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Editorial Publié le mercredi 23 mars 2011 | Le Patriote

Le trouble d’un homme

Il suffit aux observateurs de la scène politique de notre pays d’ouvrir un peu plus grandement les yeux pour se rendre compte d’une chose : Laurent Gbagbo est depuis quelque temps comme un poisson dans une nasse. Il est coincé. Il est acculé. Il est désemparé, troublé. Il aurait bien aimé, par une nuit noire, prendre ses jambes à son cou. Au mieux, prendre son courage à deux mains pour, dans une déclaration publique, accepter sa défaite. Croyez-moi, c’est une idée qui trotte dans sa tête. Malheureusement, il ne peut pas se permettre ce luxe. Des cerbères autour de lui n’hésiteraient pas à lui faire la peau. Et il le sait.
Cet état d’esprit de Gbagbo a un nom : la solitude. Malgré le brouhaha qui se fait autour de lui, Gbagbo est un homme seul.
Sa solitude a commencé dès le lendemain de sa défaite (elle-même facteur de solitude), quand la communauté internationale dans une unanimité presque parfaite a reconnu son adversaire comme président élu. Toute la planète lui a alors demandé de quitter le pouvoir et de le céder à Ouattara. Dans la foulée, on lui a interdit – lui et tous ses proches dont son pseudo gouvernement au complet – de voyager, de jouir de ses avoirs logés dans les banques étrangères.
Ensuite, tous les leviers de gouvernance - la manne financière notamment – lui ont été retirés : la signature, le contrôle des banques, du port, du café-cacao, etc. lui ont échappé.
Gbagbo a été davantage isolé à l’échelle africaine par les chefs d’Etat du continent, qui ont même envisagé de le déloger du palais qu’il squatte par la force militaire, signe qu’il est infréquentable et même indésirable. Même dans le pays qu’il prétend gouverner, il ne peut se rendre hors du périmètre de sa résidence et du Palais présidentiel. On ne peut pas être plus seul que ça ! Il est seul, l’ancien président. Parce que, tenez-vous bien – et c’est là que cela échappe à bien d’observateurs –, l’armée n’est pas derrière lui. Il n’y a qu’un quarteron de généraux et quelques « esprits braisés » ainsi que des mercenaires qui s’agitent et qui font croire que Gbagbo est encore quelqu’un. Sinon quand on a une armée derrière soi, pourquoi appeler des jeunes gens – des désœuvrés qui ne demandent qu’à avoir un petit boulot pour subvenir aux besoins des leurs – à prendre des armes pour faire la guerre ? Qu’est-ce que ces pauvres enfants savent au métier de la guerre ? Que pourront-ils devant des hommes rompus aux métiers des armes, sinon détaler au premier coup de feu laissant leurs armes à « l’ennemi » ?
Quel serait alors le rôle des FDS de Mangou dans cette guerre de Gbagbo ? En vérité, il n’y a plus d’armée prête pour Gbagbo. Il n’y a que quelques tueurs (et voleurs) qui massacrent la population, non pas vraiment à cause de Gbagbo, mais pour s’emparer des biens des populations. La moindre riposte d’envergure contre Gbagbo et ses fidèles, risque de lui être fatale l
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