La grave crise post électorale qu’a connu la Cote d’Ivoire après le refus de l’ex Président Laurent Gbagbo de reconnaitre la victoire du Président Alassane Ouattara aux élections présidentielles du 28 novembre 2011 a fait de nombreuses victimes civiles, entrainé des déplacements massifs de population, un désastre humanitaire et une prolifération des armes légères. En effet, la crise a fait plusieurs centaines de morts, 130 000 refugiés au Libéria voisin et un nombre aussi important de déplacés au Mali, Burkina Faso, Guinée, Mauritanie et Ghana.
Les armes légères utilisées pendant cette crise pour commettre des actes de violence et de pillages se caractérisent par leur facilité de dissimulation et de manipulation par des jeunes inexpérimentés, sans réelle formation militaire. Le constat de la situation révèle que des armes ont été distribuées à des milices, mercenaires, » jeunes patriotes » et même à des prisonniers sortis des geôles..
Par ailleurs, la situation politique existante depuis 2002 (partition de fait du pays entre le Nord et le Sud) a donné les ingrédients nécessaires à la déflagration générale post électorale. En effet, de septembre 2002 à novembre 2010, la Cote d’Ivoire a connu un réarmement massif notamment de la part des Forces de Défense et de Sécurité mais aussi des Forces Armées des Forces Nouvelles du fait de la situation de mi guerre-mi paix pendant laquelle les deux camps donnaient l’impression de se préparer à une confrontation finale.
Aujourd’hui la présence massive de ces armes menace la sécurité de la Cote d’Ivoire et constitue un défi majeur pour les nouvelles autorités ivoiriennes. En effet, ces armes légères détenues par les civils, miliciens et autres « jeunes patriotes » menacent la quiétude de la population civile et fragilisent la stabilité des Institutions Républicaines. Il va sans dire que leur présence massive dans la capitale économique, Abidjan et dans tout le pays facilite la recrudescence de l’insécurité, alimente des conflits de type nouveau entre populations et constitue un menace à la paix. Cette prolifération exacerbée des armes légères si elle reste inchangée, fragilisera les efforts de développement du nouveau régime.
Bien avant la crise post électorale, des efforts avaient été consentis par la communauté internationale pour venir en appui à la Cote d’Ivoire pour le contrôle des armes légères. Par exemple, le Programme de Contrôle des Armes Légères de la CEDEAO (ECOSAP) a facilité la mise en place d’un cadre légal et institutionnel à travers la création d’une Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre en avril 2009. Cette Commission Nationale a été doté en moyens logistiques, matériels et financiers et son siège entièrement réhabilité et équipé mais qui a été malheureusement pillé lors des récents événements à Abidjan.
Des enquêtes nationales avaient même été conduites pour évaluer la nature et l’ampleur du phénomène de la prolifération des armes légères et déterminer ainsi une stratégie et un plan d’action national. Avec la récente crise, il est évident que ces enquêtes doivent être reprises.
La société civile ivoirienne avait mené une campagne nationale de sensibilisation pour des élections sans violence et sans armes en Cote d’Ivoire. Vraisemblablement, cette campagne n’aura pas suffi..
L’un des facteurs limitant à ces initiatives a été un manque de volonté politique exprimé à ce jour par la non ratification par la Cote d’Ivoire de la Convention de la CEDEAO sur les Armes Légères et de Petit Calibre, Leurs Munitions et Autres Matériels Connexes.
Pour faire face à cette situation difficile, il urge d’entreprendre une série de mesures qui consisteraient entre autres à:
• Mener une campagne de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national, à travers les media, la chefferie traditionnelle, les leaders d’opinion, les chefs religieux… Cette sensibilisation qui ciblera aussi les communautés locales les plus éloignées, se fera aussi à travers l’organisation de rencontres intra-communautaires devant faciliter la réconciliation nationale ;
• Procéder à la collecte et à la destruction systématique des armes distribuées de façon anarchique aux milices, mercenaires et jeunes patriotes ;
• Assurer une bonne gestion des stocks d’armes légalement détenues (inventaire, enregistrement et stockage des armes de toutes les composantes des FRCI) ;
• Procéder à la réinsertion sociale des jeunes à travers le financement des projets d’intérêt communautaire en échange des armes. Il ne s’agira pas ici d’un projet de rachat d’armes à titre individuel, encore moins d’une réinsertion d’ex-combattants comme dans un DDR classique, mais plutôt de la création d’activités génératrices de revenus et d’une réinsertion civile des jeunes dans le cadre de la réconciliation nationale.
