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Politique Publié le dimanche 3 avril 2011 | AFP

Côte d`Ivoire: premiers départs d`étrangers, l`ONU met la pression sur Ouattara

Les premières évacuations d'étrangers fuyant la
chaos ivoirien ont démarré dimanche à Abidjan, où l'armée française a pris le
contrôle de l'aéroport de la ville livrée aux pillages et aux combats autour
des derniers bastions du président sortant Laurent Gbagbo.
Dans ce climat explosif, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a de
son côté demandé à Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la
communauté internationale, de prendre des mesures contre ceux qui ont
participé au massacre de 800 personnes dans l'ouest du pays, selon un
porte-parole de l'ONU.
Alassane Ouattara a démenti une nouvelle fois les accusations selon
lesquelles ses partisans auraient participé au massacre en début de semaine
dans la ville de Duékoué, lors d'une conversation téléphonique avec Ban
Ki-Moon a rapporté ce porte-parole. M. Ouattara a déclaré qu'il avait demandé
une enquête.
Redoutant pour leur sécurité, 167 étrangers, dont des Français et des
Libanais, ont quitté Abidjan pour Dakar, via Lomé, a indiqué à l'AFP le
porte-parole de la force française Licorne, le commandant Frédéric Daguillon.
En plus de la prise de contrôle de l'aéroport de la capitale économique,
Paris a envoyé 300 soldats en renfort.
Avant les premiers départs d'étrangers, 1.650 personnes, dont environ 800
Français, étaient regroupés dans le camp de Licorne pour se mettre à l'abri.
Dans ce contexte très tendu, la télévision d'Etat ivoirienne contrôlée par
le camp Gbagbo a entamé dimanche la diffusion de violents messages contre la
France.
"Le génocide rwandais se prépare en Côte d'Ivoire par les hommes (du
président français Nicolas) Sarkozy. Ivoiriennes, Ivoiriens, sortons
massivement et occupons les rues", lançait un bandeau défilant.
"L'armée française occupe l'aéroport Félix Houphouët-Boigny (d'Abidjan),
nous sommes en danger", affirmait un autre bandeau.
A Paris, un conseiller de M. Gbagbo, Toussaint Alain, a affirmé que la
force Licorne agissait "comme une armée d'occupation en dehors de tout mandat"
de l'ONU.
L'assaut final des combattants pro-Ouattara contre le palais et la
résidence présidentielle n'a toujours pas eu lieu. Des tirs sporadiques
d'armes lourdes étaient entendus dimanche, notamment au Plateau, abritant le
palais. On ne savait toujours pas avec certitude où se trouvait M. Gbagbo.
L'offensive éclair d'Alassane Ouattara, lui avait pourtant permis depuis
lundi de prendre sans grande résistance tout le pays avant de rentrer jeudi )à
Abidjan.
Isolé diplomatiquement, asphyxié économiquement, plus faible que jamais
militairement, Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, a plié, mais il n'a pas
rompu.
Replié sur les symboles du pouvoir - palais, résidence, télévision d'Etat
RTI -, il a très vite démontré qu'il n'entendait pas abdiquer ni prendre le
chemin de l'exil.
Toute la journée de samedi, la chaîne avait diffusé des appels à la
mobilisation, les militaires devant regagner des points de ralliement, les
civils former un "bouclier humain" autour de la résidence de Gbagbo.
Si le rapport de force restait à l'avantage des troupes de M. Ouattara,
leur marche sur Abidjan est toutefois ternie par de graves accusations de
massacres de civils.
Selon l'ONU et plusieurs organisations internationales, la prise mardi par
les combattants pro-Ouattara de Duékoué, important carrefour de l'Ouest
ivoirien, s'est accompagnée de massacres à grande échelle, les bilans allant
de 330 tués à un millier de "morts ou disparus".
Le CICR évoque "au moins 800 morts" pour la seule journée du 29 mars,
parlant de "violences intercommunautaires", et l'ONG catholique Caritas fait
état d'"un millier de morts ou disparus" entre les 27 et 29 mars.
Si le bilan provisoire de la Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci) est
pour l'instant le plus bas (330 morts entre les 28 et 30 mars), c'est la seule
organisation à désigner des coupables.
Selon l'Onuci, "la plupart" des 330 morts de Duékoué ont été tués par des
combattants pro-Ouattara, les autres l'ayant été essentiellement par des
miliciens et mercenaires libériens de M. Gbagbo.
Le camp Ouattara a vivement contesté ces "allégations", affirmant que tous
les tués étaient des "miliciens", donc des combattants armés, et non des
"civils".
Ces graves accusations sur de possibles "crimes de guerre" sont d'autant
plus embarrassantes pour M. Ouattara qu'elles proviennent de l'Onuci, qui
assure sa protection et a validé sa victoire à la présidentielle du 28
novembre.
L'image internationale de M. Ouattara pourrait s'en trouver gravement
abîmée. Pour la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, "les forces du
président Ouattara doivent se montrer à la hauteur des idéaux et de la vision
exprimés par leur chef élu".
A Paris, une réunion sur la Côte d'Ivoire autour du président Sarkozy a
débuté dimanche à l'Elysée pour "faire un nouveau point sur la situation".
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