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Editorial Publié le lundi 21 mars 2011 | Le Patriote

Le clan Gbagbo sous pressions

L’actualité ivoirienne de ces derniers jours est l’expression angoissée de la tragédie que notre pays vit au quotidien. La Côte d’Ivoire, c’est peu de le dire, s’enfonce chaque jour que Dieu fait, dans le précipice du chaos. Désormais à la croisée des chemins, les populations en sont à se demander lequel (de ces chemins) pourra les conduire hors de l’apocalypse qui se dessine si dangereusement devant eux. Par la faute d’un seul homme, l’ancien chef de l’Etat qui, battu à l’élection présidentielle, poursuit sa résistance aveugle contre la volonté populaire.
Mais, à y regarder de près, le déroulement de la crise montre que les choses ne sont pas aussi roses que veulent le faire croire les hommes de la maison bleue. L’étau pour ainsi dire n’en finit pas, contrairement aux apparences, de se resserrer, chaque jour un peu plus, sur Laurent Gbagbo et son clan. Aussi bien au plan politique que militaire, son pouvoir, ou ce qu’il en reste, se réduit comme peau de chagrin. Gbagbo a décidé ne rien entendre, ne rien voir et surtout, ne rien dire. L’on attend encore qu’il se prononce clairement sur les décisions du Panel des Chefs d’Etat de l’Union Africaine lui demandant, principalement, de se retirer et céder le pouvoir à Alassane Ouattara. L’ancien Président de la République s’est claquemuré dans un silence, laissant faire son entourage. Les proches de Laurent Gbagbo, craignant pour la fin des privilèges et les poursuites pénales susceptibles, sans aucun doute, d’être ouvertes contre eux, sont sur la voie de perdre la Côte d’Ivoire.
Gbagbo est gagné par le doute autour de lui, c’est la débandade. Malgré les faux airs de confiance et les épreuves de force dont ils font preuve à la télévision, la chute semble inévitable. Comme tout régime dictatorial qui sait que sa fin est inéluctable, celui-ci pousse un dernier soupir. C’est, du reste, au cours de cet intervalle de temps où ils se débattent de toutes leurs forces, que tenants et adjuvants du régime en place, donnent tout ce qu’ils peuvent pour se maintenir. On les a vus ouvrir le feu sur des femmes aux mains nues, jeter des obus de chars dans les marchés et dans des maisons, brûler vifs des citoyens ou piller et incendier des résidences de personnalités. Et, ils ne sont pas prêts de s’arrêter là.
Cependant, cette débauche de sauvagerie et d’inhumanité ne doit pas laisser l’opinion nationale et internationale se méprendre sur l’équilibre réel du système Gbagbo. Les Ivoiriens ont face à eux, un véritable château de carte. Un régime condamné à mourir. Parce que corrompu et vermoulu de l’intérieur, sanctionné par 54% des électeurs ivoiriens, vomi de la communauté internationale. La semaine écoulée, aura donné de constater que la fin de la parenthèse Gbagbo n’est plus loin. Le clan perd ses illusions et ses soutiens se raréfient. L’Afrique du Sud qui a apporté son soutien aux revendications farfelues de Gbagbo, bloquant à plusieurs reprises le consensus au sein du Panel des Chefs d’Etat de l’Union Africaine, a finalement compris la vanité de ce soutien. Jeudi, le Chef de l’Etat sud-africain, Jacob Zuma informait le Parlement de son pays du « soutien » de son gouvernement à Alassane Ouattara et donc de son ralliement à la quasi-totalité de la communauté internationale.
Il ne reste, derrière Gbagbo, plus que quelques dictatures comme la Gambie, le Zimbabwe, l’Ouganda et l’Angola. Que valent ces pays dans le concert de la diplomatie africaine ? Même pas le poids d’un duvet. Cet isolement de plus en plus grandissant sur la scène internationale, est la preuve, s’il en était, que le régime Gbagbo est infréquentable. Si infréquentable que ses chefs militaires et civils sont quasiment sûrs de finir devant la Cour Pénale Internationale. Le Procureur adjoint de la CPI et les Nations Unies ont clairement indiqué que les massacres perpétrées contre les populations civiles à Abidjan, ces dernières semaines, sont ni plus ni moins des « crimes contre l’humanité ». Sur le plan militaire, Gbagbo est en pleines difficultés. Les Ivoiriens et la Communauté internationale ont constaté la semaine dernière l’afflux de soldats de l’armée restés encore fidèles à l’ancien Président, vers le Liberia pour fuir une guerre qui n’est pas la leur. Si ces derniers ont fait preuve d’une certaine lâcheté, d’autres parmi lesquels de nombreux officiers, n’ont pas hésité à aller faire allégeance au Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, élu par la majorité de ses compatriotes. Parce qu’il n’a plus d’armée, Laurent Gbagbo voit le territoire dont il avait le contrôle se réduire de plus en plus. Et sa zone d’influence se replier sur lui-même. L’Ouest du pays, autrefois véritable far-West, à la merci des cadres FPI, qui l’ont infesté de miliciens et de mercenaires sans foi ni loi, est désormais en voie de pacification. En fermant la passoire de Toulepleu, les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire empêchent ainsi Laurent Gbagbo de continuer d’importer ses monstres froids et tueurs sans crainte. Raison pour laquelle, le clan de l’ancien Président jette son dévolu sur les populations civiles. Ils appellent désormais les populations civiles à s’armer et à s’entretuer. Autrement dit, mettre en place les ingrédients d’une guerre civile dont personne ne sait, surtout, comment elle pourrait se terminer. Le peuple ivoirien qui s’est mobilisé à plus de 84% donnant l’exemple à l’Afrique toute entière dans l’organisation d’une élection démocratique, ne saurait se renier en suivant les fauteurs de trouble dans la violence et la guerre civile. A la vérité, l’appel du clan Gbagbo à la chienlit ne devrait pas avoir d’échos favorables. Les Ivoiriens se sont donné un Président qui s’appelle Alassane Ouattara. Dans un message à la Nation, plein d’espoir pour ses compatriotes, le Chef de l’Etat a déroulé un pan de son programme politique immédiat qui parle, entre autre, de la formation d’un gouvernement d’union et de la mise sur pied d’une Commission vérité et réconciliation pour renforcer l’unité nationale. Ce sont ces projets importants pour l’avenir de la Nation que le clan Gbagbo veut anéantir par une guerre civile qu’il ne gagnera certainement pas. Mais que ses adversaires, non plus, ne gagneront. Car, en la matière, il y a rarement un vainqueur. C’est la Côte d’Ivoire, ce pays d’Houphouët-Boigny qui a su vivre unie dans la paix, donnant l’exemple de la solidité de son tissu social, que Gbagbo veut détruire. Les Ivoiriens doivent l’en empêcher.
PAR CHARLES SANGA
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