Au lendemain de la chute de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara est confronté en Côte d'Ivoire à une tâche immense: réconcilier et reconstruire un pays déchiré par quatre mois de guerre civile et dont l'économie est à genoux.
Si la reddition de Laurent Gbagbo suscite un grand espoir de paix à Abidjan, nombreux sont les analystes qui estiment que les rues de la métropole ivoirienne ne retrouveront pas le calme avant plusieurs jours, voire des semaines.
Le premier défi du président Alassane Ouattara sera donc de rétablir la sécurité à travers le pays et c'est dans cet esprit qu'il a appelé lundi soir, lors d'une allocution retransmise par sa chaîne de télévision TCI, ses compatriotes à s'abstenir de tout acte de violences et de représailles.
"Notre pays vient de tourner une page douloureuse de son histoire. Après plus de quatre mois de crise post-électorale émaillée par tant de pertes de vies humaines, nous voici enfin à l'aube d'une nouvelle ère d'espérance", a-t-il dit, exhortant les derniers partisans de Laurent Gbagbo à déposer les armes.
Emmené à l'hôtel du Golf, le président sortant a lancé un appel similaire dans une brève intervention retransmise lundi soir par la chaîne de télévision de son adversaire.
Mais derrière les déclarations de bonnes intentions et les appels au calme, certains quartiers ont vécu dans la nuit de lundi à mardi de nouvelles scènes de violences, notamment celui de Yopugon, anciennement contrôlé par les pro-Gbagbo.
"NOUS NE SOMMES PAS EN SÉCURITÉ"
"Il y a eu des tirs aux alentours de 23h00 (...) Et quand on s'est réveillé ce matin, on a trouvé les corps de 14 jeunes du quartier sans vie", a raconté Jacques Kouakou, un habitant de Yopugon. "On ne sait pas qui a fait ça. Il faut des patrouilles de l'Onu ici. Nous ne sommes pas en sécurité".
Un millier de personnes sont mortes dans les violences post-électorales en Côte d'Ivoire, qui ont fait en outre un million de déplacés.
Les propres forces d'Alassane Ouattara sont accusées de massacres durant leur progression éclair vers le sud du pays, fin mars, ce que son camp dément.
Dans un souci d'apaisement, le président ivoirien a réitéré lundi sa "volonté de mettre en place une commission vérité et réconciliation qui fera la lumière sur tous les massacres, crimes et autres violations des droits de l'homme".
De son côté, l'Onu a désigné mardi une équipe d'experts qui sera chargée de mener une enquête sur des soupçons de violations des droits de l'homme. Celle-ci sera sous la responsabilité de Vitit Muntabhorn, un professeur de droit thaïlandais, qui fut rapporteur spécial des Nations Unies en Corée du Nord entre 2004 et 2010.
Concernant Laurent Gbagbo, des responsables de l'Onu ont fait savoir que l'ancien président serait transporté vers un endroit plus sûr qu'Abidjan, dans le nord du pays.
AIDE DE 400 MILLIONS D'EUROS DE PARIS
Parallèlement à l'épineuse question de la réconciliation nationale, Alassane Ouattara devra composer avec une économie rendue exsangue par quatre mois et demi de conflit.
A Abidjan, les habitants manquent de tout.
Contraints de se terrer chez eux au cours des dix derniers jours d'intenses combats, ils manquent surtout d'eau, de nourriture et de médicaments. Qui plus est, les coupures d'électricité sont fréquentes.
Sans une réponse rapide du pouvoir en place, la situation humanitaire pourrait devenir catastrophique à Abidjan.
Alassane Ouattara devra en outre s'employer à faire redémarrer progressivement les exportations de cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.
Pour parer aux premières dépenses d'urgence, il pourra compter sur le soutien de la France. La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a en effet annoncé l'octroi d'une aide de 400 millions d'euros à la Côte d'Ivoire.
Rendant hommage au "calme, à la retenue et au message de réconciliation que n'a cessé de passer le président (Alassane) Ouattara", Christine Lagarde a précisé que cette aide sera destinée "dans un premier temps à financer les dépenses d'urgence pour les populations, la ville d'Abidjan et le redémarrage des services publics essentiels".
"Cette aide doit également servir, dans un deuxième temps, à relancer l'activité économique et à permettre l'apurement des arriérés vis-à-vis des institutions internationales", a-t-elle dit, selon des propos rapportés par son ministère.
