Une semaine après la chute de Laurent Gbagbo, le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, dit être disposé à jouer sa partition auprès du nouveau président. Dans cet entretien qu`il a accordé à Rfi, il reconnait qu`Alassane Ouattara est le président de la République de Côte d`Ivoire.
Vous avez soutenu Laurent Gbagbo jusqu`au bout. Aujourd`hui, vous vous ralliez à Alassane Ouattara, pourquoi ?
Je crois que le mot rallier n`est pas très exact. Le président Houphouët-Boigny nous a enseigné que la politique, c`est la scène appréciation de la réalité, bonne ou mauvaise. Aujourd`hui, je suis tout à fait disposé à travailler avec le président Alassane Ouattara pour la réconciliation nationale. Donc ce n`est pas un ralliement, c`est un soutien au président Ouattara. Je reconnais que le président Ouattara est le président légitime de la Côte d`Ivoire. Parce qu`aujourd`hui, la réalité c`est celle-là.
Le 4 décembre dernier, lors de l`investiture de Laurent Gbagbo, vous étiez au premier rang, vous applaudissiez. Aujourd`hui, est-ce que vous regrettez ?
Je voudrais éviter la polémique de regret ou de ne pas regretter. J`ai cru en Gbagbo. Je pense que l`histoire retiendra quand même que c`est un grand combattant pour la démocratie. M. Gbagbo s`est battu pour le multipartisme quand j`étais un soutien du parti unique avec le président Houphouët-Boigny. Nous lui devons quand même le multipartisme, la démocratie moderne, la Commission électorale indépendante (Cei). J`ai cru en lui, c`est vrai, mais la réalité en a décidé autrement. Et je suis disposé à apporter ma modeste contribution pour le temps qui me reste à vivre.
Vous avez cru en Gbagbo, mais dès le 4 décembre, toute la communauté internationale reconnaissait la victoire d`Alassane Ouattara. N`avez-vous pas été traversé par le doute à ce moment-là ?
Je ne voudrais pas revenir à cette polémique. Qui a tort qui a raison, qui a vraiment gagné, qui a arrêté Gbagbo. Je regarde l`avenir. C`est pourquoi, je suis allé présenter mes respects au président Ouattara et lui dire, nous sommes les sages de la République, on est disposé à apporter notre contribution pour son combat pour la réconciliation et pour le pardon.
Et le 10 mars, quand l`Union africaine a décidé que c`était Alassane Ouattara qui était le président, vous ne vous êtes pas posé quelques questions ?
Ni la Cedeao, ni l`Union Africaine, ni la communauté internationale...tout cela ne m`avait pas nécessairement convaincu. Je dois vous dire que je suis triste de constater que cinquante ans après l`indépendance, des Africains en soient encore à ce stade, et j`ai peur qu`ils y restent longtemps encore. La réalité aujourd`hui, c`est que lorsque les grandes puissances décident d`une chose dans ce bas monde, c`est elle qui doit s`appliquer.
Vous dénoncez l`intervention de la France et l`Onu dans la bataille d`Abidjan. Laurent Gbagbo ne leur a-t-il pas donné le bâton pour se faire battre le jour où il a fait bombarder un marché d`Abobo à l`arme lourde ?
Je ne suis pas pour l`utilisation des armes lourdes, je ne suis pas pour le bombardement d`un marché, je suis un disciple d`Houphouët-Boigny qui n`aimait pas la guerre, qui n`aimait pas les armes.
Vous savez ce que disent beaucoup d`ivoiriens sur vous, il a toujours été du côté du pouvoir. Il était avec Houphouët quand c`était Houphouët, avec Bédié quand c`était Bédié, avec Gbagbo quand c`était Gbagbo et aujourd`hui avec Ouattara ?
Oui, je sais. On m`a surnommé ici, et certains de mes amis m`appellent le Talleyrand ivoirien. Je l`accepte volontiers. J`ai dit publiquement au président de la République de Côte d`Ivoire que je suis prêt à l`aider à réussir sa mission.
N`y a-t-il pas en Côte d`Ivoire un certain nombre d`hommes politiques dont peut-être vous-même dont les choix sont guidés par la volonté d`occuper les bons postes ?
Vous savez très bien que je ne cours pas derrière les postes. Quand je suis allé voir le président Ouattara au Golf, je ne lui ai pas demandé de poste. Je lui ai dit que j`entends répondre à l`appel qu`il a lancé pour le pardon et la réconciliation. C`est indispensable pour que la Côte d`Ivoire se redresse.
