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Politique Publié le mardi 19 avril 2011 | Nord-Sud

Duékoué, Guiglo, Toulepleu : Un drame humanitaire frappe les populations

Dans le Moyen Cavally, les populations crient encore famine. L’heure est grave.

A la mission catholique de Duékoué, environ 40 000 personnes y sont refugiées dans des conditions d’hygiène d’une extrême précarité. Le visiteur est accueilli par les odeurs nauséabondes des ordures ménagères et des toilettes de fortune construites par les organisations humanitaires exerçant dans la région. Ces populations dorment pour certains à l’air libre et pour d’autres sous des tentes ou sous des bâches dressées par le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR). « Ici plusieurs malades sont morts par manque d’une prise en charge adéquate. La plu-part des populations réfugiées sont très pauvres et ne mangent pas à leur faim. Les moustiques nous empêchent de dormir. Tout le monde est exposé aux risques de paludisme dans ce centre », relate Oula André, un pensionnaire de la mission catholique. Ce dernier n’a pas manqué de pointer un doigt accusateur sur certains cadres de l’ex- «minorité présidentielle» qui selon lui doivent assumer entièrement la responsabilité de ce drame. « Allez-y voir en pays bété, les populations vivent paisiblement. Et c’est chez nous que nos parents n’ont rien compris et pensent que la politique, c’est la guerre. Voilà ce à quoi ils nous ont exposés», fulmine-t-il. Dans ce centre d’accueil devenu trop exigu pour le monde qu’il abrite, quelques personnes, notamment les plus chanceuses ont bénéficié de moustiquaires offertes par des organisations humanitaires. Le ministre Konaté Sidiki, en mission dans la région pour la reconstitution de la cohésion sociale a eu récemment une séance de travail avec le père Cyprien, responsable de la mission catholique de Duékoué en vue de faciliter le retour de ces populations. «Nous devons assurer les garanties sécuritaires nécessaires pour que ces personnes puissent rejoindre leurs domiciles respectifs. C’est le meilleur moyen de leur assurer un mieux-être», a indiqué l’envoyé du premier ministre Guillaume Soro dans la région. Quant au père Cyprien, il plaide pour un désengorgement de la mission car, dit-il, «ce centre ne dispose pas d’infrastructures nécessaires pour assurer un service humanitaire adéquat». Des organisations humanitaires telles que l’OMS, Médecin sans frontière, l’Unicef, Action contre la faim, le Conseil norvégien pour les réfugiés, la Croix rouge etc., font des efforts pour assister ces populations, mais hélas, elles se heurtent à la loi de l’offre et de la demande.
Si à Guiglo la vie semble reprendre son cours normal, cela n’empêche que la capitale de la région du moyen Cavally soit frappée par un drame humanitaire. Dans cette localité, tous les services publics et parapublics ont connu un pillage systématique. L’hôpital censé assurer les soins aux populations n’a pas été épargné. Selon Monimou Maurice, conseiller municipal à Guiglo, les mercenaires libériens et les miliciens ont tout pillé dans le centre de santé. L’insécurité a fait fuir le personnel soignant. Seul le médecin dentiste et quelques infirmiers ont eu le courage de rester. Mais ces derniers sont totalement démunis. Récemment Médecin sans frontière a apporté une aide en médicament, mais cela s’avère insuffisant. Environ 4000 personnes ont trouvé refuge à la mission Notre Dame de Nazareth de Guiglo. Leur prise en charge alimentaire est un véritable casse - tête pour les responsables des FRCI et les organisations humanitaires qui ont commencé à revenir suite à la libération de la ville.
Si à Toulepleu l’on constate un retour des populations, cela n’est pas le cas à Blolequin où des habitants qui ont voulu retourner chez elles pour reprendre à vivre correctement ont été surpris très tôt dans la matinée du lundi 28 mars par des miliciens qui les ont massacrés. Faisant près de 50 morts parmi les civils. Dans ces deux dernières villes citées, jusqu’à l’heure où nous mettons ces informations sous presse, aucun agent de santé n’était encore présent. Et les organismes humanitaires ont fuit du fait de l’insécurité.

Kindo Ousseny, envoyé spécial dans le moyen Cavally
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