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Politique Publié le vendredi 18 mars 2011 | Le Nouveau Réveil

Cérémonie de mise en place des Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (Frci), hier :/ “Excellence, ordonnez, nous obéirons, commandez, nous exécuterons”

Excellence Monsieur le Président de la République chef suprême des armées, au nom des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire que vous venez de créer, j'ai l'honneur de prendre la parole pour vous exprimer notre détermination et notre engagement à vous accompagner dans l'accomplissement des hautes responsabilités que le peuple de Côte d'Ivoire vous a souverainement confiées le 28 novembre 2010 par son vote massif en votre faveur à plus de 54% des voix.
Monsieur le Président de la République chef suprême des armées, la nouvelle Armée que vous venez de créer vous fait le serment de se mettre à la disposition du peuple dans toute sa diversité, le servir et le protéger en tout temps et en tout lieu même au péril de sa vie. La mission principale de toute armée est de garantir l'intégrité du territoire national et la vie des populations. L'armée étant une force de 3ème catégorie en matière de maintien de l'ordre, la nouvelle armée s'engage à n'intervenir qu'en appui de la gendarmerie et de la police. Elle s'appliquera à se mettre moralement, mentalement et intellectuellement à la hauteur des grandes armées comme celles des Etats-Unis, de la France et plus proche de nous celles de la Tunisie et de l'Egypte. Désormais nous cultiverons les grandes valeurs qui fondent les armées républicaines : ne jamais tirer sur les populations civiles et encore moins sur les femmes aux mains nues.
Excellence, ordonnez, nous obéirons, commandez, nous exécuterons.

Adresse à la nation après les décisions de l'Ua/Gbagbo dans un effroyable dilemme
Le samedi 12 mars, dernier, au journal télévisé de 20h, Laurent Gbagbo envoyait le porte-parole de son gouvernement, Ahoua Don Mello, lire un bref message dont la substance est la suivante : "Le président de la République, M. Laurent Gbagbo, tient à rassurer les Ivoiriens quant à l'issue certaine de cette crise, il les appelle à la sérénité et les informe qu'il s'adressera à la nation très bientôt".
48 heures plus tard, l'on apprend par le canal de la Rti que suite aux conclusions du panel de l'Union africaine, le chef d'état-major des armées, le Général Mangou, en compagnie du haut commandement militaire, est allé renouveler son serment de fidélité à M. Gbagbo qu'ils considèrent toujours comme le chef suprême des armées. Dans la foulée, l'on annonce que des "décisions importantes" seraient prises dans le cadre de la crise post-électorale. Mais, cela fait une semaine ou presque qu'on attend que Gbagbo parle, qu'il dise seulement un mot pour "guérir" la Côte d'Ivoire. En vain. L'ex-chef d'Etat continue de ronger son frein et de jouer le temps. Son discours à la nation tarde alors que les Ivoiriens brûlent d'envie de connaître sa véritable position et surtout ce qu'il compte faire. Il est vrai que ses envoyés à Addis-Abéba ont déjà rejeté les "décisions contraignantes" du panel de l'Ua qu'ils jugent inacceptables", mais il appartient au mandant d'expliquer aux Ivoiriens les motivations profondes de sa posture. Quel message Gbagbo veut-il délivrer ? Pourquoi hésite-t-il à prendre la parole ? Est-il coincé, contrarié ou a-t-il simplement peur de regarder les Ivoiriens en face et de leur dire ce qu'il pense ? A moins qu'il ne veuille jouer le pourrissement, l'on ne peut pas comprendre cette attitude qui tranche nette d'avec ses habitudes. Le faux bond fait aux Ivoiriens en ce qui concerne les "grandes décisions annoncées" après la réunion ( ?) entre l'ancien chef de l'Etat et les Généraux lundi dernier achève de convaincre que la situation n'est pas aisée pour Gbagbo. Que les choses sur le terrain ne se présentent pas comme il l'aurait peut-être souhaité pour prendre la parole avec aisance et assurance. Ajouté à cela, le discours du président Ouattara qui s'est voulu apaisant, conciliant et rassembleur, Gbagbo semble avoir le mur sur le dos. Que dire ? Que refuser de dire ? Le dilemme est total. Ce d'autant plus qu'il ne sait pas exactement l'effet des récents évènements, décisions et discours sur l'état d'esprit des Fds. Gbagbo a conscience qu'il joue sur un fil de rasoir. Un discours mal orienté peut précipiter sa chute. Mais en tout état de cause, il sera obligé de parler. Et très bientôt. Quand le représentant spécial de l'Ua désigné à la suite de la réunion du Cps à Addis-Abeba viendra à Abidjan la semaine prochaine pour installer Alassane Ouattara.

Akwaba Saint-Clair
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