Addis-Abeba II. Une autre étape a été franchie. Désormais, il n’y a plus, aux yeux de l’opinion internationale, deux chefs d’Etat, l’un « Président élu », l’autre « président nommé ». Plus de Président « proclamé par la Commission Electorale Indépendante », cohabitant avec un autre « déclaré vainqueur par le Conseil Constitutionnel ». Depuis le 10 mars dernier, Alassane Ouattara est le Président de la République de Côte d’Ivoire. Un point, un trait. Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine dont l’hésitation à reconnaître l’élection d’Alassane Ouattara, donnait du grain à moudre aux hommes du clan de Laurent Gbagbo, a définitivement clos les débats. En sa 265e session, le CPS, réuni au grand complet, en présence de huit chefs d’Etats de toutes les régions géopolitiques du continent, a définitivement tranché. En fait, il ne restait que la voie de l’UA pour garantir une légitimité aussi bien nationale qu’internationale à 100% au candidat présenté par le RHDP au deuxième tour de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010. L’UEMOA, la CEDEAO, l’Union Européenne, les Nations Unies et, maintenant, l’Union Africaine qui boucle la boucle. On aurait dit qu’il ne manquait que cette pièce pour que le puzzle du concert unanime autour de la légitimité du chef de l’Etat, soit totalement constitué. Bien évidemment, une bonne partie de l’opinion avait préjugé de la réaction du clan de l’ancien Président. Réagissant avant même la tenue de la réunion du CPS, les hommes de Laurent Gbagbo s’étaient avoués vaincus, bien avant d’avoir combattu. En refusant de se rendre à Addis-Abeba pour y défendre ses arguments qui font qu’il bloque la Côte d’Ivoire depuis trois mois contre la volonté de la majorité de ses compatriotes, Laurent Gbagbo a mis, comme un clou dans la gorge des chefs d’Etat membres du Panel de haut niveau, constitué par l’UA afin de vérifier si les résultats de la présidentielle, certifiés par les Nations Unies avaient suivi toutes les étapes du processus. Certains membres de ce panel dont le Sud-africain Jacob Zuma, ont tenté, pendant tout le temps, d’accorder le bénéfice de la bonne foi à Laurent Gbagbo. Comme tous les autres Chefs d’Etat qui ont été déjà roulés dans la farine par cet homme qui n’a jamais eu d’égard, ni pour la fonction qu’il a occupée ni pour ses pairs, le Président de la Nation Arc-en-ciel en a eu pour son grade. Les partisans de Laurent Gbagbo ont accusé l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Tchad et la Mauritanie d’avoir rejoint le Burkina Faso dans une présupposée tentative d’assassinat de Laurent Gbagbo. L’invitation adressée par le Panel à l’ancien chef de l’Etat, selon la presse qui lui est proche, visait à lui réserver le sort de l’ancien Président du Rwanda, Juvénal Habyarimana. C’est avec mépris, du reste, que Laurent Gbagbo a traité le Panel en envoyant l’ancien Premier ministre Affi N’Guessan le représenter là où sa présence était nécessaire. Laurent Gbagbo venait, sans doute, peut-être naïvement, ou pourquoi pas, consciemment, parce que se sachant condamné, de creuser sa propre tombe. A Addis-Abeba, nous avons compris effectivement qu’il n’y avait pas de place pour le mensonge, la mystification et la falsification des documents. Pendant un mois et demi, l’Union Africaine a enquêté, entendu toutes les parties, discuté pour, en fin de compte, décider en toute connaissance de cause. On se rappelle que le clan de l’ancien Président avait, sinon, applaudi, du moins accueilli favorablement la constitution du Panel de haut niveau des chefs d’Etat, saluant même dans les discours publics, sa composition fondée sur des critères objectifs. Seul le Président du Burkina Faso, aux yeux du clan de Laurent Gbagbo posait problème. Mais que pouvait Blaise Compaoré face à quatre autres Présidents africains, si tant était qu’il constituait le seul obstacle ? Le résultat du Panel est donc le fruit d’une réflexion collective appuyée par la documentation d’un groupe d’Experts. Il est tout de même illogique d’avoir applaudi un tribunal et le professionnalisme de ses magistrats et de s’opposer au verdict de ce tribunal dans son jugement. Aujourd’hui, on comprend alors que Laurent Gbagbo est à la recherche de soutiens et non de vérité d’organisme ou de personnes qui viendraient lui dire autre chose que sa supposée élection à la suite de la présidentielle.
Il n’y a pas à être surpris de ce comportement de l’usurpateur du pouvoir. Aujourd’hui, dans l’entourage du chef de l’Etat, plusieurs personnalités sont bannies pour avoir, en public ou en privé, reconnu la défaite et recommandé une sortie honorable à leur champion. Alpha Blondy, Nady Bamba, Amedée Kouassi Blé, Gervais Coulibaly et bien d’autres personnes, comme Touré Al Moustapha qui n’ont plus accès au dernier cercle du chef de l’Etat eux qui, avant la crise postélectorale, étaient parmi les premiers décideurs. Dans sa volonté de voler sa victoire au peuple, le dictateur des lagunes s’est fait entourer par un nouveau cercle d’extrémistes se disant prêts à mourir pour sauver le fauteuil chancelant. Dieu seul sait que quand sonnera le glas, Laurent Gbagbo, de par sa faute, se verra isolé comme, bien avant lui, tous les dictateurs qui se sont laissés griser par la folie des grandeurs et éblouis par les délices du pouvoir
PAR CHARLES SANGA
Il n’y a pas à être surpris de ce comportement de l’usurpateur du pouvoir. Aujourd’hui, dans l’entourage du chef de l’Etat, plusieurs personnalités sont bannies pour avoir, en public ou en privé, reconnu la défaite et recommandé une sortie honorable à leur champion. Alpha Blondy, Nady Bamba, Amedée Kouassi Blé, Gervais Coulibaly et bien d’autres personnes, comme Touré Al Moustapha qui n’ont plus accès au dernier cercle du chef de l’Etat eux qui, avant la crise postélectorale, étaient parmi les premiers décideurs. Dans sa volonté de voler sa victoire au peuple, le dictateur des lagunes s’est fait entourer par un nouveau cercle d’extrémistes se disant prêts à mourir pour sauver le fauteuil chancelant. Dieu seul sait que quand sonnera le glas, Laurent Gbagbo, de par sa faute, se verra isolé comme, bien avant lui, tous les dictateurs qui se sont laissés griser par la folie des grandeurs et éblouis par les délices du pouvoir
PAR CHARLES SANGA