Si la reddition de Laurent Gbagbo suscite un grand espoir de paix à Abidjan, nombreux sont les analystes qui estiment que les rues de la métropole ivoirienne ne retrouveront pas le calme avant plusieurs jours, voire des semaines.
Le premier défi du président Alassane Ouattara sera donc de rétablir la sécurité à travers le pays et c'est dans cet esprit qu'il a appelé lundi soir, lors d'une allocution retransmise par sa chaîne de télévision TCI, ses compatriotes à s'abstenir de tout acte de violences et de représailles.
"Notre pays vient de tourner une page douloureuse de son histoire. Après plus de quatre mois de crise post-électorale émaillée par tant de pertes de vies humaines, nous voici enfin à l'aube d'une nouvelle ère d'espérance", a-t-il dit, exhortant les derniers partisans de Laurent Gbagbo à déposer les armes.
Emmené à l'hôtel du Golf, le président sortant a lancé un appel similaire dans une brève intervention retransmise lundi soir par la chaîne de télévision de son adversaire.
Mais derrière les déclarations de bonnes intentions et les appels au calme, certains quartiers ont vécu dans la nuit de lundi à mardi de nouvelles scènes de violences, notamment celui de Yopugon, anciennement contrôlé par les pro-Gbagbo.
"NOUS NE SOMMES PAS EN SÉCURITÉ"
"Il y a eu des tirs aux alentours de 23h00 (...) Et quand on s'est réveillé ce matin, on a trouvé les corps de 14 jeunes du quartier sans vie", a raconté Jacques Kouakou, un habitant de Yopugon. "On ne sait pas qui a fait ça. Il faut des patrouilles de l'Onu ici. Nous ne sommes pas en sécurité".
Un millier de personnes sont mortes dans les violences post-électorales en Côte d'Ivoire, qui ont fait en outre un million de déplacés.
Les propres forces d'Alassane Ouattara sont accusées de massacres durant leur progression éclair vers le sud du pays, fin mars, ce que son camp dément.
Dans un souci d'apaisement, le président ivoirien a réitéré lundi sa "volonté de mettre en place une commission vérité et réconciliation qui fera la lumière sur tous les massacres, crimes et autres violations des droits de l'homme".
De son côté, l'Onu a désigné mardi une équipe d'experts qui sera chargée de mener une enquête sur des soupçons de violations des droits de l'homme. Celle-ci sera sous la responsabilité de Vitit Muntabhorn, un professeur de droit thaïlandais, qui fut rapporteur spécial des Nations Unies en Corée du Nord entre 2004 et 2010.
Concernant Laurent Gbagbo, des responsables de l'Onu ont fait savoir que l'ancien président serait transporté vers un endroit plus sûr qu'Abidjan, dans le nord du pays.
AIDE DE 400 MILLIONS D'EUROS DE PARIS
Parallèlement à l'épineuse question de la réconciliation nationale, Alassane Ouattara devra composer avec une économie rendue exsangue par quatre mois et demi de conflit.
A Abidjan, les habitants manquent de tout.
Contraints de se terrer chez eux au cours des dix derniers jours d'intenses combats, ils manquent surtout d'eau, de nourriture et de médicaments. Qui plus est, les coupures d'électricité sont fréquentes.
Sans une réponse rapide du pouvoir en place, la situation humanitaire pourrait devenir catastrophique à Abidjan.
Alassane Ouattara devra en outre s'employer à faire redémarrer progressivement les exportations de cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.
Pour parer aux premières dépenses d'urgence, il pourra compter sur le soutien de la France. La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, a en effet annoncé l'octroi d'une aide de 400 millions d'euros à la Côte d'Ivoire.
Rendant hommage au "calme, à la retenue et au message de réconciliation que n'a cessé de passer le président (Alassane) Ouattara", Christine Lagarde a précisé que cette aide sera destinée "dans un premier temps à financer les dépenses d'urgence pour les populations, la ville d'Abidjan et le redémarrage des services publics essentiels".
"Cette aide doit également servir, dans un deuxième temps, à relancer l'activité économique et à permettre l'apurement des arriérés vis-à-vis des institutions internationales", a-t-elle dit, selon des propos rapportés par son ministère.