Au point mort depuis plusieurs jours, les activités redémarrent progressivement dans le secteur pétrolier avec la distribution et la vente du carburant.
Le secteur pétrolier reprend lentement du service. Après plusieurs jours d’immobilisme suite à l’assaut final lancé le 31 mars dernier à Abidjan par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) pour déloger l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo qui s’accrochait désespérément au pouvoir perdu dans les urnes, les stations-service redémarrent leurs activités pour le bonheur des automobilistes et autres usagers de la route. Même si c’est encore timide, force est de constater que l’approvisionnement a repris dans quelques stations qui dans l’immédiat, ont repris la vente du carburant. Mais cela a nécessité d’emblée quelques opérations de vérification des pompes et de nettoyage des lieux. C’est le cas de la station-service Total située en face de la gare sud du Plateau. Des pompistes visiblement heureux de retrouver leur lieu de travail, s’empressaient justement à servir les premiers automobilistes à cours de carburant.
Des caméras pour débusquer les pilleurs
Ces automobilistes ne sont d’autres que des travailleurs qui ont décidé de regagner leurs bureaux au Plateau. Montrant ainsi qu’ils sont en phase avec l’appel à la reprise dans l’administration lancé par le gouvernement ivoirien par le biais du ministre de la Fonction et de l’emploi, Gnamien Konan. Un tableau qui fait dire à plus d’un que le quartier des affaires, longtemps pris en otage par les forces du président déchu, semble retrouver progressivement son animation d’antant avec les nombreux klaxons de véhicules. Aux Deux-Plateaux-Vallon, le constat est le même. Les activités de distribution du carburant reprennent progressivement dans plusieurs quartiers. Munis de balais ou de râteaux, des pompistes essaient de débarrasser les ordures qui jonchent les plates formes pétrolières. «Nous avons connu de problèmes sérieux. Après le nettoyage, nous allons reprendre le service. C’est le souhait de notre patron», lance K.T., un pompiste. Ce n’est pas le cas par contre dans d’autres stations où les équipements ont été pillés ou vandalisés. En témoigne l’état désolant dans lequel se trouve la station-service Petroci (à Aghien). Les pompes ont été sérieusement endommagées ou démontées. Ce qui va certainement nécessiter des réparations avant toute reprise. Soucieux du rôle important que le secteur pétrolier peut jouer dans le processus de relance des activités économiques, le gouvernement ivoirien a décidé de prendre le taureau par les cornes. Déjà dimanche, le ministre de l’Intérieur a eu une rencontre avec le Groupement des professionnels du pétrole (Gpp) à l’hôtel du Golf pour faire l’état des lieux. «Le Gpp nous a fait un état de la situation des stations-services à Abidjan. Beaucoup de stations ont été l’objet de braquage et de pillage. Ce que nous regrettons. Nous avons donc désigné le ministre Tuo Fozié avec un détachement de nos hommes pour qu’ils puissent aider à la sécurisation et à l’ouverture de ces stations-services. Parce que nous souhaitons que l’activité sociale reprenne et que les travailleurs puissent aller au bureau. Donc la condition, c’est que les voitures et la Sotra puissent avoir du carburant pour se déplacer», a expliqué le ministre Hamed Bakayoko. Selon lui, c’était une question importante à laquelle il fallait adresser des solutions rapides. «Nous avons demandé à nos amis du Gpp de tout faire pour que dès demain (Ndlr : lundi) un certain nombre de stations puissent être disponibles et offrir leur service aux populations. Nous lançons un appel donc aux populations et à nos soldats pour leur dire que les stations sont un bien précieux. C’est vraiment la pierre angulaire de la reprise de l’activité. Donc, ils ne peuvent s’en prendre aux stations. Le Premier ministre l’a déjà indiqué : tous ceux qui se rendent coupables de ces choses, seront sanctionnés», a prévenu le ministre. Ajoutant que dans beaucoup de stations-services, il y a des caméras de surveillance qui font le point et qui peuvent retracer tous «ces pilleurs qui soient des voyous ou même des gens de nos forces».
Tuo Fozié, le patron de la sécurité
«Quand on a envie de prendre de l’essence, on va à la station et on paie le carburant comme tout citoyen. Nous souhaitons que cette normalisation se fasse très rapidement. Nous sommes conscients que cela ne se fera pas du jour au lendemain. On ne sort pas de ce genre de crise-là aussi facilement. Mais, ce que nous souhaitons, c’est que tous les jours, nous puissions évoluer vers plus de normalité», a indiqué Hamed Bakayoko. Les responsables du Gpp qui ont salué cette initiative, ont affiché leur intention de reprendre au plus vite le travail. Pour Alain Kouadio, Secrétaire général du Gpp, «nos activités sont arrêtées depuis quelque temps. Nous avons rencontré le ministre de l’Intérieur à l’effet de définir les mécanismes de sécurisation de nos stations-services, de nos dépôts et des transferts des produits pétroliers. Nous sommes confiants que la reprise effective de nos activités de distribution va donner un coup d’accélérateur à la reprise de l’activité économique. Le ministre de l’Intérieur nous a donné toutes les assurances que nos stations-services seront sécurisées». A l’en croire, dans quelque temps, des hommes en arme qui seront présents dans les stations, seront ceux qui auront été affectés par le ministère de l’Intérieur. «Notre objectif, c’est d’ouvrir dans les meilleurs délais pour relancer l’activité économique. Nous allons entamer la procédure d’évaluation. Mais, il est clair que nous avons subi d’énormes préjudices qui ne datent pas de la crise d’aujourd’hui. Depuis 2002, le secteur pétrolier a subi des pertes énormes. On espère que le problème du secteur va se gérer globalement», a-t-il souhaité.
