inter

Reconnu président par le panel : Le plus dur commence pour Ouattara et l’UA

© L’Inter
Audiences: le Président Alassane Ouattara a reçu le Président de la Commission de l`Union africaine, Jean Ping
Samedi 5 mars 2011. Abidjan, Hôtel du Golf
Le panel de l’Union africaine a rendu son verdict jeudi 10 mars dernier : Alassane Ouattara est reconnu président de la Côte d’Ivoire. Réuni à Addis-Abeba en Ethiopie, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a en effet endossé les conclusions du panel, fruit de plus d’un mois d’évaluation du processus électoral ivoirien. Pour Alassane Ouattara, c’est assurément une éclatante victoire diplomatique, d’autant que rien ne semblait gagné d’avance. C’est du reste en homme heureux d’avoir été oint président par « ses pairs » que Ouattara a laissé transparaître son empressement de prendre fonction au plus vite : « Les mesures qui sont annoncées sont contraignantes. Très rapidement, Laurent Gbagbo devra donc quitter les fonctions usurpées qu’il assume depuis le 28 novembre (2010) ». Mais les choses ne s’annoncent pas si simples.

COMMENT S’INSTALLER AU PLATEAU ?

Le président reconnu élu par l’UA pourrait avoir beaucoup de mal à exercer l’effectivité du pouvoir. Il faut pour ce faire pouvoir regagner Abidjan après son séjour à Addis-Abeba. Un défi que Ouattara vient de relever en signant samedi dernier son retour dans son « palais » de l’Hôtel du Golf. Et pourtant son retour au pays était jugé« compliqué » par l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Eu égard certainement à la mesure d’interdiction de survol du territoire ivoirien par les aéronefs de l’Onuci et des forces françaises de l’Opération Licorne. La veille de la réunion d’Addis-Abeba à laquelle Ouattara était annoncé, le gouvernement Gbagbo avait décidé d’interdire désormais la parade à laquelle se livrent presque quotidiennement des hélicos et autres avions de l’Onuci et de la Licorne dans le ciel ivoirien. Beaucoup ont alors vite déduit que cette mesure n’a d’autre finalité que de fermer les portes de l’Hôtel du Golf au président qui vient d’être adoubé par l’UA. En effet, c’est au moyen des hélicos des forces impartiales que les « prisonniers » du Golf s’en évadent de temps à autre pour rejoindre un aéroport autre que celui d’Abidjan, d’où ils sortent du pays. C’est de cette façon que Ouattara s’est retrouvé à Addis-Abeba. Avec la mesure tombée juste après son départ d’Abidjan, son retour dans la capitale semblait en effet compromis. Aux dernières nouvelles, il a réussi à lever ce premier écueil sur le chemin qui mène au palais du Plateau. Mais ce n’est pas tout. Il faudra également que Ouattara puisse prendre ses quartiers au palais présidentiel du Plateau encore sous contrôle de son rival. Epique s’annonce cette prise de la Bastille ! Pour bien des observateurs, le président reconnu par l’UA n’entend pas se contenter du « palais » du Golf à son retour d’Addis-Abeba encore moins s’établir à Bouaké. Auréolée d’une reconnaissance à l’échelle continentale, Ouattara aimerait bien étrenner son costume de président « certifié UA » au palais du Boulevard Angoulvant. Cela collerait mieux avec son statut de président de la République de Côte d’Ivoire. Evidemment, les choses pourraient ne pas se passer comme lettre à la poste.

L’UA A L’EPREUVE DU TERRAIN

Il devra compter avec la résistance du camp Gbagbo, qui n’a pas tardé à cracher sur les « mesures contraignantes » prises par l’Union africaine à l’issue de la réunion d’Addis-Abeba. Laurent Gbagbo, qui estime être le président élu, pourrait maintenir sa position voire la radicaliser. Ayant engagé ses proches et les forces de défense et de sécurité dans cette affaire à l’issue incertaine, il reste peu probable qu’il lâche le morceau. Seul contre tous, il est désormais dans la position d’un animal traqué. Pour sauver son fauteuil, il va sûrement jeter toutes ses forces dans la bataille. Les jeunes patriotes et les forces militaires qui lui sont encore restées fidèles pourraient, dans ce cas de figure, mener la vie dure à Ouattara. La bataille pour l’occupation effective du très convoité fauteuil présidentiel s’annonce donc titanesque. En témoigne la grande offensive lancée par les forces fidèles à Gbagbo contre les positions du fameux commando invisible d’Abobo. Le président reconnu par l’UA a-t-il les moyens de casser cette résistance ? C’est ici que les regards vont se tourner vers l’Union africaine. Comment compte-t-elle aider à installer Ouattara au palais afin qu’il exerce effectivement le pouvoir comme l’UA elle-même l’avait souligné au sommet du 30 janvier ayant décidé de la mise sur pied du panel ? Va-t-elle assister complaisamment à la volonté du camp Gbagbo de maintenir Ouattara éloigné du palais présidentiel du Plateau et l’empêcher d’avoir une réelle emprise sur les leviers de l’Etat ? C’est assurément à sa capacité de mettre en œuvre ses « mesures contraignantes » adoptées à la récente réunion du CPS que sera jugée l’UA. En tout état de cause, le camp Ouattara attend qu’elle se donne les moyens de traduire dans les actes son coup de pouce pour que le président reconnu élu par l’Afrique exerce la réalité du pouvoir en Côte d’Ivoire.
Assane NIADA
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