• Promouvoir une culture de la paix dans les établissements scolaires et universitaires à travers des programmes spécifiques de formation sur la culture de la paix, la non violence…
• Renforcer la coopération transfrontalière entre la Cote d’Ivoire et les Etats voisins notamment le Liberia et la Guinée;
Il reste entendu que ces actions ne pourront être menées sans le soutien financier et technique de la communauté internationale.
Les armes légères utilisées pendant cette crise pour commettre des actes de violence et de pillages se caractérisent par leur facilité de dissimulation et de manipulation par des jeunes inexpérimentés, sans réelle formation militaire. Le constat de la situation révèle que des armes ont été distribuées à des milices, mercenaires, » jeunes patriotes » et même à des prisonniers sortis des geôles..
Par ailleurs, la situation politique existante depuis 2002 (partition de fait du pays entre le Nord et le Sud) a donné les ingrédients nécessaires à la déflagration générale post électorale. En effet, de septembre 2002 à novembre 2010, la Cote d’Ivoire a connu un réarmement massif notamment de la part des Forces de Défense et de Sécurité mais aussi des Forces Armées des Forces Nouvelles du fait de la situation de mi guerre-mi paix pendant laquelle les deux camps donnaient l’impression de se préparer à une confrontation finale.
Aujourd’hui la présence massive de ces armes menace la sécurité de la Cote d’Ivoire et constitue un défi majeur pour les nouvelles autorités ivoiriennes. En effet, ces armes légères détenues par les civils, miliciens et autres « jeunes patriotes » menacent la quiétude de la population civile et fragilisent la stabilité des Institutions Républicaines. Il va sans dire que leur présence massive dans la capitale économique, Abidjan et dans tout le pays facilite la recrudescence de l’insécurité, alimente des conflits de type nouveau entre populations et constitue un menace à la paix. Cette prolifération exacerbée des armes légères si elle reste inchangée, fragilisera les efforts de développement du nouveau régime.
Bien avant la crise post électorale, des efforts avaient été consentis par la communauté internationale pour venir en appui à la Cote d’Ivoire pour le contrôle des armes légères. Par exemple, le Programme de Contrôle des Armes Légères de la CEDEAO (ECOSAP) a facilité la mise en place d’un cadre légal et institutionnel à travers la création d’une Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération des Armes Légères et de Petit Calibre en avril 2009. Cette Commission Nationale a été doté en moyens logistiques, matériels et financiers et son siège entièrement réhabilité et équipé mais qui a été malheureusement pillé lors des récents événements à Abidjan.
Des enquêtes nationales avaient même été conduites pour évaluer la nature et l’ampleur du phénomène de la prolifération des armes légères et déterminer ainsi une stratégie et un plan d’action national. Avec la récente crise, il est évident que ces enquêtes doivent être reprises.
La société civile ivoirienne avait mené une campagne nationale de sensibilisation pour des élections sans violence et sans armes en Cote d’Ivoire. Vraisemblablement, cette campagne n’aura pas suffi..
L’un des facteurs limitant à ces initiatives a été un manque de volonté politique exprimé à ce jour par la non ratification par la Cote d’Ivoire de la Convention de la CEDEAO sur les Armes Légères et de Petit Calibre, Leurs Munitions et Autres Matériels Connexes.
Pour faire face à cette situation difficile, il urge d’entreprendre une série de mesures qui consisteraient entre autres à:
• Mener une campagne de sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national, à travers les media, la chefferie traditionnelle, les leaders d’opinion, les chefs religieux… Cette sensibilisation qui ciblera aussi les communautés locales les plus éloignées, se fera aussi à travers l’organisation de rencontres intra-communautaires devant faciliter la réconciliation nationale ;
• Procéder à la collecte et à la destruction systématique des armes distribuées de façon anarchique aux milices, mercenaires et jeunes patriotes ;
• Assurer une bonne gestion des stocks d’armes légalement détenues (inventaire, enregistrement et stockage des armes de toutes les composantes des FRCI) ;
• Procéder à la réinsertion sociale des jeunes à travers le financement des projets d’intérêt communautaire en échange des armes. Il ne s’agira pas ici d’un projet de rachat d’armes à titre individuel, encore moins d’une réinsertion d’ex-combattants comme dans un DDR classique, mais plutôt de la création d’activités génératrices de revenus et d’une réinsertion civile des jeunes dans le cadre de la réconciliation nationale.
• Promouvoir une culture de la paix dans les établissements scolaires et universitaires à travers des programmes spécifiques de formation sur la culture de la paix, la non violence…
• Renforcer la coopération transfrontalière entre la Cote d’Ivoire et les Etats voisins notamment le Liberia et la Guinée;
Il reste entendu que ces actions ne pourront être menées sans le soutien financier et technique de la communauté internationale.