Cissé Cheick Ely
Le secteur pétrolier reprend lentement du service. Après plusieurs jours d’immobilisme suite à l’assaut final lancé le 31 mars dernier à Abidjan par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) pour déloger l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo qui s’accrochait désespérément au pouvoir perdu dans les urnes, les stations-service redémarrent leurs activités pour le bonheur des automobilistes et autres usagers de la route. Même si c’est encore timide, force est de constater que l’approvisionnement a repris dans quelques stations qui dans l’immédiat, ont repris la vente du carburant. Mais cela a nécessité d’emblée quelques opérations de vérification des pompes et de nettoyage des lieux. C’est le cas de la station-service Total située en face de la gare sud du Plateau. Des pompistes visiblement heureux de retrouver leur lieu de travail, s’empressaient justement à servir les premiers automobilistes à cours de carburant.
Des caméras pour débusquer les pilleurs
Ces automobilistes ne sont d’autres que des travailleurs qui ont décidé de regagner leurs bureaux au Plateau. Montrant ainsi qu’ils sont en phase avec l’appel à la reprise dans l’administration lancé par le gouvernement ivoirien par le biais du ministre de la Fonction et de l’emploi, Gnamien Konan. Un tableau qui fait dire à plus d’un que le quartier des affaires, longtemps pris en otage par les forces du président déchu, semble retrouver progressivement son animation d’antant avec les nombreux klaxons de véhicules. Aux Deux-Plateaux-Vallon, le constat est le même. Les activités de distribution du carburant reprennent progressivement dans plusieurs quartiers. Munis de balais ou de râteaux, des pompistes essaient de débarrasser les ordures qui jonchent les plates formes pétrolières. «Nous avons connu de problèmes sérieux. Après le nettoyage, nous allons reprendre le service. C’est le souhait de notre patron», lance K.T., un pompiste. Ce n’est pas le cas par contre dans d’autres stations où les équipements ont été pillés ou vandalisés. En témoigne l’état désolant dans lequel se trouve la station-service Petroci (à Aghien). Les pompes ont été sérieusement endommagées ou démontées. Ce qui va certainement nécessiter des réparations avant toute reprise. Soucieux du rôle important que le secteur pétrolier peut jouer dans le processus de relance des activités économiques, le gouvernement ivoirien a décidé de prendre le taureau par les cornes. Déjà dimanche, le ministre de l’Intérieur a eu une rencontre avec le Groupement des professionnels du pétrole (Gpp) à l’hôtel du Golf pour faire l’état des lieux. «Le Gpp nous a fait un état de la situation des stations-services à Abidjan. Beaucoup de stations ont été l’objet de braquage et de pillage. Ce que nous regrettons. Nous avons donc désigné le ministre Tuo Fozié avec un détachement de nos hommes pour qu’ils puissent aider à la sécurisation et à l’ouverture de ces stations-services. Parce que nous souhaitons que l’activité sociale reprenne et que les travailleurs puissent aller au bureau. Donc la condition, c’est que les voitures et la Sotra puissent avoir du carburant pour se déplacer», a expliqué le ministre Hamed Bakayoko. Selon lui, c’était une question importante à laquelle il fallait adresser des solutions rapides. «Nous avons demandé à nos amis du Gpp de tout faire pour que dès demain (Ndlr : lundi) un certain nombre de stations puissent être disponibles et offrir leur service aux populations. Nous lançons un appel donc aux populations et à nos soldats pour leur dire que les stations sont un bien précieux. C’est vraiment la pierre angulaire de la reprise de l’activité. Donc, ils ne peuvent s’en prendre aux stations. Le Premier ministre l’a déjà indiqué : tous ceux qui se rendent coupables de ces choses, seront sanctionnés», a prévenu le ministre. Ajoutant que dans beaucoup de stations-services, il y a des caméras de surveillance qui font le point et qui peuvent retracer tous «ces pilleurs qui soient des voyous ou même des gens de nos forces».
Tuo Fozié, le patron de la sécurité
«Quand on a envie de prendre de l’essence, on va à la station et on paie le carburant comme tout citoyen. Nous souhaitons que cette normalisation se fasse très rapidement. Nous sommes conscients que cela ne se fera pas du jour au lendemain. On ne sort pas de ce genre de crise-là aussi facilement. Mais, ce que nous souhaitons, c’est que tous les jours, nous puissions évoluer vers plus de normalité», a indiqué Hamed Bakayoko. Les responsables du Gpp qui ont salué cette initiative, ont affiché leur intention de reprendre au plus vite le travail. Pour Alain Kouadio, Secrétaire général du Gpp, «nos activités sont arrêtées depuis quelque temps. Nous avons rencontré le ministre de l’Intérieur à l’effet de définir les mécanismes de sécurisation de nos stations-services, de nos dépôts et des transferts des produits pétroliers. Nous sommes confiants que la reprise effective de nos activités de distribution va donner un coup d’accélérateur à la reprise de l’activité économique. Le ministre de l’Intérieur nous a donné toutes les assurances que nos stations-services seront sécurisées». A l’en croire, dans quelque temps, des hommes en arme qui seront présents dans les stations, seront ceux qui auront été affectés par le ministère de l’Intérieur. «Notre objectif, c’est d’ouvrir dans les meilleurs délais pour relancer l’activité économique. Nous allons entamer la procédure d’évaluation. Mais, il est clair que nous avons subi d’énormes préjudices qui ne datent pas de la crise d’aujourd’hui. Depuis 2002, le secteur pétrolier a subi des pertes énormes. On espère que le problème du secteur va se gérer globalement», a-t-il souhaité.
Cissé Cheick Ely
