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Politique Publié le jeudi 24 mars 2011 | L’Inter

Résolution de la crise ivoirienne - La Cedeao s`en remet à l`Onu

© L’Inter
Sommet de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cédéao) consacré en partie à la crise en Côte d`Ivoire
Aveu d`impuissance ou stratégie diplomatique ? La résolution de la crise ivoirienne devient chaque jour qui passe, un véritable casse-tête chinois pour la communauté internationale. Hier mercredi 23 mars 2011, alors que l`on attendait des décisions claires de la part de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cedeao), qui a ouvert son sommet ordinaire, avec entre autres sujets à l`ordre du jour, la crise ivoirienne, elle a tout simplement décidé de s`en remettre à l`Organisation des Nations Unies (Onu). « Je pense que nous pouvons adopter une résolution pour demander à l`ONU de prendre des mesures un peu plus sérieuses concernant la situation en Côte d`Ivoire », a déclaré le président nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Cedeao, à l`ouverture du sommet à Abuja, la capitale fédérale nigériane. Face à ses pairs de la sous-région, notamment Yayi Boni, Blaise Compaoré, Johnson Sirleaf, Toumani Touré, Faure Gnassingbé, Baï Koroma, Abdoulaye Wade, en présence de représentants de l`Onu et de l`Union africaine (Ua), le président Goodluck a réaffirmé « l`engagement et la détermination collective de l`organisation régionale pour mettre fin à la crise post-électorale en Côte d`Ivoire ». Il a cependant espéré que cela soit possible « sans faire usage de la force légitime », note l`Afp. Faut-il le souligner, la Cedeao, depuis la reconnaissance de la victoire d`Alassane Ouattara par la communauté internationale, demande à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. Elle menaçait même d`utiliser, en dernier recours, la force militaire pour déloger le président déclaré élu par le Conseil constitutionnel, et avait mis en route les chefs d`état-major ouest-africains, afin de refléchir à une stratégie. Ces derniers avaient indiqué avoir bouclé leur projet d`intervention militaire en Côte d`Ivoire et n`attendaient plus que la décision des chefs d`Etat. Une décision qui tarde à venir. Hier encore, on attendait ce Ok! des dirigeants de la Cedeao, quand cette organisation s`est à nouveau tournée vers l`Onu, qui devrait prendre une résolution pour engager les troupes militaires en Côte d`Ivoire. Le recours à la force, bien qu`encore en vigueur dans les options de l`organisation sous-régionale, est cependant coincé à cette décision que doit prendre l`instance internationale. Le chef de la diplomatie nigériane, Odein Ajumogobia, a, selon l`Afp, souligné qu`il revient à l`Onu de valider toute intervention armée. La Cour de justice de la Cédéao a de son côté, enjoint la communauté ouest-africaine, la semaine dernière, de s`abstenir de l`usage de la force en Côte d`Ivoire. Cette Cour avait justement été saisie par le camp Gbagbo, qui dénonçait l`envoi de mercenaires nigérians en appui aux combattants pro-Ouattara à Bouaké. La communauté internationale s`inquiète de plus en plus de la situation en Côte d`Ivoire, qui tend vers la guerre civile. Hier encore, bien qu`absent à Abuja, le président de la Commission de l`UA, Jean Ping, dans une déclaration lue en son nom, a jugé « très préoccupante » l`escalade de la violence dans le pays pendant les semaines écoulées. M. Ping a pressé le sommet « d`implorer M. Gbagbo de faire ce qui est juste », ajoutant que l`UA était sur le point de nommer « un représentant de haut niveau » pour la Côte d`Ivoire. Fait remarquable, c`est qu`une centaine de femmes ont, selon l`Afp, manifesté dans la matinée, devant le siège de la Cédéao à Abuja pour demander aux dirigeants ouest-africains d`agir pour que cesse la violence en Côte d`Ivoire. Une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l`UA, non confirmée au moment où nous mettions sous presse, a aussi été annoncée pour aujourd`hui jeudi 24 mars à Abuja. Ce sommet de la Cedeao qui prend fin aujourd`hui, doit permettre de choisir le successeur de Goodluck Jonathan à la présidence tournante de la Cedeao, et revoir la suspension de la Guinée et du Niger, qui avaient été retirés de l`organisation, à la suite de coups d`Etat militaires, respectivement en 2008 et 2010.

Hamadou ZIAO
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