Les fonctionnaires et autres salariés ont repris le chemin de leurs bureaux hier lundi sur toute l’étendue du territoire. A Abidjan, la commune du Plateau dans le Centre de la capitale économique où se trouvent les administrations et le Palais présidentiel, la vie a commencé à renaître. Ce secteur avait été le théâtre de combats pendant dix jours jusqu'à l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril dernier, au terme de plus de quatre mois d'une crise postélectorale qui gagné en intensité. La journée d’hier marquait ainsi une nouvelle étape de la lente reprise des activités en Côte d'Ivoire, une semaine après la chute de l'ex-président Laurent Gbagbo. Des taxis et quelques bus publics bondés circulaient dans le quartier du Plateau, de Koumassi, Marcory, Adjamé…. Les premiers travailleurs du public à arriver au Plateau ont dû patienter devant des locaux fermés. En témoigne ces quelques personnes qui attendaient devant le ministère des Postes et télécommunications, encore fermé, le temps de vérifier la sécurité. Les fonctionnaires et autres salariés avaient été appelés à reprendre le travail dès 07H30 par le nouveau président Alassane Ouattara. Le ministre de la Fonction Publique, Gnamien Konan, est arrivé vers 09H30, son convoi ayant été retardé en venant du Golf Hôtel où le Président Alassane Ouattara et son gouvernement sont installés depuis la présidentielle de novembre 2010. « Je suis venu simplement constater ce qu'il y a à faire, enfin d’établir le point de la situation avec tous les responsables, et voir quelles sont les choses urgentes à mettre en place pour que le service redémarre rapidement », a déclaré le ministre Gnamien Konan. « Ça fait quatre mois que la machine d'Etat est à l'arrêt. Je constate qu'ici, au niveau des locaux de la Fonction publique, les gens sont en place », a ajouté le ministre. Mais, pour nombre de travailleurs du public, cette reprise ne sera pas possible pour cette semaine vue que les ex-tenants du pouvoir ont appliqué la politique de la terre brûlée avant de libérer certains locaux. C’est le constat fait par un fonctionnaire de l'Assemblée nationale. « Nos bureaux sont irrécupérables. Les pillards ont volé tous les ordinateurs. Ils ont tout fouillé et tout renversé. Je ne sais pas si on pourra travailler avant deux ou trois mois », a-t-il dit. Malgré quelques petites poches de résistances qui sévissent dans certains quartiers à Yopougon, les fonctionnaires et même les travailleurs du secteur privé étaient dans leur grande majorité sur leurs lieux de travail. Au Port Autonome d'Abidjan, un des piliers de l'économie ivoirienne, les navires arrivaient à compte-goutte. Depuis la fin de la semaine dernière, deux pétroliers et un méthanier ont accosté. Un porte-conteneurs était attendu, ce qui devrait permettre la reprise des exportations de cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial, selon la direction. Côté positif, la presse ivoirienne a reparu à l'issue de près de trois semaines d'interruption. En somme, la Côte d’Ivoire et particulièrement la ville d’Abidjan renaît de ses cendres. Le monde du travail qui avait été plombé dans l’aile a recommencé à revivre et ce, au grand bonheur des Ivoiriens qui aspirent au développement de leur pays.
Bakasssien
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