La page noire est tournée Désormais, la relance économique

Après la pluie le beau temps. Le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara pourra désormais se consacrer à la gestion de la Côte d’Ivoire. Un pays désarticulé et désarçonné économiquement par les turpitudes des joutes postélectorales. Un travail herculéen auquel le président ivoirien devra s’attaquer. Fort de son expérience et de son aura, Alassane Ouattara doit aussi réconcilier économiquement les Ivoiriens. Cela passe nécessairement par le moral des chefs d’entreprise qu’il devra doper en leur démontrant que l’incertitude ne devra plus les habiter. Et appréhender l’avenir avec beaucoup de plus de lisibilité et de visibilité dans une Côte d’Ivoire dénuée de psychose sécuritaire. Autre chantier qui ne doit pas échapper à la maestria d’Alassane Ouattara, les tensions inflationnistes. Celles-ci se chiffreraient aujourd’hui à environ 100% voire plus. Il faudra juguler les prix du sac de la farine, des produits vivriers, du kilogramme d’oignon, du transport, du kilogramme de la viande, du poisson, etc. Alassane Ouattara et son gouvernement devront donc mettre un point d’honneur à la sécurisation des corridors d’approvisionnement des produits vivriers afin d’éviter la hausse des stocks, car ventre affamé n’a point d’oreille. Cette relance économique ne peut se faire sans l’ouverture des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire qui sont en attente des signaux de la Bceao (Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest). Toute chose qui devra non seulement profiter aux populations ivoiriennes mais aussi aux entreprises, en particulier la Sir (Société ivoirienne de raffinage) dont l’activité est déglinguée. Avec pour conséquences la mise en veilleuse de plusieurs entreprises pétrolières. Ainsi que les difficultés d’approvisionnement au niveau du gaz butane. Les grandes entreprises qui ont aussi pâti de cette crise postélectorale pourront désormais retrouver le sourire avec l’ouverture des ports d’Abidjan et de San Pedro. Le coût élevé du transport du fait des surestaries ne sera plus qu’un lointain souvenir. Idem pour les fermetures d’entreprises et chômages techniques. Alassane Ouattara devra aussi se pencher sur le cas du secteur des bâtiments et travaux publics qui a également payé un lourd tribut à cette crise du fait de l’arrêt des projets sur financement de l’Union européenne et de la Banque mondiale. Tout comme les assurances qui sont confrontées aux problèmes de recouvrement des primes Etat-Epn (Etablissement public national) et suspension de contrats de partenariat. La filière fruit, le secteur maritime, les transports de marchandises d’Etat à Etat, l’entrée de la Côte d’Ivoire dans l’Agoa, l’hôtellerie, les petites et moyennes entreprises sont des chantiers que le président Ouattara devra prendre à bras le corps. Mais Alassane Ouattara dont le métier c’est l’économie et qui sait trouver l’argent où il faut, saura relever le défi qui l’attend. Car en économiste averti, il a toujours su anticiper et la seule évocation de son nom constitue une garantie pour de nombreux pays et bailleurs de fonds.
Jean Eric ADINGRA