Retour des journaux dans les kiosques: La presse ivoirienne reprend du service

Après trois semaines d’interruption pour cause d’insécurité inhérente à la crise postélectorale, la presque totalité de la presse ivoirienne est reparue hier.

Une reprise qui pour certains quotidiens sonne comme une véritable cure de jouvence. Car avec l’arrestation de Laurent Gbagbo tout semble renaitre en Côte d’Ivoire. C’est le Patriote qui donne le ton en barrant à sa Une :« La Côte d’Ivoire rêvait avec ADO ». Nord Sud lui emboite le pas dans la perspective de mise en exergue de la nouvelle ère qui s’ouvre avec la chute de Laurent Gbagbo « la Côte d’Ivoire renait à la vie ». Le quotidien le Mandat et l’Intelligent d’Abidjan titrent également sur la délivrance de la Côte d’Ivoire pour le premier et l’impérieuse nécessité pour la Côte d’Ivoire de surmonter les difficultés actuelles. « La Côte d’Ivoire, vivra, vivra et vivra », martèle le second. Le quotidien d'Etat Fraternité-Matin, qui avait embrassé la cause de Laurent
Gbagbo lors de la crise née du scrutin du 28 novembre 2010, barre sa Une" avec morceau choisis du discours à la nation du président de la République après la capture de l’imposteur Laurent Gbagbo : "c'est ensemble que nous allons écrire notre histoire". Dans son éditorial "réconciliation, pardon, paix", le quotidien d’Etat précise qu’il a su, « toujours su rebondir » après des moments de turbulences liés à sa mission de service public". Il se dit "prêt à prendre une part active dans ce processus de réconciliation pour la reconstruction et le développement dans la paix".
Le Nouveau Réveil et l’Expression s’intéressent à la détention de l’ex-président. « Gbagbo en prison à Korhogo », titre le journal du président du GEPCI, Denis Kah Zion. Le second, lui, se lance dans un titre métaphorique « Laurent Gbagbo libéré », faisant ainsi allusion à la sortie de l’ex-président de son bunker.
Les journaux à la solde l'ex-président, Notre Voie, le Temps et le Quotidien trainent encore les pas dans cette dynamique de la reprise sous fond de nouvelle ère. Selon certains de leurs responsables, les conditions sécuritaires ne sont pas réunies. D’autres rédactions ont subi actes de vandalisme par les pillages.

Moussa Keita