Propos recueillis sur Rfi
par Jules Claver Aka
Vous avez soutenu Laurent Gbagbo jusqu`au bout. Aujourd`hui, vous vous ralliez à Alassane Ouattara, pourquoi ?
Je crois que le mot rallier n`est pas très exact. Le président Houphouët-Boigny nous a enseigné que la politique, c`est la scène appréciation de la réalité, bonne ou mauvaise. Aujourd`hui, je suis tout à fait disposé à travailler avec le président Alassane Ouattara pour la réconciliation nationale. Donc ce n`est pas un ralliement, c`est un soutien au président Ouattara. Je reconnais que le président Ouattara est le président légitime de la Côte d`Ivoire. Parce qu`aujourd`hui, la réalité c`est celle-là.
Le 4 décembre dernier, lors de l`investiture de Laurent Gbagbo, vous étiez au premier rang, vous applaudissiez. Aujourd`hui, est-ce que vous regrettez ?
Je voudrais éviter la polémique de regret ou de ne pas regretter. J`ai cru en Gbagbo. Je pense que l`histoire retiendra quand même que c`est un grand combattant pour la démocratie. M. Gbagbo s`est battu pour le multipartisme quand j`étais un soutien du parti unique avec le président Houphouët-Boigny. Nous lui devons quand même le multipartisme, la démocratie moderne, la Commission électorale indépendante (Cei). J`ai cru en lui, c`est vrai, mais la réalité en a décidé autrement. Et je suis disposé à apporter ma modeste contribution pour le temps qui me reste à vivre.
Vous avez cru en Gbagbo, mais dès le 4 décembre, toute la communauté internationale reconnaissait la victoire d`Alassane Ouattara. N`avez-vous pas été traversé par le doute à ce moment-là ?
Je ne voudrais pas revenir à cette polémique. Qui a tort qui a raison, qui a vraiment gagné, qui a arrêté Gbagbo. Je regarde l`avenir. C`est pourquoi, je suis allé présenter mes respects au président Ouattara et lui dire, nous sommes les sages de la République, on est disposé à apporter notre contribution pour son combat pour la réconciliation et pour le pardon.
Et le 10 mars, quand l`Union africaine a décidé que c`était Alassane Ouattara qui était le président, vous ne vous êtes pas posé quelques questions ?
Ni la Cedeao, ni l`Union Africaine, ni la communauté internationale...tout cela ne m`avait pas nécessairement convaincu. Je dois vous dire que je suis triste de constater que cinquante ans après l`indépendance, des Africains en soient encore à ce stade, et j`ai peur qu`ils y restent longtemps encore. La réalité aujourd`hui, c`est que lorsque les grandes puissances décident d`une chose dans ce bas monde, c`est elle qui doit s`appliquer.
Vous dénoncez l`intervention de la France et l`Onu dans la bataille d`Abidjan. Laurent Gbagbo ne leur a-t-il pas donné le bâton pour se faire battre le jour où il a fait bombarder un marché d`Abobo à l`arme lourde ?
Je ne suis pas pour l`utilisation des armes lourdes, je ne suis pas pour le bombardement d`un marché, je suis un disciple d`Houphouët-Boigny qui n`aimait pas la guerre, qui n`aimait pas les armes.
Vous savez ce que disent beaucoup d`ivoiriens sur vous, il a toujours été du côté du pouvoir. Il était avec Houphouët quand c`était Houphouët, avec Bédié quand c`était Bédié, avec Gbagbo quand c`était Gbagbo et aujourd`hui avec Ouattara ?
Oui, je sais. On m`a surnommé ici, et certains de mes amis m`appellent le Talleyrand ivoirien. Je l`accepte volontiers. J`ai dit publiquement au président de la République de Côte d`Ivoire que je suis prêt à l`aider à réussir sa mission.
N`y a-t-il pas en Côte d`Ivoire un certain nombre d`hommes politiques dont peut-être vous-même dont les choix sont guidés par la volonté d`occuper les bons postes ?
Vous savez très bien que je ne cours pas derrière les postes. Quand je suis allé voir le président Ouattara au Golf, je ne lui ai pas demandé de poste. Je lui ai dit que j`entends répondre à l`appel qu`il a lancé pour le pardon et la réconciliation. C`est indispensable pour que la Côte d`Ivoire se redresse.
Propos recueillis sur Rfi
par Jules Claver Aka